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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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me faire traquer comme une proie. Sans compter que d’autres vies risquent d’être menacées, la tienne aussi, peut-être, puisque mon ennemi n’hésite même pas à assommer les gosses… Acceptes-tu de m’aider ? Je n’ai aucun droit de te demander ce service, car je me suis conduit comme un rustre envers toi à propos de la jeune Tamasin. »
    Il opina du chef. « Je me joins à vous sans la moindre hésitation. Je préfère agir que me transformer en cible vivante. » Il me tendit la main et je la serrai. « Comme la dernière fois », dit-il.

21.
    IL FAISAIT FROID QUAND POINTA L’AUBE DU SAMEDI, et la bruine se mêlait à une brume grise qui cachait le clocher de Sainte-Marie. J’avais sollicité un entretien avec Maleverer, la veille, mais on nous avait fait savoir qu’il ne pouvait être dérangé. Barak et moi nous levâmes tôt, après une brève nuit de sommeil, et sortîmes. Je refermai la porte à clef derrière moi, je m’étais toujours enfermé à double tour depuis la première attaque subie au Manoir du roi.
    Un peu plus loin, les deux ours dormaient dans leurs grandes cages métalliques. Ils devaient ce jour-là affronter de gros mâtins pour le plaisir du roi. Nous nous dirigeâmes une fois de plus vers le manoir. Les arbres commençaient à perdre leurs feuilles, l’automne étant plus avancé dans le Nord. Taches rougeâtres animées, les écureuils couraient en tous sens sur les branches. Seules personnes autorisées à porter des armes dans le domaine royal, le fusil sur l’épaule et l’épée au côté, des soldats patrouillaient sur le chemin de ronde du mur d’enceinte. Sans doute en raison du meurtre du verrier à Sainte-Marie, les agents officiels de la maison du roi gardaient l’œil au guet en ce qui concernait le port d’armes. Barak et moi avions discuté fort tard et étions tombés d’accord sur le fait que je n’avais sans doute pas à craindre un coup d’épée. Notre assaillant, qui fut-il, chercherait à passer inaperçu. Il avait dû nous suivre de loin dans l’obscurité du campement, attendant le moment propice pour saisir hardiment l’occasion et frapper sans être vu.
    « Êtes-vous certain de ne pas souhaiter que je reste avec vous aujourd’hui ? demanda Barak.
    — Non, merci. Une fois que j’aurai vu Maleverer j’irai rendre visite à Wrenne, puis je reviendrai à la résidence. Le jour, je suis en relative sécurité si je reste dans les quartiers animés. Non, aujourd’hui tu as ta partie de chasse.
    — Merci. Un des clercs me prête un autour. On vient de terminer son dressage. Il n’y a que quelques semaines qu’on a cousu ses yeux pour le dompter, mais ça vaut mieux que rien.
    — Alors, fais bien attention. »
    Il partit et je me dirigeai vers le manoir, dont le perron était à présent gardé par un détachement de soldats. Je levai les yeux vers les fenêtres des appartements du premier étage, où dormait le roi. Les volets étaient fermés. Avait-il fait venir la reine dans son lit ? Je frissonnai, me rappelant l’odeur de son énorme jambe.
    On m’autorisa à entrer et on me conduisit au bureau de Maleverer, qui était déjà levé et travaillait sur ses documents. Il avait l’air fatigué et des cernes sombres ornaient ses yeux farouches. Cet homme était un bourreau de travail – force m’était de lui reconnaître cette qualité.
    « Quoi encore ? grogna-t-il en me fixant d’un regard torve. Je m’étonne que vous osiez paraître une fois de plus devant moi.
    — On m’a attaqué hier soir, sir William. J’ai pensé qu’il était de mon devoir de vous en aviser. »
    Cette nouvelle parut éveiller son intérêt. Il écouta attentivement mon récit, fronça les sourcils pour mieux se concentrer, avant que ses yeux s’attardent sur moi.
    « Êtes-vous sûr que ce n’était pas un accident ? Les domestiques peuvent se montrer malins comme des singes. Peut-être le marmiton n’a-t-il pas du tout été assommé et a-t-il seulement joué la comédie pour cacher son utilisation maladroite de la broche. Y avez-vous pensé ?
    — Sa tête saignait. Et la broche a été lancée dans ma direction avec une force supérieure à celle d’un enfant. » Je revis la pointe acérée vibrant dans l’air.
    Maleverer demeura coi quelques instants. Ce fut d’un ton serein qu’il reprit la parole. « Nous pensions que la personne qui s’est emparée des papiers s’était enfuie. Plusieurs conjurés se sont

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