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Quelque chose en nous de Michel Berger

Quelque chose en nous de Michel Berger

Titel: Quelque chose en nous de Michel Berger Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Yves Bigot
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Yes et Crosby, Stills, Nash and Young. Puis, grâce à lui, Ira Gershwin, grand frère de son compositeur favori, parolier de nombreux classiques (« I Got Rhythm », « The Man I Love », « Someone to Watch Over Me », pour ne citer que ceux-là). Ils l’ont convaincu d’aller au bout de lui-même, de se livrer à fond, d’explorer toute la musique en lui, et de s’adonner, comme son éducation l’y conduit naturellement, à cette fusion en cours de rock, de jazz et de classique, élan de musique progressiste que l’on imagine encore, en 1970, sans limites et sans fin. « C’était une époque fantastique. Tous les deux jours sortait un album, américain ou anglais, fabuleux. On sentait que le rock représentait vraiment une culture, d’ailleurs entièrement niée par les médias en France. C’était incroyable le décalage entre la passion que les jeunes commençaient à vouer au rock et le silence qu’observaient les médias sur le sujet : il n’y avait aucune image publique de ce phénomène,aucune émission où il pouvait passer. Exception faite de « Salut les copains », qui de toute façon ne passait pas tout. Jamais on n’aurait pu entendre le disque orchestral de Deep Purple avec le Royal Philharmonic Orchestra. Quand Concerto for Pop Group and Orchestra est sorti, j’ai commencé par me dire : “Les salauds, ils m’ont tout pris.” Puis j’ai pensé que ça prouvait que mes idées étaient les bonnes. »
    En l’occurrence, il s’agit pour ce Puzzle, « concerto pour piano, groupe pop et orchestre symphonique », d’assembler là aussi un orchestre philharmonique et un trio de rock basique, plus un piano sophistiqué. Tellement, d’ailleurs, que Michel n’est lui-même au piano que sur les deux derniers titres de la seconde face, « Enfantillages » et « Rêve du concerto ». Pour les trois mouvements principaux, qui occupent les deux tiers de l’album, Michel, qui répond ironiquement dans le petit milieu des musicos au surnom de « phoque », auquel on demande d’« enlever ses moufles » (les rockeurs, dont Dick Rivers, qui habite au 3, rue Balzac à côté de chez Pathé et passe ses soirées à La Caravelle, l’appellent « le pâtre »), doit céder sa place à un instrumentiste plus accompli aux initiales identiques aux siennes : Michel Bernholc. Ils se sont connus lors d’une séance pour Isabelle de Funès et retrouvés ensuite pour la musique de Mektoub . Cet autre Michel, ami d’enfance d’un troisième (Polnareff), Premier Prix de piano, de solfège et d’harmonie du Conservatoire national de musique de Paris, s’est d’abord lancé comme concertiste. C’est également un arrangeur accompli, avec lequel Berger vient de passer un an de torture, parfois nocturne, souvent au téléphone, dès qu’une idée lui vient, à travailler les orchestrations, s’appuyant sur lui pour pallier ses insuffisances savantes et écrire les scores, habitué que Michel est, lui, à seulement accrocher ses mélodiessur des mots et à en noter les accords dans la marge de ses cahiers à spirales. « Ce qui m’a le plus frappé dans la méthode de travail de Michel, c’est le souci de maîtriser, de connaître, de savoir tout ce qui allait se passer dans la réalisation d’une œuvre musicale. J’ai eu avec lui une collaboration épuisante, parce que j’étais obligé de faire deux fois les arrangements : une fois pour moi, et une fois pour lui expliquer tout ce qui se passait », racontait Bernholc, qui se suicidera d’une balle dans la tête le 5 juin 2002.
    Claude Engel, le Jeff Beck de Châteaufort, membre fondateur de Magma, est à la guitare électrique mordante et funky, Tony Rubio à la basse et Pierre-Alain Dahan à la batterie, qui joue comme un percussionniste d’orchestre, avec beaucoup de cymbales et des enchaînements décomposés, mais pas Jean-Luc Ponty, contrairement à ce qui s’écrit depuis. Michel s’enflamme dans la presse de l’époque. « Évidemment, avec l’orchestre, cela a posé des problèmes au départ, parce que nous n’étions pas sur la même longueur d’ondes. Mais c’était passionnant et le résultat, sur le plan de l’entente, a été finalement formidable. La pop music va devenir une musique symphonique et élaborée. » L’album sonne parfois comme de la musique de film, toujours comme un hommage à George Gershwin, par moments comme du rock chargé, cuivres et vents, de la fin des années soixante, Blood, Sweat and Tears ou

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