Qui ose vaincra
flambent, une cinquantaine d’Allemands sont tués ou blessés. Deux jours plus tard, un guetteur civil que Duseval a placé dans le clocher de l’église de Baden signale un convoi allemand. Les trois parachutistes bondissent dans leur traction et roulent à fond pour rattraper l’ennemi.
Camouflée par la poussière de la route, la traction arrive à courte distance du dernier camion. Les fusils mitrailleurs de Nicol et Richert tirent en rafales courtes et précises, semant la mort parmi les Allemands.
Le lendemain, le guetteur signale un nouveau convoi ennemi qui, cette fois, se dirige sur le village. Rapidement, une embuscade est tendue à l’entrée du village, le long d’une rue pentue et étroite par laquelle doivent arriver les véhicules ennemis. Les trois parachutistes laissent s’engager le convoi. Au moment propice, ils font feu de toutes leurs armes, lancent des grenades. Là encore l’ennemi est totalement surpris, il réagit mollement. Le véhicule de tête flambe, les autres derrières sont bloqués. Les fusils mitrailleurs Bren tirent à cadence soutenue, deux habitants de Baden, Perroneau et Colias servent de pourvoyeurs aux parachutistes. Sous un tel déluge de feu, le moral très certainement atteint, les Allemands fuient. Ils laissent derrière eux 150 des leurs, morts ou blessés, 6
véhicules dont 2 autocars, et 4 canons antichars sont récupérés par les S.A.S. Duseval, Nicol et Richert.
Le parachutiste Buchart opère dans les Côtes-du-Nord. Il est en liaison avec le capitaine Déplanté. Au cours du mois de juillet 1944, dans le secteur de Loudéac, il organise et instruit les maquisards. Il mène avec eux quelques opérations qui se soldent pour l’ennemi par des pertes en hommes et en matériel. Le 4 août 1944, le curé du village de Plémet vient lui signaler qu’une unité allemande stationne à deux kilomètres de Plémet. Buchart se rend à Plémet où il retrouve un autre parachutiste. Boury, qui est blessé au bras. Précédés d’un prisonnier allemand brandissant un linge blanc au bout d’un bâton, les deux parachutistes se rendent chez l’ennemi, leur intention étant d’obtenir sa reddition. Le commandant allemand les reçoit, surpris. Il commande une unité de parachutistes appartenant au fameux régiment Kreta. Les S.A.S., à vrai dire, n’en mènent pas large.
La discussion s’engage, c’est Buchart qui la conduit. Il trouve chez le commandant beaucoup de compréhension.
Son état-major est plus réticent, préférant voir l’unité poursuivre son chemin plutôt que de se rendre. Buchart fait remarquer au commandant que peut-être il pourrait encore faire tuer beaucoup de Français, lui y compris, mais que son unité, compte tenu de l’évolution des opérations en France, serait tôt ou tard détruite. L’officier, manifestement, est las, son moral est atteint : Buchart profite de la situation : il bluffe. Confidentiellement, il dit au commandant avoir signalé sa position à la R.A.F. S’il n’est pas rentré à Plémet à midi, les chasseurs-bombardiers passeront à l’attaque.
L’officier demande à réfléchir et de lui faire confiance ; il va réunir ses officiers afin d’arrêter une décision. Une nouvelle rencontre est fixée pour 16 heures.
À 16 heures précises, Buchart et Boury sont de retour. Le commandant et ses officiers acceptent la reddition.
247 parachutistes allemands capitulent sans combat.
Un autre stick s’est installé dans les Côtes-du-Nord, il comprend les sergents Cordier et Brulon et le première classe Santucci. Ils entraînent et encadrent des unités F.F.I. dans la région de Rostronen-Glomel-Plouguernevel. Ils mènent aussi des actions de sabotage contre les communications ennemies, détruisent le câble téléphonique souterrain reliant l’état-major allemand de Brest au quartier général de Rennes.
Début août 1944, sous les ordres du capitaine de Mauduit, ils libèrent Paimpol.
Le 3 août 1944, dans le secteur de Malachappe, sont parachutées des jeeps armées. Le lieutenant Paoli les commande. Font partie des équipages le sergent-chef Ituria, le caporal-chef Le Goas, les caporaux Maigret et Golder (un jeune patriote, Charly Romieux, leur servira de guide.) Sous la protection de ces jeeps, le 6 août 1944, une dizaine de planeurs transportant chacun une jeep armée et son équipage atterrissent de jour dans le secteur d’Erdeven. Ce semi-débarquement aéroporté s’effectue à quelques
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