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Révolution française Tome 1

Révolution française Tome 1

Titel: Révolution française Tome 1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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pétitions contre le roi seraient condamnés aux fers !
    Elle a fait placarder dans les rues et aux carrefours le
texte du discours de Charles Lameth, président de l’Assemblée, qui annonçait
que tous ceux qui critiqueraient La Fayette, parce qu’il avait appliqué la loi
martiale, seraient poursuivis.
     
    Louis s’étonne de la rapidité avec laquelle la majorité du
parti patriote a changé d’attitude.
    Qui aurait pu croire, le mois dernier, que Lameth, Duport, Barnave,
tous ces fauteurs de révolution, en soient à se rapprocher de Malouet, des
royalistes, et même de l’abbé Maury ou de l’abbé Royou et de son Ami du roi  ?
    Il sait que Marie-Antoinette écrit à Lameth et à Barnave, qu’ils
lui conseillent d’approuver la Constitution, telle que l’Assemblée va la
réviser.
    Le texte confiera au roi des pouvoirs importants. Il
marquera que la révolution est achevée. La France reste un royaume, changé de
fond en comble, certes, et c’est l’œuvre gigantesque accomplie en deux ans par
l’Assemblée nationale « constituante », mais la nation va retrouver l’ordre,
la paix, la sûreté des personnes et des propriétés.
    Les électeurs et les élus devront être des citoyens actifs, et
les élus seront choisis parmi les plus riches d’entre eux, parce qu’on est d’autant
plus soucieux de la chose publique, que les intérêts personnels, particuliers, vous
lient à elle.
     
    Et cependant, Louis hésite à approuver cette Constitution
dont il sait bien qu’elle tourne le dos aux lois fondamentales et sacrées du
royaume.
    Le roi n’est plus de droit divin. Il est le roi des
Français. Et Louis partage les sentiments de Marie-Antoinette qui déteste
cette Constitution dont elle dit qu’elle n’est qu’un « tissu d’absurdités
impraticables ».
     
    Mais Louis veut agir avec prudence.
    Il s’inquiète de la correspondance secrète que la reine
entretient avec son frère, l’empereur Léopold II, et dont il connaît la teneur.
    Marie-Antoinette est au diapason des émigrés, les deux
frères de Louis, le comte d’Artois et le comte de Provence, ou le baron de
Breteuil, qui tous invitent les souverains à se soucier de cet « esprit d’insubordination
et de révolte » qui à partir de la France peut gagner toute l’Europe.
    Et Louis a reçu une lettre d’Edmund Burke qui l’invite à ne
pas reconnaître cette Constitution, à ne pas suivre les conseils de Barnave et
de Lameth, de ces gens qui, comme dit Rivarol, « après avoir été
incendiaires viennent s’offrir pour être pompiers ».
    « Votre situation intéresse le genre humain, écrit
Burke. Votre salut consiste dans le silence, la patience, le refus. »
     
    Mais Marie-Antoinette s’impatiente, anxieuse, humiliée.
    Louis sait qu’elle juge sévèrement ses hésitations.
    Elle a écrit à Mercy-Argenteau, le 29 juillet :
    « Vous connaissez la personne à laquelle j’ai affaire. Au
moment où on la croit persuadée, un mot, un raisonnement la fait changer sans
qu’elle s’en doute, c’est aussi pour cela que mille choses ne sont point à
entreprendre. »
    Louis tente de se justifier auprès de la reine.
    Elle est imprudente. Les émigrés, en appelant les souverains
étrangers à intervenir, mettent en danger la famille royale.
    Marie-Antoinette s’obstine.
    « La force armée a tout détruit, il n’y a que la force
armée qui puisse tout réparer », a-t-elle écrit à l’empereur Léopold II.
    Elle est encore plus précise lorsqu’elle ajoute :
    « En tout état de cause, les puissances étrangères peuvent
seules nous sauver ; l’armée est perdue, l’argent n’existe plus ; aucun
lien, aucun frein ne peut retenir la populace armée de toute part. »
    Et Louis dénonce l’inconscience de l’abbé Royou qui, dans L’Ami
du roi , reprend mot à mot les propos de la reine.
    Il ne la cite pas, mais chacun comprend qu’il exprime la
pensée de la famille royale.
    « Nous n’avons plus de ressources que dans les
puissances étrangères, écrit-il. Il faut à tout prix qu’elles viennent à notre
secours, mais c’est à l’empereur de se mettre à la tête de tous et à régler
tout. »
     
    Comment s’étonner qu’autour des Tuileries, on crie avec une
sorte de fureur : « Vive la nation ! », « À bas l’Autrichienne ! ».
    Et que l’opinion se persuade, quand, le 27 août 1791 au
château de Pillnitz, en Saxe, Léopold II et le roi de Prusse

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