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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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l’aurait empoisonné. Si j’avais les mains libres, je saurais le mettre sur la sellette et lui faire perdre sa superbe.
    — Si c’était aussi facile que ça, on ne le transporterait pas jusqu’à Londres. »
    Il planta sur moi ses yeux brillants d’un éclat glacial. « Il y a toujours moyen de terroriser quelqu’un et de le ramener à de meilleurs sentiments, messire Shardlake. Il suffit de trouver la méthode adéquate. »
    Je repris le chemin de notre résidence. Quelques clercs étaient cette fois encore en train de jouer aux cartes. Je leur fis un bref salut avant de frapper à la porte de la cabine de Barak.
    « Oui ?
    — C’est moi. Je voudrais te parler. » J’entrai dans ma cabine et m’assis sur le lit, soudain épuisé. Barak me rejoignit, l’air guilleret.
    « Tu es donc de retour, dis-je. Je pensais que vous auriez trouvé quelque endroit tranquille, toi et la jeune Reedbourne.
    — Pas avec Mlle Marlin comme chaperon. Elle avait l’air furieuse quand vous l’avez quittée. Je me suis demandé où vous étiez parti si brusquement.
    — Pendant que tu contais fleurette je suis allé rendre visite au prisonnier.
    — Comment va-t-il ?
    — Radwinter le surveille comme un cerbère. Quant à Mlle Jennet Marlin, elle pense que tu cours après Tamasin appâté par son salaire à la Cour.
    — La peste soit de cette femme ! s’esclaffa-t-il. Elle a peur de perdre Tamasin…
    — Pourquoi cette fille compte-t-elle tant pour elle ? demandai-je. Elles n’ont pas l’air faites pour être amies.
    — J’ai posé la question à Tamasin. Mlle Marlin apprécie son caractère enjoué, semble-t-il. Elle affirme que ça la distrait de ses ennuis, l’empêche de penser à son galant à la Tour… Qui peut sonder le cœur des femmes ? ajouta-t-il avec un mouvement d’épaules impatient.
    — J’ai joui de sa compagnie sur le chemin du retour. Elle semble me détester cordialement. Elle me croit capable de tout pour obtenir un poste ou gagner de l’argent. Elle était dans un tel état d’agitation que je crains qu’elle n’ait perdu la raison.
    — J’ai interrogé Tamasin à propos de lady Rochford, dit Barak. Apparemment, toutes les femmes ont peur d’elle, car elle passe son temps à tenir des propos désobligeants sur tout le monde. On raconte qu’elle était payée pour rapporter à lord Cromwell des racontars sur les femmes du roi dont elle était dame d’atour : Jane Seymour, puis Anne de Clèves.
    — Et Catherine Howard ?
    — Apparemment, elle et la reine sont devenues très proches, mais Tamasin affirme que la reine ne devrait pas lui accorder la moindre confiance. Mlle Marlin n’aime pas, elle non plus, lady Rochford. Elle prétend qu’elle n’a aucune morale.
    — Qui en a dans cette Cour ? Cette pharisienne de Jennet Marlin est une naïve, à mon avis… Bon, que vas-tu faire pendant que j’accueillerai le cortège demain ? Voir à nouveau Tamasin ? soupirai-je.
    — Elle sera occupée à préparer l’arrivée de la reine. Il se peut que je me rende en ville pour assister à l’entrée du cortège. » Il se tourna vers moi. « Tamasin vous a trouvé un peu cassant avec elle quand on a parlé de la reine.
    — Je n’arrive pas à oublier ses manigances. En outre, j’avais appris de mauvaises nouvelles. » Je lui parlai de la maladie de Giles Wrenne et de son souhait de me voir l’aider à retrouver son neveu.
    Il frissonna. « Le malheureux vieux bougre ! Il n’a pas de chance.
    — Je lui ai promis que tu le soutiendrais toi aussi à notre retour à Londres.
    — Oui, fort bien. Il me tarde d’y être à nouveau.
    — Moi aussi. » Je me tus un instant puis repris : « Mlle Marlin m’a dit que Tamasin était orpheline. Sa mère est morte, mais elle n’a pas évoqué le père. Apparemment, elle a hérité un peu d’argent de sa grand-mère.
    — Tamasin ne sait pas qui était son père. Sa mère a toujours refusé de le lui révéler. C’était sans nul doute quelqu’un de la Cour, seul univers connu de sa mère, qui travaillait dans l’atelier de couture de la reine. Elle a une vague idée, mais aucune certitude.
    — Oh, oh !
    — Songeries de gamine », dit-il, l’air gêné.
    Je souris. « Elle s’imagine fille d’aristocrate, peut-être ? » Il haussa les épaules, mais je compris que j’avais vu juste. « Tu continueras à voir Tamasin quand chacun sera rentré chez soi ? demandai-je d’un ton

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