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Prophétie

Prophétie

Titel: Prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom , Georges-Michel Sarotte
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médical inadéquat. Même la vôtre, Bealknap.
    — Comment un profane pourrait-il juger de la valeur d’un traitement ? » marmonna-t-il, avant de reprendre sa marche sans le moindre remerciement.
    Je le regardai s’éloigner, sa canne martelant les dalles de pierre. Pourquoi lui avais-je fait cette proposition ? Je compris soudain que si Guy était capable d’aider Bealknap, ce qui n’était pas impossible, ce serait moi qui, en un sens, marquerais un point contre mon vieil ennemi. Et, en outre, cela me ferait me sentir vertueux. Était-ce en partie la raison pour laquelle je lui avais offert mes services ? Mais si nous n’agissions que lorsque nous sommes certains que nos motifs sont purs, alors nous ne ferions jamais rien.

30
    J e passai le reste de la journée à travailler d’arrache-pied à mon cabinet. Il se remit à pleuvoir, et il tomba des cordes tout l’après-midi. Barak était présent lui aussi, mais semblait peu enclin à faire la conversation, gémissant de temps en temps, sans doute à cause d’un mal de tête, conséquence de sa beuverie de la veille. Bien fait pour lui ! pensai-je. Vers le soir, un messager à cheval arriva de la part des services de Cranmer, porteur d’un message me convoquant au palais de Lambeth le lendemain après-midi. Aucun événement important n’avait dû se produire, me dis-je, car autrement l’archevêque aurait souhaité me voir sur-le-champ. Il voulait sans doute, en fait, discuter de l’enlisement de notre enquête. Je me couchai de bonne heure. La pluie tomba à verse durant la nuit et quand je me réveillai deux ou trois fois je l’entendis tambouriner sur le toit. J’imaginais le meurtrier, tapi quelque part dans l’immense ville, peut-être en train de surveiller la maison, puisque la pluie et le froid ne le dérangeaient guère. Ou bien écoutait-il la pluie comme moi-même, assis chez lui, tandis que Dieu seul savait quelles pensées lui traversaient l’esprit ?
    Le lendemain matin, le soleil brillait de nouveau. C’était la plus chaude journée de l’année. Le printemps s’installait. Alors que je prenais le petit déjeuner, j’aperçus Tamasin qui se promenait dans le jardin, s’arrêtant pour contempler les crocus et les jonquilles. Elle revint vers la maison et s’assit sur le banc placé près de la porte de la cuisine. Je sortis la rejoindre. Les tuméfactions avaient complètement disparu, et son visage avait retrouvé sa remarquable beauté. L’air soucieux, elle se leva à demi en m’apercevant. Je lui fis signe de rester assise.
    « Ce banc n’est-il pas mouillé ? lui demandai-je.
    — L’avant-toit le protège de la pluie. Votre jardin est magnifique, dit-elle d’un ton mélancolique.
    — J’y ai fait faire beaucoup de travail au fil des ans. Comment Jack va-t-il ce matin ? J’ai l’impression qu’il n’est pas sorti hier soir.
    — C’est vrai. Il avait toujours mal à la tête… Mais il s’est excusé. Ila répété ce qu’il vous avait dit, que, lorsque cette histoire serait terminée, il trouverait pour nous une maisonnette quelque part. Peut-être même avec un jardin. Ça m’occuperait, d’après lui. Mais je regrette qu’il ne m’en ait pas parlé en premier.
    — Ça vous occuperait vraiment ? » Je fus surpris que les excuses de Barak ne lui aient pas davantage remonté le moral.
    « J’aimerais bien avoir un jardin, répondit-elle d’un ton neutre. Mais je doute qu’on en ait les moyens.
    — Il est peut-être temps que je l’augmente.
    — Vu la façon dont il s’est conduit chez vous, je m’étonne que vous ne le renvoyiez pas, répliqua-t-elle, avec une colère froide.
    — Nous avons tous passé des moments très pénibles, Tamasin.
    — Je sais. Mais, comme vous le savez, Jack file un mauvais coton depuis plus longtemps, répondit-elle en posant sur moi un regard grave.
    — Il sait qu’il s’est mal comporté, Tamasin. Quand toute cette affaire sera terminée et que vous aurez emménagé dans une nouvelle maison, tout ira mieux, vous verrez.
    — Vous connaissez sa langue acérée. Ce n’est pas la première fois qu’il fait la tête, se saoule et m’insulte. Puis il s’excuse et affirme qu’il m’aime. Ensuite, il recommence, me dit qu’il regrette, et ainsi de suite. C’est la mort de notre enfant qui nous a éloignés l’un de l’autre.
    — Il y a de pires maris. Au moins lui ne vous bat pas.
    — Dois-je lui en être

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