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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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tente sa chance avec toutes les femmes qui lui plaisent. Comme c’est l’un des serviteurs attachés à la personne du roi, tout lui est permis.
    — Je vais devoir me fabriquer une peau de crocodile.
    — Votre mésaventure sera vite oubliée. Demain, un grand combat d’ours et de chiens va se dérouler au manoir. Toute la gentilhommerie d’York est invitée, et la moitié du campement accourra pour y assister. Vous verrez, on ne parlera plus que de ça. »
    J’opinai de la tête. « Tu vas y emmener Tamasin ?
    — Elle n’aime pas ce genre de spectacles. Elle n’a pas le cœur bien accroché, elle non plus. »
    Je souris. « Est-ce que tu vas continuer à la fréquenter quand on rentrera à Londres ? Ou n’est-ce qu’une amourette parmi d’autres ?
    — Je croyais que vous ne l’aimiez pas.
    — Peut-être ne lui ai-je pas rendu justice. De toute façon, ce sont tes affaires, pas les miennes.
    — Eh bien ! fit-il, on verra… Je ne peux pas décider si longtemps à l’avance, ajouta-t-il avec un sourire énigmatique. J’ai l’impression que nous sommes à York depuis une éternité.
    — Moi aussi. Allons, viens ! Cette promenade m’a ouvert l’appétit. Est-ce qu’on sert le repas au réfectoire ?
    — Théoriquement. »
    Nous reprîmes le chemin de Sainte-Marie. J’aperçus le jeune Leacon au milieu d’un groupe de soldats, près des tentes. Il inclina le buste à mon adresse et je lui répondis par un signe de tête. Puis je reconnus quelqu’un d’autre en bordure d’une foule de spectateurs, qui, les bras croisés, encourageaient de la voix un combat entre deux énormes mâtins. Souriant d’un air approbateur, il se délectait de ce cruel spectacle, où l’un des deux chiens venait de déchirer le ventre de l’autre, d’où sortait un amas d’entrailles sanguinolentes.
    « C’est Radwinter ! dis-je à Barak. Passons de ce côté-ci ! Je n’ai aucune envie de le voir. » Cependant, le misérable m’avait repéré et, au moment où nous nous enfoncions dans l’obscurité, il me décocha un sourire ironique.
    « Qu’est-ce qu’il fait là ? demanda Barak. Je croyais qu’il était censé garder Broderick.
    — Je suppose que Maleverer lui permet de se dégourdir les jambes de temps en temps. Que le diable l’emporte ! Attention à la boue ! »
    Nous étions parvenus à l’extrémité du campement, au-delà des tentes, à un endroit où le sol s’abaissait vers un bouquet d’arbres. De l’autre côté, l’Ouse luisait au clair de lune. Nous rebroussâmes chemin.
    « Demain, c’est samedi, dis-je. Tu peux avoir quartier libre. J’irai rendre visite à messire Wrenne pour m’enquérir de sa santé et de ce qui a été décidé pour la réception des solliciteurs. Si Wrenne est indisposé, je risque de devoir m’en charger moi-même.
    — Le combat d’ours et de chiens a lieu le matin. Mais certains clercs vont à la chasse au faucon et je songe à me joindre à eux… Tamasin aimerait m’accompagner, ajouta-t-il, après un instant d’hésitation.
    — Excellente idée. Va respirer l’air pur ! Que dit la vieille ritournelle, déjà ? “Un gerfaut gris pour un roi…”
    — “Un émerillon pour une dame”, continua Barak d’un ton joyeux.
    — “Un autour pour un franc-tenancier, un épervier pour un prêtre…”
    — “Une crécerelle pour un vilain”… J’espère que quelqu’un voudra bien me prêter une crécerelle, s’esclaffa-t-il.
    — Tamasin m’a parlé de son père, dis-je.
    — Ah bon ? » Il eut l’air surpris. « Quand l’avez-vous vue ?
    — On s’est rencontrés par hasard. Nous avons eu une petite conversation. Peut-être ai-je été un peu dur avec elle.
    — Je suis content que vous vous en rendiez compte.
    — Elle croit que son père était un homme hautement qualifié.
    — C’est sans doute ce que sa mère lui a dit pour la consoler. Personne n’aime la souillure de la bâtardise.
    — C’est aussi mon avis. » Je pensai à Maleverer. Lui aussi souffrait de cette tare. Mais sa façon d’y réagir était plus brutale.
    Barak secoua la tête. « Bien que Tammy ait les pieds sur terre dans beaucoup de domaines, elle a cette idée fixe à propos de son père. » Il soupira. « Les femmes ont besoin d’être moralement soutenues, or la religion ne compte guère pour Tamasin. À la Cour, elle a été témoin de la cupidité et des manœuvres politiques suscitées par les changements

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