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Qui ose vaincra

Qui ose vaincra

Titel: Qui ose vaincra Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul Bonnecarrère
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Meucon-Vannes et la base sous-marine de Lorient, voies ferrées. Enfin, avant de rejoindre Roche-Milgourdy, près de Plumelec, sur ordre du capitaine Marienne (encore en vie au moment de ces opérations), le lieutenant de Kérillis, sur renseignements sérieux fournis par des employés de la S.N.C.F., décide d’attaquer un train de matériel et de munitions en provenance de l’aérodrome de Meucon et que les Allemands ont décidé d’évacuer vers Rennes.
    Le convoi est composé d’une quarantaine de wagons tractés par deux locomotives précédées chacune de deux wagons plates-formes, afin que, si la voie est sabotée, ces deux wagons fassent sauter la charge par pression sans entraîner pour cela le déraillement et la destruction du train. Le dernier wagon est un wagon plate-forme armé de mitrailleuses M. G. 42 et d’un canon quadruple de 20 mm pour tir contre avions et troupes terrestres. Le train doit quitter Vannes vers 22 heures. Une heure plus tôt, le stick de Kérillis a quitté son refuge du hameau de Cran, avec quelques F.F.I. de la compagnie Ferrer. Les F.F.I. assurent la protection, le lieutenant de Kérillis et ses quatre parachutistes s’installent près de la voie. Deux bazookas, un fusil mitrailleur Bren, en plus de l’armement individuel constituent l’armement lourd. Le lieu de l’embuscade se trouve non loin du passage à niveau au lieu-dit La-Vraie-Croix à la sortie d’un déblai, de telle sorte que le déraillement se fasse au moment où le dernier wagon plate-forme équipé de son armement se trouvera dans le déblai. Le fusil mitrailleur Bren, en batterie sur un petit monticule, prendra sous son feu le train immobilisé ou couvrira le reste du stick contre toute arrivée possible d’une patrouille allemande. La charge de plastic est mise en place sur la voie ; de Kérillis a choisi la mise à feu électrique ; ainsi il fera lui-même exploser la charge au moment propice.
    Maintenant c’est l’attente, la nuit est sombre, silencieuse. Soudain, dans le lointain, le halètement des locomotives annonce l’arrivée du train. Le convoi est à l’heure, il avance lentement ; le voici à hauteur des parachutistes ; de Kérillis compte ; « Un wagon, deux wagons, locomotive, tender, contact ! » Un éclair aveuglant, une déflagration assourdissante qui secoue la campagne endormie : le train déraille dans un bruit de ferraille et de bois éclaté. Les S.A.S. aussitôt attaquent ; Pams et Serra tirent au bazooka, ouvrant de larges brèches dans les flancs des wagons ; des bombes d’avion apparaissent, empilées les unes sur les autres, mais aucune explosion ne se produit. Pams et Serra s’attaquent alors aux locomotives ; des chaudières éventrées s’échappent en sifflant de longs jets de vapeur. De Kérillis et Crœnne pendant ce temps engagent une sorte de duel avec des Allemands de la garde du train dont le tir décroît au fil de l’engagement.
    Harbinson se dresse, le F. M. Bren à la hanche et monté sur le ballast, remonte le train vers l’arrière, tout en mitraillant. Lorsqu’il arrive à proximité du wagon armé, les servants des armes ont disparu. Le silence retombe peu à peu. Après environ trente minutes de combat, les munitions presque épuisées, les parachutistes se replient en direction du hameau de Cran.
    De leur côté, le capitaine Puech-Samson et le lieutenant Deplante organisent, en liaison étroite, les parachutages d’armes, de munitions et d’équipement. La tactique des zones de largage disséminées sur une vaste étendue s’avère efficace. La mise sur pied d’unités de maquisards armées et équipées est reprise activement. Les coups de main reprennent, des combats acharnés à dix contre un ont lieu chaque jour.
    Le sous-lieutenant Taylor avec les S.A.S., Pacifici, Béguin, Ruttard, constitue un bataillon de maquisards dans la région de Josselin, tandis que le sous-lieutenant Corta en organise un autre dans la région de Ploërmel. Les lieutenants Cochin et de Camaret (qui lentement guérit de ses blessures) commandent un bataillon dans la région de Rochefort-en-Terre. Partout la résistance s’organise. Le lieutenant Lesecq, malgré une blessure grave, met sur pied une compagnie de maquisards aux environs de Lizio où il est soigné. Miraculeusement il échappe à une fouille complète du village.
    Le sous-lieutenant de Carville et le parachutiste Miodon ont groupé environ 450 maquisards. Lorsque l’unité est prête, ils

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