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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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est épaisse et puissante.
    — Je préfère ne pas trop penser à cela, dis-je en frémissant.
    — À propos de maladie, comment va le vieux Wrenne ?
    — Pas très bien. Il était couché, mais il assure qu’il sera rétabli pour entendre les requêtes, demain. Je lui ai promis de retourner le voir aujourd’hui. Viens avec moi. Chez lui, on est en sécurité.
    — D’accord. Tenez, regardez qui arrive ! »
    Des retardataires continuaient à se diriger vers l’église, parmi lesquels j’aperçus Jennet Marlin, accompagnée de deux dames que je ne reconnus pas.
    « Où est donc Tammy ? demanda Barak d’une voix inquiète. Mlle Marlin aime la garder auprès d’elle. » Il se mordit la lèvre. « Pourriez-vous le lui demander ? Mon rang inférieur m’empêche de lui poser moi-même la question. »
    Je me levai et inclinai le buste. Mlle Marlin, vêtue d’une robe en damas gris, les rubans d’une coiffe carrée à l’ancienne mode voletant sur sa nuque, fit signe aux autres dames de continuer sans elle. Elle s’arrêta et, à ma grande surprise, me sourit un peu nerveusement.
    « Messire Shardlake. Êtes-vous sur le chemin de l’église ?
    — Euh… Non… Mais puis-je vous poser une question ? La jeune Reedbourne n’est pas avec vous ?
    — Non. Elle ne se sent pas très bien et a gardé la chambre. » Elle esquissa de nouveau son vague sourire, puis prit une profonde inspiration. « Je vous ai parlé un peu brusquement l’autre soir, monsieur, dit-elle. Je souhaite m’excuser. Tamasin a été une bonne compagne, voyez-vous… Mais, ajouta-t-elle en regardant Barak, je pense qu’elle et votre valet tiennent beaucoup l’un à l’autre ; or il ne faut sans doute jamais aller à l’encontre de l’amour, n’est-ce pas ?
    — En effet », répondis-je, un peu étonné. C’était là une réelle volte-face, mais assez semblable à la mienne, après tout. Peut-être Tamasin avait-elle réussi à l’amadouer, elle aussi, à la charmer, même si Mlle Marlin n’avait pas l’air d’une femme facile à enjôler. Elle planta sur moi ses grands yeux bruns. « Si je vous ai parlé avec amertume, monsieur, c’est uniquement parce que mon fiancé se trouve injustement emprisonné à la Tour.
    — Je comprends.
    — Avez-vous par hasard appris la durée du séjour du roi à York ? demanda-t-elle en saisissant sa bague de fiançailles et en la faisant tourner sur son doigt.
    — Non, mademoiselle. Nul ne semble en être informé. J’imagine que tout dépend du roi d’Écosse.
    — On ne sait même pas s’il a pris la route, répliqua-t-elle en secouant la tête. Et hier soir au manoir on a parlé de nouvelles incursions des pillards écossais à la frontière… Oh, que j’aimerais être loin d’ici ! s’écria-t-elle soudain.
    — Moi aussi.
    — Bernard n’a toujours pas été ni accusé ni relâché. Vous qui êtes avocat, monsieur, savez-vous combien de temps on peut le garder à la Tour ?
    — Par ordre du roi, indéfiniment. Mais on peut présenter une requête. Qui connaissez-vous à Londres ?
    — Seulement les amis avocats de Bernard. Et certains craignent de se mêler de cette affaire.
    — Votre courage et votre constance peuvent le sauver. »
    Elle posa derechef sur moi ses grands yeux ardents. « J’ai été désolée d’apprendre la façon dont le roi vous avait traité vendredi. »
    Je me dandinai d’un pied sur l’autre. « Merci.
    — Je sais ce que l’on ressent lorsqu’on est injustement moqué. Les autres femmes raillent ce que vous appelez ma constance.
    — Voilà aussi un comportement cruel.
    — Je regrette de vous avoir associé à sir William Maleverer. Il passe dans tout le Yorkshire pour un homme dangereux et cupide.
    — Ce n’est ni mon ami ni mon protecteur.
    — Certes. Mais, si ce n’est pas indiscret, comment se fait-il que vous fassiez partie du voyage ?
    — Je suis ici sur la demande de l’archevêque Cranmer.
    — Ah ! On dit que c’est un homme de bien. Est-ce votre protecteur ?
    — En un sens.
    — Je… Je suis désolée de vous avoir mal jugé. » Sur ce, elle fit une rapide révérence et s’éloigna en direction de l’église. L’air agacé, le bedeau trépignait devant la porte, qu’il referma derrière elle. Je rejoignis Barak.
    « Qu’est-ce que c’était que toute cette discussion ? demanda-t-il.
    — Elle s’est excusée à propos de son attitude, l’autre soir. Elle semble

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