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Révolution française Tome 1

Révolution française Tome 1

Titel: Révolution française Tome 1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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parlements.
    « Plus mes volontés sont modérées, plus elles seront
fermement exécutées ; elles tendent toutes au bonheur de mes sujets. »
    Louis n’imaginait pas le degré de révolte déjà atteint par l’opinion
et la résistance qu’allaient organiser les parlementaires.
    Ils crient au coup d’État.
    À Paris, ils refusent de désigner aux troupes les deux
parlementaires qu’elles sont chargées d’arrêter :
    « Nous sommes tous Duval d’Eprémesnil et Goislard de
Monsabert », crient-ils face aux soldats.
    Et ce n’est qu’après une trentaine d’heures que les deux
magistrats se livreront. Une foule mêlée, composée de clercs mais surtout d’artisans,
de laquais, de domestiques, d’habitants du faubourg Saint-Antoine auxquels s’ajoutent
vagabonds et miséreux, applaudit les magistrats qui s’opposent aux soldats.
    Une partie de la population parisienne (mais il en va de
même à Pau ou à Dijon, à Rennes, à Besançon, à Toulouse ou à Grenoble), même si
elle ignore les causes de l’affrontement entre les magistrats et le pouvoir
royal, choisit toujours de s’opposer à lui et de plus en plus violemment.
    Et les officiers, nobles, pactisent souvent avec les
parlementaires, et les sous-officiers, pleins de ressentiment contre une
monarchie qui leur interdit s’ils sont roturiers tout avancement, ne sont guère
ardents à rétablir l’ordre.
    Le pouvoir royal est ainsi paralysé, divisé : le duc d’Orléans
attise l’incendie, par l’intermédiaire de ces hommes de plume qui publient
articles et libelles, pamphlets.
    Louis craint plus que jamais d’être impuissant devant cette
montée de la révolte, du mépris et de la haine.
    Il pleure, hésite. Peut-être faut-il reculer, une nouvelle
fois.
    Louis sent que le pouvoir est ébranlé : des provinces, la
Bretagne, le Dauphiné sont au bord de l’insurrection.
    Les parlementaires se rassemblent, contestent les édits
royaux. Les nobles se réunissent et s’opposent au roi, le suppliant de
désavouer les édits.
    Les officiers tolèrent les manifestations violentes, et
laissent les émeutiers assaillir leurs troupes.
    Le « peuple », qui subit la hausse du prix du pain,
se joint aux émeutiers.
    C’est ce que rapportent au roi les intendants, eux-mêmes
souvent complaisants avec les parlementaires.
     
    À Grenoble, les parlementaires réunis illégalement déclarent
que si les édits étaient maintenus, « le Dauphiné se regarderait comme
entièrement dégagé de sa fidélité envers son souverain ».
    « Il faut enfin apprendre aux ministres ce que peut une
nation généreuse qu’ils veulent mettre aux fers. » Le commandant de la
province, le duc de Clermont-Tonnerre, transmet le 7 juin 1788 aux parlementaires
les ordres d’exil qu’il a reçus.
    Aussitôt la nouvelle connue, les boutiques ferment, des
cortèges se forment, les quarante et une corporations de métiers se rendent au
siège du parlement, les paysans et les vendeuses du marché s’agglomèrent au
cortège. La population des faubourgs, des Savoyards, des montagnards, accourent.
    Les soldats sont bombardés de tuiles. On leur a ordonné de
ne pas faire usage de leurs armes.
    Clermont-Tonnerre cède, autorise les parlementaires à se
réunir au terme de cette « journée des Tuiles » qui a mis en lumière
un juge royal, Mounier, et un jeune avocat, Barnave.
    Quelques semaines plus tard, le 21 juillet, au château de
Vizille, propriété du riche industriel Périer, représentants du tiers état, de
la noblesse et du clergé, se réunissent sans autorisation royale. Ils décident
de convoquer les états de la province, de réclamer la réunion des États
généraux, avec doublement des députés du tiers, le vote par tête et non par
ordre. Et l’admission des roturiers à tous les emplois.
    L’assemblée invoque « la protection du roi, de la loi
et de la nation en faveur de tous les citoyens dont on attaquera la liberté par
des lettres de cachet et d’autres actes de pouvoir arbitraire ».
    C’est bien dans une perspective nationale, que se placent
les représentants du Dauphiné.
    Et se confirment ainsi le renforcement et la présence, sur
tout le territoire du royaume, de « patriotes » qui composent un « parti
national ».
     
    C’est ce qui inquiète Louis XVI et la Cour.
    Aux renseignements que rapportent les « mouches »
qui arpentent les rues, se promènent sous les arcades du Palais-Royal, s’installent
chez le

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