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Prophétie

Prophétie

Titel: Prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom , Georges-Michel Sarotte
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avant de jeter aux badauds un coup d’œil de défi. En tout cas, l’évêque Bonner ne manquait pas de courage.
    Prenant une profonde inspiration, je m’avançai. « Monseigneur, il est vraiment fou, dis-je d’un ton pressant. Voici son médecin, qui confirmera son état. Je ne suis pas satisfait des soins dispensés à ce garçon à Bedlam ni de l’attention portée à sa sécurité. La Cour des requêtes doit examiner l’affaire. » Je parlais assez fort pour que m’entende la foule qu’un constant murmure parcourait désormais.
    Bonner posa un regard curieux sur Guy. « Ainsi donc, vous êtes le Dr Malton. J’ai ouï parler de vous. L’ancien moine…
    — Oui, monseigneur.
    — Il paraît que, contrairement aux autres médecins, vous êtes un homme sensé. Alors comment se fait-il que vous travailliez pour ces hérétiques ? »
    Guy se montra on ne peut plus diplomate. « Le Conseil privé ne l’a pas déclaré hérétique mais fou, monseigneur. Je crois qu’il est fou, eneffet, et qu’on peut le soigner. Qu’on peut le ramener à la raison », précisa-t-il, d’un air entendu.
    L’un des gardes se pencha en avant et chuchota quelque chose à Bonner, qui balaya la foule du regard, avant de se tourner à nouveau vers Guy et moi. « Fort bien, fit-il. Mais je vais m’informer de ses progrès. Quant à vous, monsieur l’avocat, me dit-il, assurez-vous qu’il reste bien enfermé. La prochaine fois, je pourrais ne pas me montrer aussi accommodant. » La mine sévère, il me fit un signe de tête et s’éloigna, suivi des soldats.
    « Félicitations ! soufflai-je à Guy, qui me regarda d’un air sombre.
    — Je crois qu’il a compris que s’il envoyait au bûcher un gamin déclaré fou par un médecin, la ville serait encore plus remontée contre lui que dans le cas de Mekins. Mais il ne va pas oublier l’incident. Matthew, il faut absolument veiller à la sécurité d’Adam.
    — On le ramène à Bedlam ? demanda Barak.
    — Oui. Allons-y ! Ce n’est pas très loin. Voyons comment va se défendre le chef gardien Shawms », ajoutai-je d’un ton lugubre.
    Piers, qui s’était tenu à l’écart pendant notre conversation avec Bonner, s’avança et saisit Adam par un bras tandis que Barak attrapait l’autre.
    Nous nous mîmes en route sous le regard des badauds, marris qu’on les ait privés de leur spectacle. Daniel et Minnie nous emboîtèrent le pas, sans chercher à parler à leur fils, sachant que c’était inutile.
     
     
    Le long bâtiment de l’asile de Bedlam présentait au monde son aspect banal habituel. Je frappai à la porte et Ellen vint m’ouvrir. Elle avait enlevé sa coiffe et sa chevelure brune était toute dépeignée. Elle avait l’air effrayée, mais lorsqu’elle aperçut Adam le sentiment de soulagement illumina son visage.
    « Loué soit Dieu ! Vous l’avez retrouvé ! Où était-il ?
    — Au sommet du mur de Londres, en train de prêcher à la foule. » Dans l’encadrement de la porte du parloir plusieurs personnes nous observaient, l’air anxieux, y compris la femme qui s’était exhibée durant ma dernière visite.
    « Oh, mon Dieu ! s’écria Ellen, je savais qu’Adam allait se redonner en spectacle.
    — Où est Shawms ?
    — Il est sorti, monsieur. Je suis seule avec les patients. L’un des assistants est malade et l’autre est allé rendre visite à sa famille dans le Kent. Maître Shawms a annoncé qu’il devait sortir et il a emmené avec lui Leaman, notre troisième gardien. Je devais m’occuper de trentepersonnes et je pensais qu’Adam était en sécurité, le croyant enchaîné. Il a dû sortir par la fenêtre. Quand je suis entrée dans sa cellule je me suis aperçue qu’elle était vide…
    — Ramenons-le dans sa chambre. » Suivant les instructions d’Ellen, Barak et Piers tirèrent Adam, poids mort continuant à marmonner des prières, jusqu’à la porte ouverte de sa cellule. Daniel et Minnie suivaient en compagnie de Guy. Je me tournai vers Ellen.
    « Shawms vous a donc laissée seule ?
    — Oui, monsieur. » Elle hésita, puis s’empressa d’ajouter : « Je pense qu’il l’a fait exprès, qu’il n’a pas enchaîné Adam pour lui permettre de s’enfuir. Il est seul à posséder la clef des chaînes.
    — Quand vous êtes-vous aperçue de la disparition d’Adam ?
    — Il y a une heure.
    — Et vous n’avez pas donné l’alarme ? » demandai-je, perplexe. Comment se faisait-il

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