Richelieu ou la quête d'Europe

l’intérieur même de la république.
    La cité des Doges se met à la recherche d’alliés. Ayant besoin de soldats, surtout après l’aide accordée au duc de Savoie , elle recrute des mercenaires à Berne et à Zurich . Pour se rendre en Italie , ces hommes doivent franchir des cols tenus par les Grisons et donc, au préalable, obtenir l’aval de la France. Or Richelieu ne prend aucune décision. Ce n’est que sous la pression de Madrid que le prélat finit par refuser le passage aux soldats enrôlés par Venise. Conscient de la portée de son geste vis-à-vis de la cité marchande, il envoie aussitôt à Philippe III un ambassadeur extraordinaire, le comte de La Rochefoucauld, pour obtenir une intervention à Vienne afin de régler le conflit avec Ferdinand de Styrie. Mais Venise décide de solliciter directement le roi catholique pour une médiation : Richelieu est ridiculisé, le règlement de l’affaire du Piémont se fait sans lui, et le duc de Savoie préfère s’adresser au pape pour entamer des négociations avec l’ Espagne . Au printemps 1617, en dépit de débuts prometteurs, les Affaires étrangères semblent échapper à l’évêque de Luçon . Les principes de gouvernement qu’il a déjà énoncés doivent encore faire leurs preuves et devin serait celui qui prédirait leur avenir. Quant aux Concini, leurs heures sont désormais comptées.
    1 -
    F. Hildesheimer, Richelieu , Paris , Flammarion, 2004, p. 47, d’après J. Lair, Rapports et notices sur l’édition des Mémoires du cardinal de Richelieu, Paris, 1905, fasc. I, p. 78-87.
    2 -
    L. Bély, Les relations internationales en Europe , xvii e - xviii e  siècle , Paris , PUF, 1992, p. 12-13.
    3 -
    Ibid .
    4 -
    Concernant l’importance du prince Henri II de Condé, voir K. Béguin, Les Princes de Condé …, ouv. cit., p. 26-55.
    5 -
    J. Bérenger, Histoire de l’empire des Habsbourg (1273-1918) , Paris , Fayard, 1990, p. 169.
    6 -
    L.-M. Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu , ouv. cit., t. I, p. 53-54.
    7 -
    MAE, coll. MD France , vol. 767, fol. 173-205 et 211.
    8 -
    M. Foisil (éd.), Journal de Jean Héroard , Paris , Fayard, 1989, t. II, p. 2003.
    9 -
    M. Carmona, Marie de Médicis , Paris , Fayard, 1981, p. 255.
    10 -
    M. Deloche et Pidoux de La Maduère, « Une soeur ignorée de Richelieu », Revue des Deux-Mondes , t. XXXVI, 1936, p. 162-179. Françoise, l’aînée des filles de Suzanne de La Porte, a épousé en 1597, selon les vues d’Henri, un voisin, Jean de Beauvau. Veuve la même année, âgée d’à peine vingt ans, elle s’est remariée en 1603 avec un compagnon d’armes de son père, René Vignerot, seigneur de Pont-Courlay. Nicole de Richelieu, dernière-née de la fratrie, devient, dans les années qui suivent, marquise de Brézé et mère de la future princesse de Condé.
    11 -
    Y-M. Bercé, Y. Durand, J.-P. Le Flem (dir.), Les Monarchies espagnole et française du milieu du xvi  e  siècle à 1714 , Paris , CNED-SEDES, 2000, p. 167.
    12 -
    A. Jouanna, Le Devoir de révolte : la noblesse française et la gestation de l’État moderne (1559-1661) , Paris , 1989, p. 9-10.
    13 -
    Louis XIII va avoir 13 ans et depuis le règne de Charles V, la coutume veut que les rois de France atteignent leur majorité en entrant dans leur quatorzième année.
    14 -
    Le duché de Clèves est dévolu à Georges-Guillaume, électeur de Brandebourg  ; le duché de Juliers , à Wolfgang-Guillaume, duc de Neubourg.
    15 -
    Le 18 septembre 1614, les états de Normandie réclament la suppression de la paulette et l’abrogation de la vénalité des offices. Le 13 novembre, l’assemblée de la noblesse elle-même demande la suspension de la paulette pour l’année 1615.
    16 -
    P. Blet (s. j.), « L’article du Tiers aux États généraux de 1614 », Revue d’histoire moderne et contemporaine , 1955, p. 81-106.
    17 -
    Dans Mémoires du cardinal de Richelieu , éd. Société de l’Histoire de France , Paris , H. Laurens, 1907, t. I, p. 341-365.
    18 -
    M. Carmona, Richelieu : l’ambition et le pouvoir , Paris , Fayard, 1983, p. 226.
    19 -
    C. Bouyer, Gaston d’Orléans  : 1608-1660, séducteur, frondeur et mécène , Paris , Albin Michel, 1999, p. 13-19 ; voir aussi G. Dethan, La Vie de Gaston d’Orléans , Paris, éditions de Fallois, 1992, p. 30.
    20 -
    Concernant ce dernier, voir G. Jubert, « Michel Le Masle, chanoine de Notre-Dame