Qui ose vaincra
n’avoir pas pu parler de tous les exploits de chacun de ces
hommes dont le général de Gaulle a dit : « Eux regardent le ciel sans
pâlir et la terre sans rougir. »
HISTORIQUE DES PRINCIPALES OPÉRATIONS S.A.S. DEPUIS LE 6 JUIN 1944
Tandis que les premiers parachutistes S.A.S. à toucher le sol de France s’efforcent d’établir solidement les bases Samwest (Duault dans les Côtes-du-Nord) et Dingson (Saint-Marcel dans le Morbihan), d’autres sticks se préparent à l’action. En tout, ils seront 18 et prendront dans le langage codé allié l’appellation : Cooney Parties.
Les 18 sticks sont parachutés à J + 1
— J + 2, c’est-à-dire dans la nuit du 7 au 8 juin 1944. Ils ont décollé de la base britannique de Brize-Norton, à bord de 9 avions du type Albemarle. Voici la composition des sticks et leurs objectifs : Lieutenant Viaud et 2 hommes : sabotage de voie ferrée entre Saint-Brieuc et Guingamp. Sergent Roquemaure et 2 hommes : sabotage de voie ferrée entre Lamballe et Caulnes. Aspirant Fauquet et 2 hommes : sabotage de voie ferrée entre Lamballe et Dinan. Lieutenant Appriou et 2 hommes : sabotage de voie ferrée entre la Bohinière et Dinan. Sergent Carré et 2 hommes : sabotage de voie ferrée entre la Bohinière et Rennes. Sous-lieutenant Varnier et 4 hommes : sabotage de voie ferrée entre Messac et Rennes. Sous-lieutenant de Camaret, sous-lieutenant Cochin et 3 hommes : sabotage de voie ferrée entre Messac et Redon. Sous-lieutenant Tisné et 2 hommes : sabotage de voie ferrée entre Redon et Châteaubriant. Sergent-chef Ni-col et 2 hommes : sabotage de voie ferrée entre Redon et Pont-Châtéau. Lieutenant Mairet et 2
hommes : sabotage de voie ferrée entre Redon et Questembert. Sous-lieutenant de Kérillis et 2 hommes : sabotage de voie ferrée entre Questembert et Vannes. Sous-lieutenant Brest et 2 hommes : sabotage de voie ferrée entre Ploërmel et Messac. Sergent-chef Mendes-Caldas et 2 hommes : sabotage de voie ferrée entre Ploërmel et Questembert. Capitaine Larralde et 2 hommes : sabotage de voie ferrée entre Auray et Pontivy. Sous-lieutenant Corta et 2
hommes : sabotage de voie ferrée entre Ploërmel et Saint-Meen. Sous-lieutenant Legrand et 2 hommes : sabotage de voie ferrée entre Saint-Meen et Loudéac.
Sous-lieutenant Fernandez et 2 hommes : sabotage de voie ferrée entre Loudéac et Saint-Brieuc. Capitaine de Mauduit et 2 hommes : sabotage de voie ferrée entre Loudéac et Carhaix.
Toutes ces missions de sabotage réussirent parfaitement. Le réseau ferroviaire ainsi désorganisé, les Allemands perdirent beaucoup de temps dans l’acheminement de leurs troupes vers le front de Normandie. D’ailleurs ils y renoncèrent très vite, car en Bretagne même leur situation allait devenir critique, parachutistes S.A.S. et maquisards faisant peser sur eux une lourde menace.
Cependant une mission de sabotage finit tragiquement. Après avoir saboté la voie ferrée entre La Bohinière et Rennes, le sergent Carré rejoignait avec ses hommes la base qui lui avait été assignée. C’est alors qu’il fut attaqué par une unité allemande. La lutte étant inégale, Carré donna l’ordre à ses deux hommes d’essayer de s’échapper.
Seul, il fit face à l’ennemi et se battit avec le calme, la précision qu’on lui connaissait. Il mourut criblé de balles, mais son sacrifice ne fut pas vain, ses deux hommes échappèrent à l’ennemi.
Après le combat de Saint-Marcel, Allemands et miliciens redoublent de férocité. Malgré ce climat de terreur et de sang, les parachutistes S.A.S. s’organisent, les sticks se reconstituent. Jusqu’à l’arrivée des troupes de Patton, ils ne laisseront à l’ennemi aucun répit.
Dès le 21 juin 1944, le stick du lieutenant de Kérillis (dit Skinner) comprenant les caporaux Pams et Crœnne, les premières classes Serra et Harbinson, opère dans le secteur Elven-Saint-Nolff-Treflean-Vannes. Le stick s’est procuré des explosifs (plastic et nobel 808) auprès de la compagnie F.F.I. du capitaine Ferrer qui lui fournit à l’occasion quelques hommes pour assurer sa protection lors des opérations de sabotage, et aussi un guide remarquable et dévoué, Job Guillevic, un employé de l’électricité.
Jusqu’au 8 juillet 1944, les sabotages se succèdent : câbles téléphoniques souterrains et aériens – le record fut de 94 lignes dans la même nuit –, pylônes à haute tension alimentant l’aérodrome de
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