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Sachso

Sachso

Titel: Sachso Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
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les équipes de médecins S. S. extérieurs au camp et qui ont chacune des buts de recherches précises. C’est de là que partent les squelettes, les crânes et autres pièces anatomiques commandées par les instituts et universités d’Allemagne.
     
     
BLOCKS-SCHONUNG ET TRANSPORTS REDOUTÉS
    Une partie des malades est refoulée du Revier vers les Blocks-Schonung du camp, qui ont une très mauvaise réputation, malheureusement justifiée. Le docteur Coudert l’affirme de façon formelle : ces blocks sont laissés sciemment à l’abandon, aucun contrôle S. S., liberté d’action totale donnée aux chefs de blocks et à leurs « auxiliaires médicaux » incapables, nourriture encore plus insuffisante qu’ailleurs et obligation de fournir un travail. Il s’agit souvent de gratter la gaine de fils électriques pour en récupérer le cuivre, mais il y a aussi les corvées du camp, la tonne d’eau à traîner pour arroser la place d’appel, etc.
    Les Blocks-Schonung ne sont pas toujours les mêmes. Au début, il y a le 17, où Julien Germain, de Rouen, fait connaissance du S. S. surnommé « Papa la trique ». Puis le 40, le 59, les 37, 38, 39, remplissent ce rôle suivant les époques ; tous sont en fait les blocks de la rechute et de l’élimination. C’est pourquoi la hâte de chacun est d’en sortir le plus vite possible, et, malgré leur faiblesse, beaucoup des convalescents ou déclarés tels qui quittent le Revier préfèrent retourner directement à leur kommando de travail.
    En décembre 1943, Maurice Poyard est au Blocks-Schonung 37 où, en une seule journée, il voit mourir neuf détenus présumés convalescents. Lui-même a déjà perdu au Schonung ses camarades Masquelet, Filatov, Bérard, Chevallier, Rousseaux, René Verner, Charles Ballerini. Avec crainte il entend maintenant parler d’un prochain départ pour Dachau ou Lublin : « Chacun donne son avis. Moi, je pense que si nous partons à Dachau ce sera peut-être aussi bien, nous nous rapprocherons de la Suisse et de chez nous. Par contre, si nous allons à Lublin, en Pologne, nous n’aurons pas chaud et nous nous éloignerons encore… Les jours passent et voilà finalement le convoi qui se prépare. Il n’y a plus qu’un mot sur les lèvres de tous, « Daraho » , prononcé en allemand, qui veut dire Dachau. On nous tond, bien que nos cheveux n’aient qu’un centimètre. Nous recevons des habits propres rayés, attendus une journée entière dehors au froid. On nous remet une grosse paire de sabots et, le 9 décembre au soir, on inscrit notre numéro au crayon à encre sur le bras et la cuisse gauche, ce qui nous rend très anxieux.
    « Le lendemain matin au réveil, grand remue-ménage : c’est l’appel pour le départ. Il est déjà terminé quand nous apprenons à la dernière minute que les Français – seulement ceux qui viennent de Compiègne –, et les Norvégiens ne partent pas. Je n’ai jamais compris pourquoi.
    « Parmi les partants de ce 10 décembre 1943, des mourants sont chargés dans des camions, les autres marcheront jusqu’à la gare. Il y a des Français : Robert Amelot, qui a été arrêté en Allemagne, Roger Maran, qui a été arrêté en Tunisie et dont on me dira plus tard que, tombé inanimé dès la sortie du camp, il avait été ramené au Revier II, où il décédait deux jours après.
    « Maintenant, notre block 37, notre “block de la mort” est quasiment vide. Les rescapés sont emmenés au Revier IV – je dis bien les “rescapés”, car nous saurons peu après que tout le convoi du 10 décembre est parti pour être exterminé, gazé, à Maïdanek.
    « Nous regardons alors notre bras et notre cuisse où notre matricule est inscrit… comme nous le voyons faire sur les morts du Revier. »
    On les rencontre, ces morts, presque à chaque détour du Revier. Henri Pasdeloup les voit dès son entrée au Krankenbau  : « On me fait pénétrer dans une pièce, séparée d’un dépôt mortuaire par une cloison à claire-voie. Une dizaine de cadavres dénudés sont entassés là.
    « Un interné me fait déshabiller, fouille mes poches et disparaît avec mes vêtements. Pendant une heure, je reste là, nu, le regard rivé sur l’un des morts qu’il me semble reconnaître. Alors que je m’apprête à vérifier, le responsable du lieu arrive avec une lance à eau et asperge le tas souillé d’excréments : la “toilette des morts” avant le dernier voyage.
    « On

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