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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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papisme afin de s’emparer de ses terres ! De ses terres ! hurla-t-elle comme une folle.
    — Je compatis à votre douleur, mademoiselle, dis-je d’un ton calme. Mais je n’y suis pour rien. Ne vous targuez pas de lire dans mes pensées et de connaître ma carrière ! Je ne tolérerai pas ce genre d’insolence et je refuse d’être votre bouc émissaire ! » Sur ce, je tournai les talons et m’éloignai, la laissant seule au milieu de la rue.
    Une demi-heure plus tard, j’étais à Sainte-Marie. La tente avait été remontée et, afin d’en ôter la moindre trace de boue, des ouvriers la brossaient à la lumière de bougies. Je pénétrai dans le manoir. Tout était fin prêt pour l’arrivée du roi. Un grand silence régnait dans les lieux, les rares serviteurs et courtisans présents s’entraînant à se déplacer d’un air compassé et respectueux, attitude obligatoire lorsque le roi réside quelque part. Un garde me conduisit au bureau de Maleverer. Il était toujours au travail, la lumière de la bougie faisant ressortir la blancheur de son gros visage encadré par la barbe noire. Il leva la tête, la mine agacée.
    « De quoi s’agit-il à présent ?
    — J’ai pensé à quelque chose, monsieur.
    — Eh bien ? »
    Je lui parlai de mon travail à Ashford et du nom de Blaybourne qui m’était revenu en mémoire. « J’ai pensé que vous deviez être mis au courant, monsieur, vu le nombre d’hommes originaires du Kent parmi les gardes. »
    Il poussa un grognement. « Il était donc du Kent, n’est-ce pas ? Eh bien, cela s’accorde avec ce que nous savons. Intéressant… » Sa bouche se tordit en un sourire sardonique. «… mais peu utile. Edward Blaybourne est mort longtemps avant votre naissance ou la mienne, messire Shardlake. J’ai vu le Conseil privé cet après-midi et j’ai beaucoup appris sur lui… Secret confidentiel, ajouta-t-il, en plantant sur moi un regard dur.
    — Alors je regrette de vous avoir dérangé.
    — Un membre du Conseil privé a été chargé de s’entretenir avec vous demain. Pour évaluer ce que vous savez, vous rappeler de garder le silence, et vous réprimander, vu votre manque de bon sens. » Il paraissait avoir repris confiance ; sans doute avait-il réussi à convaincre le Conseil privé que tout était ma faute.
    « Vous êtes toujours chargé de Broderick. Rendez-lui visite avant d’aller vous coucher. Je veux que vous le voyiez au moins une fois par jour pour vous assurer de sa santé. Demandez à un garde de vous accompagner jusqu’à sa cellule.
    — À vos ordres, sir William.
    — J’ai tancé maître Radwinter et lui ai conseillé de ne plus commettre la moindre erreur. » D’un geste de la main il me signifia que l’entretien était terminé, puis me lança un regard mi-amusé, mi-cruel.
    Un garde me conduisit jusqu’aux bâtiments monastiques groupés autour de l’église. C’est là que logeaient et travaillaient jadis les moines de Sainte-Marie. La plupart des pièces étaient désormais inhabitées et vidées de leur mobilier, à part certaines où l’on avait placé des lits pour recevoir la troupe attendue le lendemain. Le garde me mena le long d’un étroit corridor dallé situé au centre du labyrinthe. Nous nous arrêtâmes tout au bout, devant une solide porte percée d’un judas vitré à barreaux, par lequel filtrait la lueur d’une bougie. Deux des hommes du sergent Leacon qui nous avaient accompagnés au château plus tôt montaient la garde.
    « Comment va-t-il ? demandai-je.
    — Il reste tranquillement allongé, monsieur. Le médecin est revenu et a dit qu’il allait mieux.
    — Dieu soit loué ! Où est Radwinter ?
    — Avec lui pour le moment. Voulez-vous que je vous fasse entrer ? »
    J’opinai du chef et il déverrouilla la porte. Broderick dormait, allongé sur ses couvertures. Radwinter était accroupi à côté du prisonnier, dont il scrutait le visage, l’air concentré et furieux. Il tourna la tête en m’entendant entrer et se mit sur pied avec une souplesse que je lui enviai.
    « Il paraît qu’il va mieux, dis-je simplement.
    — Il dort. Et je dois dormir dans sa cellule. Je suis même forcé de partager son pot de chambre. Sir William montre ainsi son mécontentement.
    — A-t-il dit quelque chose ?
    — Non. Il était conscient tout à l’heure. Je lui ai demandé ce qui s’était passé, mais il a seulement répété ses balivernes à propos du roi qui

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