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Prophétie

Prophétie

Titel: Prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom , Georges-Michel Sarotte
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Messire Metwys, le directeur, me mettrait à la porte.
    — Eh bien, je vais demander qu’on dispense le patient des frais, sans que le Conseil soit obligé de les couvrir.
    — Vous prenez beaucoup de libertés, espèce de bossu !
    — Moins que vous… Eh bien ?
    — Je vais faire allumer un feu dans sa chambre.
    — N’y manquez pas ! » lançai-je en le quittant sans un mot de plus.
     
     
    Je retournai au parloir, où je restai assis, plongé dans mes pensées. J’avais été bouleversé par l’état d’Adam Kite. Quelle que fût la cause de sa terrible souffrance, il était hors de question de demander à la Cour de le déclarer compos mentis . Mon seul espoir était que Guy parvienne à l’aider, d’une manière ou d’une autre.
    La porte s’ouvrit. Levant les yeux, je vis une jeune femme d’une trentaine d’années, vêtue de la veste grise des gardiens, qui conduisait une vieille à cheveux blancs. Je fus surpris de voir une gardienne, mais devinai que c’était nécessaire si on voulait que la pudeur des pensionnaires soit préservée. La tête baissée, la vieille femme marchait d’un pas pesant tandis que la jeune la menait vers un siège près de la fenêtre, sur lequel elle s’affala lourdement comme un sac de pommes de terre. M’apercevant, la gardienne me fit une révérence. Elle avait un visage frappant, trop long pour être joli, mais plein de caractère et doté de deux yeux vifs d’un bleu soutenu. Les cheveux qui dépassaient de la calotte blanche étaient châtain foncé.
    « J’aimerais que Cissy reste assise ici quelque temps, monsieur, dit-elle.
    — Bien sûr.
    — Elle est très morose aujourd’hui et je veux qu’elle sorte un peu de sa chambre. Je vous ai apporté de la couture, Cissy, puisque vous aimez ravauder les chemises. » Il était étrange de l’entendre parler à la femme qui était bien plus âgée qu’elle comme si c’était une enfant. Cissy leva des yeux vides au moment où la gardienne prenait un nécessaire de couture et une chemise déchirée qu’elle portait sur le bras. Elle posa la chemise sur les genoux de Cissy et plaça une aiguille enfilée dans sa main potelée. « Allons, Cissy ! Vous êtes unemerveilleuse couturière. Montrez-moi ce que vous savez faire. » À contrecœur, Cissy se saisit de l’aiguille.
    « Elle ne causera aucun ennui. » À nouveau, la jeune femme me fit une révérence, puis me laissa avec Cissy, qui se mit à coudre, sans jamais lever les yeux. Par conséquent, tous les gardiens ne sont pas des brutes, pensai-je. Peu après, les Kite revinrent. Je me levai et leur fis part de ma conversation avec Shawms.
    « Adam doit donc rester ici ? demanda Minnie.
    — C’est là qu’il est le plus en sûreté, jusqu’à ce qu’on arrive à lui faire recouvrer la raison.
    — Peut-être tout cela est-il voulu, déclara Daniel Kite. Dieu envoie parfois les plus terribles épreuves, ajouta-t-il en me lançant soudain un regard de défi, à ceux qu’Il aime le plus. Comme à Job.
    — C’est que vous a dit votre pasteur ?
    — En effet. Il affirme qu’il est possible qu’il s’agisse d’un avertissement pour rappeler aux gens que la fin du monde est proche et qu’ils doivent abandonner leur vie pécheresse. Voilà peut-être pourquoi Adam effraie les autres… Il leur rappelle qu’eux aussi devraient prier pour être sauvés.
    — Non ! lança Minnie à son mari. Dieu ne ferait pas subir une telle épreuve à un pauvre croyant.
    — Qui es-tu pour savoir ce que Dieu choisit de faire dans sa sagesse ? rétorqua-t-il. Si ce n’est pas l’œuvre de Dieu, c’est celle de Satan, et alors Adam est possédé, comme certains l’affirment. »
    Je vis qu’ils étaient tous deux à bout de nerfs. « Il est seulement malade, dis-je doucement.
    — Ça ne m’étonne pas que vous disiez cela, répliqua Daniel Kite. Vous n’êtes pas un vrai croyant. » Il nous regarda, sa femme et moi, puis tourna les talons et sortit de la salle.
    « Ne lui en voulez pas, monsieur, me dit Minnie. Il cherche désespérément des réponses. Il aime beaucoup notre fils.
    — Je comprends, mame. Je vous promets de faire tout mon possible. Dorénavant, on va bien s’occuper d’Adam et je vais voir comment on peut traiter son malheureux esprit. Je vous recontacterai très bientôt. Et si les soins qu’on lui donne ne s’améliorent pas, faites-le-moi immédiatement savoir.
    — Comptez sur moi. Nous lui

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