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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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Pensez-vous que c’était son but ? ajouta-t-il en plantant sur moi un regard pénétrant. Vous faire sortir de vos gonds ?
    — J’en suis persuadé. Cet incident va lui servir d’épée de Damoclès suspendue au-dessus de ma tête… Les clercs ne parlent pas de l’arrivée du roi d’Écosse, je suppose ?
    — Non. J’ai bavardé avec quelques gars du campement. Ça ne les gêne pas d’attendre plusieurs jours, du moment qu’il ne pleut pas et que la campagne fournit assez de nourriture. Ils sont restés si longtemps à Pontefract qu’il y a eu pénurie et qu’on a dû rationner les vivres.
    — C’est l’époque des moissons. J’imagine que les paysans vont tirer profit du voyage.
    — Leurs produits sont payés au-dessus du cours. Ça fait partie du projet de reconquête des Yorkais. »
    Je regardais les hommes faire les cent pas ou attendre, assis près de leur tente, l’écuelle à la main, tandis qu’on allumait de nouveaux braseros dans tout le campement.
    « Ils sont épuisés, déclara Barak, voilà près de trois mois qu’ils voyagent. » J’opinai du chef, lui enviant sa facilité à lier conversation avec les gens du peuple.
    Nous étions arrivés devant une arène de combats de coqs. Des spectateurs encourageaient de la voix deux coqs noirs, qui, le plumage poissé de sang, tournoyaient sur un espace dégagé tout près du feu, se lacérant mutuellement avec les effrayants crochets de métal fixés sur leurs griffes.
    « Votre coq perd une fois de plus, dit une voix distinguée à l’accent traînant. Vous pouvez suer sang et eau, messire Dereham, dans un combat de coqs vous perdrez toujours votre pari contre moi. » Me retournant, je reconnus l’homme que lady Rochford avait désigné sous le nom de Culpeper. Un petit groupe de courtisans se trouvaient au tout premier rang de la foule et, par déférence, les autres spectateurs avaient laissé un espace autour d’eux. Le visage sournois de Culpeper rougeoyait dans la lumière des flammes, tout comme celui de Dereham, le secrétaire de la reine, qui se tenait près de lui, un sourire morose sur les lèvres.
    « Nenni, monsieur ! répliqua Dereham. J’ai parié également sur votre coq. Deux marcs. »
    Culpeper sembla déconcerté. « Mais alors… », fit-il, sans se départir de son air perplexe quand Dereham lui éclata de rire au nez. Le jeune Culpeper brillait peut-être par ses succès auprès des dames mais pas par son intelligence.
    Dereham m’aperçut. Il fit alors un pas vers moi en roulant les épaules, les sourcils froncés. « Hé, vous ! lança-t-il d’un ton sec. Vous êtes l’avocat Shardlake, c’est bien ça ?
    — Oui, messire.
    — Sir William Maleverer m’a demandé si je vous avais vu porter un coffret décoré au Manoir du roi, il y a quelques jours. Pour quelle raison, maraud, avez-vous osé livrer mon nom de la sorte ?
    — Je n’ai rien fait de tel, messire, répondis-je, sans hausser le ton. Sir William a souhaité connaître le nom de toutes les personnes qui m’avaient vu transporter le coffret et je me suis rappelé que vous et lady Rochford aviez jeté un coup d’œil vers moi… J’avais du plâtre sur mon manteau, précisai-je.
    — Et qu’est-ce que ce coffret a donc de si important ? demanda Dereham. Maleverer a refusé de me le dire, se contentant d’affirmer qu’on en avait dérobé le contenu. »
    Très gêné, je regardai à l’entour. Plusieurs personnes s’étaient retournées en entendant la voix braillarde de Dereham. Maleverer serait furieux s’il savait que Dereham répandait ainsi la nouvelle.
    « Le contenu du coffret a disparu, messire, répondis-je à voix basse Sir William s’occupe de cette affaire.
    — Ne me répondez pas sur ce ton, vil manant ! » Son visage s’empourpra. « Savez-vous qui je suis ?
    — Vous êtes messire Dereham, le secrétaire de la reine.
    — Alors vous me devez le respect ! » Il fronça de nouveau les sourcils, puis sourit d’un air cruel. « Vous êtes le bossu dont le roi s’est gaussé, pas vrai ?
    — C’est juste », répondis-je d’un ton las. Quand on avait affaire à quelqu’un du rang de Dereham, de Rich ou de Maleverer, on était contraint de ravaler son orgueil.
    « Toute la ville en parle ! » s’esclaffa-t-il, avant de tourner les talons.
    Barak me saisit le bras et m’emmena. « Ce sont des parasites, déclara-t-il. Tamasin m’a dit que Culpeper lui a fait des avances. Il

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