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Quelque chose en nous de Michel Berger

Quelque chose en nous de Michel Berger

Titel: Quelque chose en nous de Michel Berger Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Yves Bigot
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hollandais eux aussi. Avant d’épouser le 19 janvier 1945 l’exubérante Colette Lucas, résistante elle aussi, spécialisée dans le sabotage, femme impressionnante qui a connu la torture (on lui a même arraché des dents en captivité au camp pour femmes de Brens dont elle s’évadera), avant-guerre, ce dandy avait fait danser Annette Haas dans des soirées parisiennes. Résultat, enfants, Michel, Véronique (et Violaine) se sont déjà croisés dans des goûters organisés par leurs mères respectives.
    René Sanson apprend dès cinq ans le piano à sa fille, alors que Colette, elle, lui enseigne la guitare. « Mon premier souvenir de piano, c’est mon père interprétant du jazz. Il était avocat et jouait pour rigoler. J’étais à côté de lui, à la maison, il faisait la main gauche et moi la droite. Nous jouions des standards tout simples. Vers douze ans, j’ai commencé l’étude du classique, uniquement la technique, pas du tout le solfège. J’avais une répétitrice formidable, que j’appelais Pim-Pim, parce qu’elle faisait tout le temps : “Pim ! Pim ! Pim !” Plus tard, j’ai fait du piano plus sérieusement, toujours en travaillant beaucoup la technique.Mon père m’a amenée à découvrir Gershwin et tous les classiques, sauf Debussy et Ravel qu’il n’aimait pas. Je les écoutais attentivement pour apprendre. Je me souviens que mon père avait tous les disques de Jacques Loussier, les Play Bach, et pour bien entendre ce que faisait la main gauche, je les mettais en 78 tours, ce qui permet de faire remonter toutes les basses. Pour la main droite, je les mettais à la vitesse normale, puis quand j’avais tout écouté, je me précipitais sur le piano pour le refaire. Bien sûr, entre-temps, j’en avais oublié la moitié, alors je recommençais toute la manœuvre. Après, j’ai découvert les Beatles… En revanche, je suis une piètre guitariste. Je n’ai jamais pu jouer plus de trois morceaux. Je pense que ceux-là, je les joue bien, même si parfois ça cafouille parce que j’ai les ongles trop longs, que je ne mets pas mes doigts au bon endroit. De plus, je connais quatre accords maximum. Bref, je suis très mauvaise. Ce qui n’a pas grande importance, en fait. Ce qui importe, c’est que j’aime le blues à la guitare. »

    Fin 1967, voilà désormais Véronique et Michel partenaires, plus que compatibles : semblables en tout sauf dans leur nature. Michel est sérieux, concentré, laborieux, méthodique, préoccupé, fidèle ; Véronique est fofolle, dispersée, flemmarde, instinctive, gaie, volage. Il la sollicite pour les enregistrements qu’il réalise pour Isabelle de Funès (elle lui écrit la bossa « Mon voisin » sur des paroles de Violaine, « Une odeur de neige » et « Jusqu’à la tombée du jour », qu’elle enregistrera elle-même bien plus tard sur l’album Sans regrets ). « J’ai commencé à écrire des chansons parce que j’ai rencontré Michel Berger et Claude-Michel Schönberg qui en faisaient de sublimes. Parce que j’avais aussi écouté les Beatles et que tout cela était tellement beau que j’ai eu envie d’en faireautant. La composition a été pour moi un phénomène de mimétisme. Ça existe ! Je voyais faire Michel et Claude-Michel et ça me stimulait. Tout me paraissait facile. Je voulais faire comme eux et j’y parvenais. Ils étaient très prolifiques, alors je l’étais aussi. Nous formions un trio incroyablement dynamique. C’était à celui qui en ferait le plus. Ça bouillonnait. » Tout n’est pas toujours idéal entre Véronique et Michel toutefois, au point qu’elle se fera héberger un temps à Maisons-Laffitte par Isabelle de Funès, qui y élève et monte ses galopeurs.
    Inévitablement, Michel produit à son tour Véronique chez Pathé Marconi. « Le printemps est là » paraît en 1969, œuvre de jeunesse composée par Véronique, mais dont elle devra a posteriori créditer Donovan Leitch pour la musique, assez proche, en effet, de celle de la formidable chronique folk-jazz du style de vie bohème des premiers hippies londoniens par le barde écossais, « Sunny Goodge Street ». La face B, « Le feu du ciel », est plus étrange, se veut certainement expérimentale, dans l’esprit du temps, avec sa voix tremblée, lancinante comme le sera beaucoup plus tard « O Superman » de Laurie Anderson, artiste conceptuelle new-yorkaise (et future femme de Lou Reed). Les autres titres enregistrés sous forme de maquettes

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