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Potion pour une veuve

Potion pour une veuve

Titel: Potion pour une veuve Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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contrat de mariage établi entre Pasqual Robert et… quelqu’un d’autre.
    — Sommes-nous certains qu’il s’appelait réellement ainsi ?
    — Oui, Votre Excellence. Je l’ai toujours connu. La première fois que je l’ai vu, j’étais page au palais de Saragosse.
    — Oui, mais avant ? Pasqual avait au moins quinze ans de plus que vous, fit remarquer Berenguer Quand vous l’avez rencontré, il avait une vingtaine d’années. Qu’avait-il fait auparavant ?
    — Dans ce cas, nous rechercherons la señora Robert. Peut-être même la señora Gil ?
    — Pourquoi ?
    — Parce que l’enfant dont j’ai parlé – celle qui ressemble au portrait de la femme de Pasqual – se faisait appeler Gil. Je la soupçonne d’avoir choisi le nom de son père : elle y répondrait plus facilement qu’à tout autre.
    — Selon vous, nous aurions affaire à un certain Pasqual Gil ?
    — C’est possible.
    — Ou à Gil quelque chose ?
    — Tout le monde l’appelait Pasqual. Si ce n’était pas son nom, il n’y aurait pas répondu aussi naturellement. Du moins, je pense, ajouta Oliver.
    Bernat se pencha vers son maître et lui murmura à l’oreille.
    — C’est exact. Bernat m’a rappelé que l’on a trouvé une carte parmi les possessions de Martín de Tudela. Il estime qu’elle pourrait vous intéresser, monseigneur. L’aubergiste l’a portée au médecin et s’est bien fait rembourser de ses peines.
    Bernat déplia la carte devant Oliver. Il l’examina, la fit pivoter, fronça les sourcils et la reposa.
    — Avant toute autre chose, je dois parler à cette aubergiste.
     
    À l’heure où Oliver y débarquait, les seuls clients de l’auberge étaient les mouches qui pataugeaient dans les taches de vin laissées là depuis le matin. La mère Benedicta sortit de sa cuisine en l’entendant taper du poing sur le comptoir, le dévisagea longtemps et tendit vers lui sa cuiller en bois.
    — Vous êtes l’ami de Pasqual, hein ? Qu’est-ce que vous me voulez ?
    Oliver jeta deux ou trois piécettes sur le comptoir.
    — Quelques mots. Rien de plus. C’est à propos de ce Martín de Tudela, celui que vous avez veillé.
    — Je peux rien dire d’autre sur lui.
    Oliver grossit le petit tas de pièces de monnaie.
    — Vous savez à quoi il ressemblait en arrivant ici. S’il était plus près de mourir que de…
    — Comme si j’allais donner un lit à un individu qui aurait plutôt besoin d’un cercueil ! cracha-t-elle avec mépris. C’est pas avant la nuit du dimanche qu’il a eu l’air mal en point. Et le lundi, il pouvait même plus se lever.
    — Je vois, fit Oliver. Il paraissait donc en bonne santé le samedi ?
    — Il était aussi vif qu’une pucelle, oui. Il est entré, il a demandé un lit, de la soupe, de la viande froide et du pain. Il a même mangé deux assiettées de soupe, oui, sans s’arrêter de causer pour autant. Il cherchait après un certain señor Luis, qu’il disait. Il lui devait de l’argent, cent sous, et voulait savoir si je connaissais quelqu’un qui s’appelle comme ça. Tout le monde a répondu en même temps. C’est pas dur de dénicher des Luis, mais tous ceux qu’on connaît verront jamais cent sous de toute leur vie, fit la femme en caquetant de rire.
    — Il y a dans cette ville certains Luis dont la valeur est bien supérieure, fit remarquer Oliver.
    — C’est des messires, oui, reprit Benedicta. Ce Martín, il avait l’air d’un bon bougre, mais c’est pas dans mon établissement qu’il les aurait trouvés, hein ?
    — Dites-moi, la mère, a-t-il fini par dénicher ce señor Luis ?
    — Sûrement que oui.
    — Qu’entendez-vous par là ?
    — Il avait de l’argent quand il est mort. S’il en avait eu en débarquant en ville, il serait pas venu coucher dans mon grenier, hein ? Il aurait choisi mieux. C’est donc que quelqu’un le lui a donné après son arrivée. Ce Luis, probablement. Le dimanche, puisque c’est le lundi matin qu’il devait partir. Et alors là, il est tombé malade.
    Oliver sourit et déposa de nouvelles pièces auprès des premières.
    — Vous êtes une femme intelligente et très observatrice, dit-il. Je vous remercie.
     
    Berenguer jouait aux échecs avec le médecin quand Oliver revint au palais.
    — Étudiez cette carte pendant que nous terminons notre partie, mon ami, puis nous parlerons de ce que vous avez découvert.
    L’aveugle prit un cavalier, mettant ainsi en péril la reine

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