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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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allure. Je regardai l’autre escalier, où un groupe de manœuvres se débattaient avec un matelas si large et si épais qu’il menaçait de retomber sur eux et de les étouffer.
    Je sentis un petit coup vif dans les côtes. Pivotant sur mes talons je découvris le visage renfrogné de sir James Fealty, vêtu d’une robe de riche brocart aux épaules rembourrées et garnie de larges parements de fourrure, qui lui tombait jusqu’aux chevilles. Tankerd, le sénéchal, se trouvait près de lui, vêtu comme moi d’une robe noire de bonne facture dont il triturait nerveusement les boutons et portant en bandoulière un havresac bordé d’or qui contenait sans doute son discours. Cowfold, l’assistant de Fealty, tenait les placets, attachés ensemble par un ruban rouge scellé à la cire.
    « Que faites-vous là à traînasser ? me lança sir James d’un ton acerbe. Je dois regrouper tout mon monde. Où est le confrère Wrenne ?
    — Je ne l’ai pas encore vu.
    — Sortons ! Vous devriez être près de vos chevaux. Confrère Tankerd, cessez de triturer vos boutons, vous allez finir par les arracher. Quant à vos employeurs, je suis furieux d’apprendre leur décision. J’espère qu’ils se rendent compte de sa portée.
    — Les échevins refusent catégoriquement de se changer avant d’avoir franchi les portes de la ville. »
    Fealty poussa un grognement de mépris puis se dirigea vers la sortie. Comme nous lui emboîtions le pas, je jetai au sénéchal un regard de commisération. Le visage de Fealty s’éclaira un peu, malgré tout, en apercevant Giles Wrenne au bas des marches du perron, tandis qu’à une distance respectueuse un garçon d’écurie tenait trois chevaux par les rênes. L’un d’eux était Genesis, qui poussa un petit hennissement de plaisir en me voyant.
    « Bonjour Matthew ! » me lança le vieil homme d’un ton joyeux. Il n’avait plus du tout l’air malade. Sa nouvelle robe lui donnait fière allure et son chapeau incrusté de pierreries, haut de forme, à l’ancienne mode, marquait une certaine originalité.
    Sir James, dont la fine et longue barbe flottait dans le vent léger, insista pour porter lui-même les requêtes qui se trouvaient dans les sacoches accrochées sur le grand cheval de Wrenne. Une fois que tout fut réglé et que nous fûmes tous en selle, il désigna la porte de l’enceinte. « La délégation de la ville attend à l’extérieur. Vous chevaucherez avec elle jusqu’à Fulford, au signal des gardes. » Son regard passa de l’un à l’autre d’entre nous. « Rappelez-vous tout ce que je vous ai dit, ne me faites pas honte ! » Nous attendîmes qu’un groupe de courtisans passe près de nous et franchisse la porte ; parmi eux se trouvaient lady Rochford et Rich. Comme nous nous apprêtions à les suivre, j’entendis quelqu’un crier : « Bonne chance, messire Shardlake ! » Me retournant, j’aperçus Tamasin Reedbourne, qui contemplait la scène depuis le perron. Une fois de plus, elle portait une nouvelle robe élégante, bleue et orange ce jour-là. J’esquissai un salut de la main. Mais combien donc lui restait-il de l’héritage de sa grand-mère ? ne pus-je m’empêcher de me demander.
    De l’autre côté de la porte d’enceinte, le Bootham fourmillait de cavaliers, tous vêtus de leurs plus beaux habits. J’estimai leur nombre à près de deux cents. En tête je reconnus le maire, dont le visage était presque aussi rouge que sa robe. Nous fîmes halte près d’eux et attendîmes. Un peu plus loin se trouvait un groupe d’une trentaine de soldats montés sur des chevaux aux caparaçons richement ornés.
    J’étudiai le visage de Wrenne. Il regardait tout avec un enthousiasme qu’il semblait chercher à maîtriser. « Que de monde ! m’écriai-je. Qui sont-ils tous ?
    — Les échevins et les dirigeants des corporations. Ainsi que les petits nobles de l’Ainsty. Notre troupe devrait s’ébranler sous peu.
    — À propos du changement de vêtements des échevins, quel est le problème ? demandai-je à Tankerd.
    — On leur a enjoint de se présenter au roi en vêtements humbles et sombres, signe qu’ils regrettent leur participation à la rébellion d’il y a cinq ans. Mais ils ont refusé catégoriquement de se changer avant d’être sortis de la ville, afin d’éviter les moqueries de leurs administrés. Puisque cela se passera en plein champ, sir James craint qu’ils ne salissent leurs vêtements

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