Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Sachso

Sachso

Titel: Sachso Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
Vom Netzwerk:
tuberculeux. »
    Des gestes de malveillance et de vengeance sont aussi à redouter après les accrochages ou les discussions qui opposent des malades à des Kalfactor peu scrupuleux. Au Revier III de Sachsenhausen, Gaston Bernard en fait la cruelle expérience. Soigné pour un rhumatisme articulaire, il a eu un incident avec un Kalfactor  : « Après plusieurs jours pendant lesquels je suis abruti par la fièvre, un médecin me fait placer sur le corps une grande boîte dans laquelle se trouvent huit ampoules électriques allumées.
    « J’apprends plus tard que j’aurais dû la garder vingt minutes ; je la subis pendant deux heures. J’ai la peau du ventre toute cloquée, le dessus d’une main brûlé ainsi qu’une aine. C’est mon Kalfactor qui s’est vengé ! »
    Pourquoi ces sous-ordres des S. S. se gêneraient-ils, quand les médecins S. S. leur donnent l’exemple en se servant sans scrupules des pensionnaires du Revier comme sujets d’expérience ? Le médecin-chef S. S. Heinz Baumkötter se débarrasse en juillet 1943 du chef de block du Revier V, Arno, qui usait trop de la seringue à benzine pour tuer les malades mais, à la fin de 1944, comme il le reconnaîtra ensuite à son procès, c’est lui qui « expérimente » avec le colonel S. S. Lolling, inspecteur sanitaire des camps, des petites ampoules de cyanure sur des détenus. Il s’agit de trouver la plus petite dose foudroyant un homme en quinze secondes maximum. Dans les documents du procès de Nuremberg contre les médecins S. S., il est noté que, de septembre 1939 à avril 1945, se sont poursuivies au Revier de Sachsenhausen des recherches sur « des détenus en bonne santé » concernant un gaz liquéfié appelé «  ol- O  » (Huile O) qui, au contact de la peau, déclenche des infections microbiennes. Dans ces mêmes archives (Dok-Nr 2734, S 4077), il est spécifié que, sur l’ordre exprès de Himmler, le médecin S. S. Gebhardt et son assistant Fischer ont fait les premières recherches de « sulfamides » sur quinze détenus de Sachsenhausen dont la plupart sont morts dans d’horribles souffrances. Du 1 er au 16 juin 1943, le médecin S. S. Dohmen, qui étudie soi-disant un médicament contre la jaunisse, fait mourir huit malades de Sachsenhausen, etc. À quoi il faut ajouter les expériences particulières menées pour le compte, des services spéciaux, du colonel S. S. Skorzeny notamment, désireux de tester armes nouvelles, poisons, etc., comme il sera dit ultérieurement dans ce chapitre.
    Quelques-unes de ces expériences se déroulent dans les blocks des Reviere quand les médecins S. S. peuvent prétexter qu’il s’agit de l’intérêt des malades. Ainsi, en 1944, est-ce un des trois médecins-responsables S. S. du Revier de Sachsenhausen, Horstmann, qui mène des essais contre la dysenterie dans une salle où précisément des améliorations ont été obtenues par l’action d’un nouveau chef de block, un triangle rouge allemand, Bruno Meyer, à qui beaucoup de Français doivent la vie. Ne pouvant s’opposer de front à Horstmann, Bruno Meyer précise : « Horstmann choisit, sans leur consentement bien sûr, deux groupes d’une dizaine de malades, et pour chaque groupe des états similaires de gravité de dysenterie. Le premier groupe est nourri avec des biscuits contenant du tanin ; le deuxième groupe avec des biscuits similaires mais sans tanin. Ils ne reçoivent aucune autre nourriture, aucun autre soin.
    « Il y a un mort dès les premiers jours. Un autre cobaye le remplace immédiatement. Au bout de deux semaines, l’expérience est brusquement interrompue ; les malades reçoivent à nouveau les rations normales et les traitements dont peuvent disposer les médecins détenus. Une partie d’entre eux est tellement affaiblie que nous sommes obligés de leur faire des perfusions pour les réhydrater, et, dans un cas, une transfusion sanguine… »
    Mais la plupart des expérimentations se font à l’écart dans les salles de la Pathologie, carrelées de faïence blanche, avec tables de dissection et appareillages multiples. Des caves voûtées, revêtues également de carreaux de faïence blanche, s’étendent sous la Pathologie sur une surface de deux cent trente mètres carrés : c’est la morgue, où l’on peut entasser trois mille cadavres. Par une pente inclinée, le kommando du crématoire vient y remplir ses chariots.
    C’est à la Pathologie que se succèdent

Weitere Kostenlose Bücher