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Quelque chose en nous de Michel Berger

Quelque chose en nous de Michel Berger

Titel: Quelque chose en nous de Michel Berger Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Yves Bigot
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jusqu’à le séquestrer comme Phil Spector le faisait de Leonard Cohen pour qu’il compose Death of Ladies’Man au même moment dans son manoir de Bel Air. Tout le monde s’envole ensuite pour le Canada, et la maison de Luc au bord du lac Magog où sera tourné Le Déclin de l’empire américain : le projet s’accélère. Au retour, à Montréal, Luc enrôle Diane Dufresne pour incarner Stella Spotlight, qui triomphera en faisant « Les adieux d’un sex-symbol ». Le même jour voit l’engagement de l’Américaine Nanette Workman, connue pour avoir chanté avec JohnnyHallyday au Palais des Sports et pendant sa tournée Johnny Circus, ainsi qu’avoir été choriste pour John Lennon, Elton John et surtout les Rolling Stones (on l’entend notamment sur « Honky Tonk Women » et « You Can’t Always Get What You Want »). Devenue vedette au Québec, elle sera Sadia, le travesti éduqué qui dirige la bande des Étoiles Noires (c’est là qu’on retrouve Patti Hearst/Angelina Dumas).
    À Paris, il convient de financer le projet. Bernard de Bosson est aussitôt mis à contribution. « Michel me cassait les couilles depuis longtemps avec son opéra rock. Un jour, il me dit : “Écoute, c’est très compliqué, parce que ça va te coûter beaucoup d’argent.” On avait un contrat d’artiste en plus de son statut de salarié. Je lui dis : “Ok, monte ta maison à toi.” C’est comme ça qu’est née Colline, éditions et productions. On a transformé notre relation en contrat de licence de cinq ans avec renouvellement éventuel. Mais Michel ne voulait jamais avoir de dettes, n’acceptait pas d’avance. Du coup, comme il tergiversait, j’ai décidé de produire Starmania directement moi-même, sans avoir jamais rien entendu. Il a été scotché. Luc pareil. Eux ont créé cette chose incroyable, mais moi aussi, sur le plan juridique, j’ai dû me montrer innovant parce qu’il n’y avait pas un artiste à nous dans le casting, à part France qui s’y est adjointe en dernière minute. Il nous a fallu négocier sec avec Marouani chez Barclay pour avoir Balavoine. Heureusement, Léo Missir nous aidait. Pareil pour Diane Dufresne, etc. C’était un truc de fou. On a été les premiers à faire ça ici. Une aventure d’un an et demi et un investissement aveugle de 1 287 000 francs de l’époque. Au budget, j’ai inscrit 650 000 francs d’amortissements au premier trimestre. Notre année fiscale bizarre allait du 1 er décembre au 30 novembre. Nesuhi Ertegun m’appelle, furieux de découvrir une somme pareille.“C’est quoi ? – Un truc de Michel Berger. – Ah, bon. T’as écouté ? – Non. – T’es malade !” Mais il m’a soutenu quand je lui ai rappelé que c’était lui qui m’avait dit que Michel Berger était aussi talentueux et compétent en studio que Quincy Jones. Et Nesuhi savait de quoi et de qui il parlait. »
    Michel n’écoute presque jamais de musique pour ne pas risquer d’être influencé, mise à part la radio. Il se rend à très peu de concerts, préserve sa fraîcheur. Pour le casting de Starmania, il fait appel à France. Elle milite pour que Daniel Balavoine devienne le Roméo destroy de l’histoire, Johnny Rockfort, clin d’œil lointain à Johnny Rotten (même si c’est Sid Vicious qui massacrera « My Way » qu’elle avait inspiré). Elle l’a vu à la télévision chanter – très haut, très juste – « Lady Marlène », son premier demi-succès, en blouson de loubard. Il se pointe au rendez-vous avec Michel et Luc, L’Histoire de la bande à Baader à la main. Cette synchronicité lui vaut d’être engagé sur-le-champ, malgré un look nettement moins « No Future » que celui du leader des Sex Pistols. « Au moment où Michel écrivait Starmania, il avait déjà appelé notre éditeur commun qui m’a dit qu’il trouvait que je chantais bien. J’avais fait un album sur le Mur de Berlin, Les Aventures de Simon et Gunther, qui n’avait pas du tout marché, mais l’avait interpellé », se souvenait Daniel quelques années plus tard. « On est à la fin d’un Moyen Âge pour le rock en France. Starmania , c’est pas Broadway, les comédies musicales américaines. C’est le rock de ces quinze dernières années. »
    Fan de Véronique Sanson, Fabienne Thibeault a déjà été sollicitée par Plamondon pour être Marie-Jeanne, la serveuse « aux tomates » de l’Underground Café où se réunissent les conspirateurs. Elle réside un temps

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