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Qui étaient nos ancêtres ?

Qui étaient nos ancêtres ?

Titel: Qui étaient nos ancêtres ? Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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collections d’aïeux qu’ils s’efforcent de rassembler… Trois siècles et demi après La Bruyère, les hommes et les femmes du XXI e siècle continuent donc à bel et bien descendre à la fois de rois et de pendus.
    Du pilori au bagne
     
    De tout temps, les condamnations des criminels ont été publiques, pour avoir valeur d’exemple. C’est ainsi qu’à Bourges, en 1576, Gilbert Thibault, qui avait dérobé un sac de blé, se vit condamné à être exposé au carcan sur la place du Marché au Blé. On ne pouvait être plus logique…
    Érigés dans un lieu public, carcan et pilori exposaient donc les condamnés à la colère. Le supplice, qui durait des heures, était aussi violent moralement que physiquement, puisqu’il livrait sans aucune limite le coupable à la populace. De quoi rêver d’être envoyé aux galères, sauf que l’on n’y était pas expédié avant que l’« exécuteur des œuvres de la justice », autrement dit le bourreau, ne l’ait copieusement fustigé et marqué au fer rouge, « à l’épaule dextre » des trois lettres GAL, autre mesure de « publicité » destinée aussi bien à prévenir la fuite qu’à mettre la population en garde. C’est le cas de Jean Jacob, condamné en avril 1737, pour un vol de vaisselle, à servir durant trois ans dans les galères, où il dut se rendre à pied, attaché par les chevilles à une de ces horribles « chaînes de forçats » que l’on rencontrait parfois le long des routes. C’est le passage dans sa paroisse d’une de ces chaînes qui avait donné, en mai 1710, au curé de Saint-Oustrille-du-Château, dans le Cher, l’occasion d’inhumer le même jour huit forçats ainsi reliés, huit hommes dont les âges allaient de dix-neuf à soixante-dix ans…
    Cette sévérité de la justice se maintint jusqu’à une époque relativement récente, comme le montrent les condamnations prononcées par la cour de justice criminelle de l’Oise, à Beauvais, en 1806. Ce ne sont parfois que des peines de prison, comme pour le charretier Jean-François Flamant, pourtant surnommé « le Sage », condamné à deux ans pour le vol d’une montre à boîtier en or, pour Jean-Louis Mouret, corroyeur, âgé de trente et un ans, écopant de la même peine pour vol de volailles, et Geneviève Sezille, journalière à Noyon, condamnée à un an pour vol de pommes. Mais ce sont aussi des années de « fers », comme pour Claude Delmet, vigneron et cabaretier âgé de cinquante-cinq ans, condamné cette même année à huit ans de fers pour recel de farine volée, alors que Pierre Marie Cotte, compagnon charron à Roussy, dans l’Aisne, l’était à dix ans pour tentative de vol dans la maison de son patron.
    Mais, si cela peut vous rassurer, sachez que les quelques princes qu’il nous reste sont tous ici logés à la même enseigne…
    « En l’an 2000, avait prédit le roi d’Égypte Farouk, il ne restera plus que cinq rois sur la terre : le roi de pique, le roi de cœur, le roi de carreau, le roi de trèfle et… la reine d’Angleterre. » Cette prévision, spirituelle et désabusée, ne s’est pas réalisée puisqu’au début du troisième millénaire, on compte encore une bonne douzaine de trônes dans le monde, dont dix rois, reines, princes ou grands-ducs régnant sur des pays d’Europe de tailles diverses, allant de l’Angleterre et de l’Espagne au Liechtenstein et à Monaco, en passant par la Suède et la Norvège, la Belgique et les Pays-Bas, le Danemark et le Luxembourg. Dix rois, reines, princes ou grands-ducs, à la tête de fortunes diverses, dépassant le milliard et demi d’euros pour la reine Béatrix des Pays-Bas, la plus riche, ou se limitant à un seul petit million, pour le roi de Norvège, le plus « pauvre » d’entre eux.
    Mais ces millions d’euros ne sauraient empêcher que parmi leurs millions d’ancêtres, chacun de ces prestigieux personnages ne compte, à côté d’une immense majorité d’aïeux couronnés, quelques ancêtres insolites et plus fréquemment encore, sinon des pendus, du moins des gens très modestes. Louis XV, issu de toutes les plus glorieuses dynasties d’Europe, ne manquait pas de rappeler à ses trop fiers vassaux, lorsqu’il voulait les exhorter à faire preuve d’humilité, qu’il descendait lui-même par sa mère du duc de Vendôme, fils d’Henri IV et de la belle Gabrielle d’Estrée, ce qui lui valait de compter parmi ses ancêtres un bien modeste barbier de

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