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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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religieux.
    — Sur ce point tu ne peux qu’être d’accord avec elle, me semble-t-il. Comme moi-même. »
    Il opina du chef. « J’ai pensé écrire à l’une de mes relations qui travaille au bureau de la maison du roi. Je lui ai rendu un service autrefois, à l’époque où j’œuvrais pour lord Cromwell. En cas de doute sur la légitimité d’une personne, les rumeurs vont toujours bon train.
    — Il vaudrait peut-être mieux ne pas découvrir la vérité.
    — S’il s’avère que son père était en fait chargé de chasser les chiens errants des cuisines, ou quelque chose de ce genre, rien ne m’oblige à le lui révéler.
    — Soit. »
    On entendit un bruit de voix. Quoiqu’il ait fait noir à cet endroit-là, à la bordure du campement, j’aperçus un peu plus loin la lumière d’un petit feu au milieu d’un groupe d’hommes et de gamins. Une fosse avait été creusée que l’on avait remplie de fagots. Une équipe de marmitons avait déchargé d’un chariot les différentes pièces d’un autre gigantesque hâtier, ils s’escrimaient à le monter, encastrant les grandes barres centrales garnies de pointes dans le pivot de l’appareil.
    « Ne fixe pas encore les manivelles, Danny ! lança un corpulent cuisinier en tablier.
    — D’accord, papa ! » répondit de l’autre bout de la broche la voix flûtée d’un gamin. La broche était si longue qu’on avait du mal à distinguer la silhouette floue du gosse.
    « Où est le fichu bœuf ?
    — Owen est allé le chercher.
    — Parle moins fort si tu veux pas que les types des tentes là-bas viennent réclamer à manger avant même que la bête soit embrochée. Qui va là ? cria le cuisinier d’un ton péremptoire en entendant nos pas, avant de se découvrir en voyant ma robe. Ah ! monsieur, excusez, mais on veut personne ici avant que la cuisson ait commencé.
    — On ne fait que passer », répondis-je en m’éloignant de l’extrémité de la broche dont les pointes acérées oscillaient, pendant que le petit marmiton était en train de la fixer à l’autre bout. « Voilà une sacrée broche, dis-je. Vous allez y rôtir un bœuf entier ?
    — Oui. Et des poulets et des canards en dessous. On a cent bouches à nourrir ce soir.
    — Vous faites ça tous les soirs depuis le départ de Londres ? » Quel soulagement de parler à quelqu’un qui ignorait ce qui s’était passé à Fulford – ou n’y attachait aucune importance !
    — Oui-da ! Et dans des conditions pires que celles-ci, de plus, par exemple dans des champs transformés en mer de boue au mois de juillet. Un jour, les pluies ont éteint le feu et les gars étaient à deux doigts de se révolter… On a dû faire appel aux soldats… Je ne me plaindrai plus du froid qui règne dans les cuisines de Hampton Court… », ajouta-t-il en secouant la tête.
    Il se tut brusquement. À l’autre bout de la broche, le petit marmiton avait poussé un grand cri et j’entendis soudain un violent crissement métallique. Barak m’attrapa et me plaqua sur le sol.
    « Que diable… ? » hurlai-je en m’affalant lourdement sur l’herbe drue. Puis, levant des yeux terrifiés, je vis que la grande barre métallique qu’on avait encastrée dans le pivot central du hâtier vibrait dans l’air à trois pieds au-dessus de ma tête. Si mon assistant n’avait pas eu de réflexes, elle m’aurait embroché tout cru. Barak et le cuisinier se précipitèrent à l’autre bout de la broche et on entendit un nouveau cri, cette fois-ci poussé par le cuisinier : « Au meurtre ! À l’assassin ! »
    Je me remis sur pied, avec une grimace que m’arracha un regain de douleur dans le cou, et courus vers Barak et le cuisinier. Ils étaient penchés au-dessus d’un petit corps étendu à terre.
    « Quelqu’un a assommé le marmiton, me lança Barak, puis il a poussé la broche dans votre direction, dans l’intention de vous trucider.
    — Danny ! s’écria le cuisinier. Danny !
    — Ce gamin…, soupirai-je. Il est…
    — Voyons un peu. »
    Le cuisinier était accroupi sur le sol, la tête du garçonnet sur ses genoux. À mon grand soulagement, le petit corps bougeait.
    « Maniez-le doucement, dit Barak. Faites attention à sa tête ! »
    Le cuisinier le foudroya du regard. « Inutile de me donner des conseils ! C’est mon fils !
    — Je suis désolé, dis-je en me penchant vers l’enfant. Où est-il blessé ?
    — Il y a du sang à

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