Qui ose vaincra
serré de barbelés. Les parachutistes cherchent une ouverture, les Allemands les laissent approcher, puis brutalement déclenchent un feu roulant de mitrailleuses et de mortier. Leur infanterie, appuyée par deux chars Sherman pris aux Américains, se lance à la contre-attaque, amorce une manœuvre de débordement. Les parachutistes se sont repliés à temps. Ils attendent l’ennemi de part et d’autre de la route, les deux chars ex-américains s’approchent, arrivent tout à proximité. Alors les S.A.S.
lancent leur gammon-bombs, les chars sont détruits, l’attaque est arrêtée.
Cependant les Américains, ayant commencé l’attaque de la ville par le nord, n’insistent pas devint la résistance allemande et poursuivent leur avance vers Brest. Le lendemain, le capitaine Sicaud et ses hommes attaquent de nouveau la ville. Ils prennent pied dans les premières maisons, mais la puissance de feu des Allemands les empêche de s’y maintenir. Nouveau repli.
Les Allemands tentent une sortie, appuyés par deux automitrailleuses. La première automitrailleuse réussit à passer, mais elle sera détruite par le stick Rosset-Cournand à une vingtaine de kilomètres de là. La deuxième est détruite par le stick Sicaud.
Devant l’acharnement des parachutistes S.A.S., le moral des Allemands faiblit, leurs pertes sont sérieuses. Dans la soirée, ils décident de se rendre ; les S.A.S. dénombrent 150 prisonniers, dont un colonel.
Le capitaine Sicaud réussit enfin à rassembler sa compagnie qu’il motorise avec du matériel allemand récupéré en excellent état. Le général Wood, commandant la 4 e division blindée américaine, accueille avec joie la proposition du capitaine qui se met à sa disposition.
Au cours de cette longue et dure campagne de Bretagne, plus que dans toute autre opération S.A.S. entreprise par la suite, la radio joua un rôle essentiel.
C’est au milieu de 1943
que fut constituée en Grande-Bretagne une section radio sous le commandement de l’adjudant-chef Hoffmann. Dans la proportion de 8 sur 10, les hommes dont il dispose n’ont de radio que le titre de volontaire. Encore heureux d’ailleurs qu’on ait pu trouver des S.A.S. désireux d’apprendre les secrets des transmissions. Lancer des messages du creux d’un buisson, d’une grange ou d’un grenier, semble a priori moins glorieux et enthousiasmant que de faire sauter un train, attaquer un convoi.
Cependant, Hoffmann qui, en matière de transmissions est un technicien accompli, est doué en plus des qualités humaines qui font les chefs. En quelques mois, entraînement parachutiste S.A.S. compris, il constitue son unité. Les spécialistes britanniques des transmissions sont stupéfaits des résultats obtenus en si peu de temps, ils considèrent les opérateurs-radios S.A.S. comme une élite.
En Bretagne, l’adjudant-chef Hoffmann et ses hommes vont accomplir un magnifique travail. Sans eux les sticks S.A.S. auraient connu des difficultés encore plus grandes : pas de parachutages, pas d’ordres, pas de renseignements sur l’ennemi, etc.
Avec pour fond sonore l’indicatif musical par la B. B. C., sur le pont d’Avignon arrangé en swing, les radios S.A.S. resteront en contact permanent avec la base britannique chargée de la réception et de l’émission des messages en provenance et pour les S.A.S. français.
Toutes les demandes de parachutage (matériel, munitions, armement, etc.), d’intervention aérienne, ont été satisfaites en un temps record. Pas un message ne s’est égaré, et pourtant il en fut expédié des centaines.
« Bretagne est Résistance », a dit Michelet. Les hommes et les femmes de la vieille terre bretonne écrivirent au cours de la Seconde Guerre mondiale, une des plus belles pages de la Résistance française.
Face à l’impitoyable machine de guerre allemande, avec ses massacres, ses tortures, ses ruines, la population bretonne sut, même aux pires moments, accorder aux parachutistes S.A.S.
de la France libre toute l’assistance nécessaire.
Les agents de liaison, les guides, hommes et femmes furent souvent d’une aide précieuse pour les parachutistes S.A.S. Ils étaient d’autant plus efficaces qu’ils étaient du pays, le connaissaient parfaitement. En plus des missions de liaison et de guidage, ils préparaient l’évacuation des blessés, prenaient en charge les chefs maquisards et S.A.S. recherchés par l’ennemi, trouvèrent des familles qui acceptaient ces
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