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Qui ose vaincra

Qui ose vaincra

Titel: Qui ose vaincra Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul Bonnecarrère
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moindre incident. Ils rejoignent
    Londres, inaugurant le passage Le Tac vers la zone libre. Puis, c’est l’Espagne
    et Gibraltar.
    À leur arrivée, Le Tac est
    promu au grade de lieutenant. Il quittera ses compagnons pour être versé au B.C.R.A.,
    le Bureau de renseignement et d’action de la France libre, au sein duquel il
    établira un étrange record, celui du nombre des aller et retour entre l’Angleterre
    et la France occupée. Il finira par être capturé et déporté à Mauthausen, il
    est un des miraculés du camp de la mort.
    Le premier saut du
    capitaine Bergé et de Joël Le Tac eut d’importantes conséquences historiques.
    Le test effectué par le
    stick français dégagea deux idées fortes qui allaient, désormais, orienter
    toute l’action subversive sur le continent : d’une part le parachutage en
    Europe occupée ne présentait pas autant de difficultés qu’on l’avait cru à
    priori ; d’autre part le sabotage dans un pays pétri par la volonté de résistance
    aux Allemands ne nécessitait pas l’emploi d’unités militaires hautement
    spécialisées. Le B.C.R.A. de la France libre, le S.O.E. britannique pouvaient
    créer tout seuls des réseaux qui embraseraient l’Europe conquise par Hitler. Le
    cri lancé par Churchill : « Mettez l’Europe à feu ! » ne
    relevait plus du rêve, mais de la réalité.
    Dans cet orgueilleux
    défi à la plus forte puissance militaire de tous les temps, l’action des
    commandos parachutistes ne commencerait dorénavant que là où s’arrêteraient les
    possibilités de la Résistance.
     

DEUXIÈME PARTIE
L’Aérodrome D'HERAKLION

6
    Mirecourt (Vosges) 12
    juillet 1940.
    En bordure de la ville, les
    Allemands ont improvisé un camp de prisonniers. Barbelés et miradors ont été
    édifiés en quelques jours. Quelques baraques sommaires servent d’abris
    provisoires aux soldats français du 1 er régiment d’artillerie
    coloniale, qui, une semaine auparavant, s’était rendu après un baroud d’honneur,
    écrasé dans un combat inégal.
    Assis à l’écart, un
    deuxième classe fulmine. L’attitude de ses compagnons l’écœure. Il se refuse à
    considérer comme eux la captivité comme une délivrance, comme une sécurité. La
    situation lui semblé humiliante et grotesque.
    Il s’appelle Jacques
    Mouhot. Il vient d’avoir vingt-huit ans ; il n’a fait que des études
    primaires, son seul diplôme est celui de professeur d’éducation physique. Sa
    spécialité : le ski. Avant sa mobilisation, il était moniteur dans une
    station secondaire de sports d’hiver. Un mètre soixante-quinze, des muscles
    entraînés et entretenus, une charpente robuste, une belle gueule de don Juan de
    faubourgs, Mouhot a jusqu’à présent mené une vie sans histoire. À son régiment,
    nul ne l’a particulièrement remarqué, et pourtant, depuis une semaine, il
    semble être le seul à réagir avec l’instinct d’un fauve pris au piège. Il n’arrive
    ni à comprendre ni à admettre que ses compagnons, et surtout ses officiers, adoptent
    une attitude opposée. L’esprit logique et honnête de Mouhot l’avait amené à
    considérer et à admirer ses chefs. Sa déception aujourd’hui n’en est que plus
    amère.
    « Vous évader, mon
    vieux ! avait ironisé le lieutenant de sa compagnie. Et pour quoi faire, grands
    dieux ? Nous devons savoir nous montrer beaux joueurs. Nos vainqueurs nous
    traitent correctement, ne trahissons pas leur confiance. »
    Mouhot était resté sans
    voix. Maintenant il ressassait rageusement un flot de répliques qui lui avaient
    échappé.
    Auprès de trois ou
    quatre troufions sans grade, il avait obtenu des réponses similaires. Alors il
    avait décidé d’agir seul, de ne plus faire part de ses projets d’évasion à
    quiconque.
    Impossible de franchir
    les barbelés de nuit, les rondes et les projecteurs vouant toute tentative à l’échec.
    La seule éventualité était de passer la porte du camp par la ruse. Le procédé, il
    l’avait trouvé.
    Chaque jour un camion
    allemand franchissait la porte, chargé d’une cinquantaine de grandes marmites
    vides. Une heure plus tard il revenait, transportant les récipients fumants de
    l’infecte soupe qui constituait l’ordinaire des prisonniers. Mouhot était sûr
    de parvenir à se recroqueviller dans une marmite. La seule difficulté résidait
    dans le fait que les deux Sénégalais chargés de monter les récipients sur les
    camions s’apercevraient, au

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