Qui étaient nos ancêtres ?
La généalogie explose !
Les dernières études, et notamment un sondage réalisé récemment par la SOFRES (1) ont révélé que des millions de Français s’intéressent à leurs origines. Un foyer sur douze compterait aujourd’hui son « petit généalogiste », et c’est par centaines de milliers que l’on peut dénombrer ceux qui travaillent régulièrement à la recherche de leurs racines.
Phénomène de société et de génération, unique au monde – ou du moins pionnier, en ce qu’il suscite une incontestable émulation dans les pays voisins –, cette recherche des origines touche désormais tout le monde, d’abord des urbains et des suburbains certes, mais aussi de plus en plus de jeunes, à la faveur d’Internet, où les sites généalogiques ne cessent de se multiplier…
Outre son principe identitaire, que sociologues et psychologues commencent à étudier, cet engouement s’affirme comme l’expression moderne de la vieille passion pour l’Histoire. Les Français du XXI e siècle jettent aux orties les ferrets de la reine et tournent le dos aux princes, aux maréchaux et aux cardinaux, pour partir, via la généalogie, à la découverte de la foule immense de ceux qu’Edmond Rostand nommait « les petits, les sans-grade ».
Désormais, ce sont ces hommes et ces femmes, humbles et anonymes, qui les interpellent et les émeuvent, ces hommes et ces femmes qui sont… leurs ancêtres.
Les généalogistes ne se contentent donc plus de recueillir des noms et des prénoms , d’aligner des dates et des lieux et de collectionner des actes d’état civil Ils se ruent sur les archives , afin d’y découvrir le vrai visage de leurs aïeux et la vie qui était la leur, empruntant les couloirs du temps et revisitant ainsi les siècles passés à la faveur d’un éclairage nouveau.
C’est essentiellement à travers ces sources documentaires nouvelles, à travers ces archives authentiques et séculaires longtemps boudées par les historiens et aujourd’hui patiemment dépouillées par ces légions de « chasseurs d’ancêtres », que j’ai mené mon enquête et construit ce livre, pour essayer de répondre à cette question aussi simple que fondamentale : « Qui étaient nos ancêtres ? »
Introduction
La grande fresque de nos aïeux :
laissez tomber Ramsès II !
Avant de vous demander qui étaient vos ancêtres, vous êtes-vous d’abord posé la question de savoir combien vous en aviez ? Cette première question est essentielle. Sa réponse modifiera singulièrement le sens de cette interrogation.
En vérité, nous avons tous, vous avez, des milliers, des millions, des milliards, des milliards de milliards d’ancêtres…
Vous avez deux parents et quatre grands-parents. Ces quatre grands-parents en avaient eux-mêmes quatre, qui en avaient autant… Vous avez compris : le nombre de vos ancêtres double à chaque génération : 2, 4, 8, 16, 32, 64, 128, 256, 512, 1 024, 2 048, 4 096… ce qui veut dire, qu’un homme ou une femme de quarante ans est pourvu de quelque 256 ancêtres adultes sous la Révolution et de plus de 4 000 aïeux vivant sous le règne de Louis XIII, époque moyenne jusqu’à laquelle, en France, un amateur de généalogie peut espérer pouvoir remonter sa filiation.
À ce rythme, vous allez vous retrouver pourvu de 134 217 728 ancêtres à la 27 e génération, sous le règne de Saint Louis, et de plus de seize mille milliards d’ancêtres contemporains de Charlemagne ! Autrement dit, vous aviez alors plus d’ancêtres que la terre ne portait d’habitants…
Aberrant ? Non ! Seulement théorique… Disons, pour relativiser les choses, qu’à cette époque vous ne deviez compter, tout au plus, qu’un ou deux millions d’ancêtres différents, parce que des mariages entre cousins (à des degrés éloignés et évidemment ignorés des intéressés) font que certains couples d’aïeux se retrouvent fatalement plusieurs fois (parfois des centaines) dans votre arbre généalogique. Cela signifie aussi que vous descendez de quasiment tous les couples féconds ayant vécu à ces époques. C’est ainsi que l’on peut dire que neuf Français sur dix descendent de Charlemagne lui-même, ce que nombre de généalogistes arrivent à établir, y compris pour des familles des milieux les plus modestes. Si un jour votre barbe se met à fleurir, ne vous étonnez donc pas !
La barbe de Charlemagne fleurissait-elle vraiment ?
La très
Weitere Kostenlose Bücher