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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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toujours occupée. Dans un coin, enroulé sur lui-même, le dos tourné vers nous, l’ours survivant était réveillé et poussa un faible gémissement de douleur au moment où il changea de position. Sa peau était lacérée en plusieurs endroits et son poil raidi par du sang séché.
    « Celui-ci va-t-il devoir se battre derechef ? » demanda Barak.
    Le gardien étudia l’ours d’un œil professionnel. « Oui. Il est bon pour un nouveau combat. Elles sont robustes, ces bêtes-là ! »
    Tâchant de maîtriser un tressaillement de dégoût, je m’éloignai vivement.
    Au réfectoire, nous mangeâmes en silence au milieu des courtisans et des serviteurs qui prenaient leur petit déjeuner avant d’aller à l’église. Je pensai aux événements de la veille ; elles semblaient désormais bien loin, ces heures tranquilles passées dans la bibliothèque de Wrenne.
    « Je n’aime pas l’idée de laisser Tamasin toute seule au manoir, finit par dire Barak. Cela me préoccupe.
    — Je pense que c’est la meilleure manière d’agir, Jack. Il ne faut rien brusquer. »
    Il secoua la tête. « Je n’ai guère les idées claires après la soirée d’hier… Vous allez à l’église ? Une succession de messes sont célébrées à Saint-Olav.
    — Non. Je n’ai pas le cœur à la prière.
    — Moi, je n’ai pas envie de rester enfermé toute la journée.
    — Je connais un endroit où l’on peut s’asseoir pour regarder ce qui se passe. »
    Je le conduisis au banc où Tamasin et moi avions conversé l’autre soir. Des foules de gens se rendaient au premier service à Saint-Olav. L’ambiance de Sainte-Marie avait complètement changé depuis que le roi était présent. Tout le monde se déplaçait en silence et parlait à voix basse, l’air grave.
    Un petit groupe de courtisans apparut et je reconnus quelques-uns des jeunes gens que j’avais vus au campement l’avant-veille. Dereham se trouvait parmi eux. Il me jeta un coup d’œil de mépris en passant. Je notai l’absence de Culpeper.
    « Où croyez-vous que le roi et la reine vont entendre la messe ? demanda Barak.
    — À mon avis, en privé, au Manoir du roi.
    — Pour des raisons de sécurité ? Pour se protéger des Yorkais ?
    — Peut-être… Je ne suis pas étonné qu’ils se soient révoltés », soupirai-je.
    Barak me lança un regard torve. « Deviendriez-vous papiste ?
    — Non. Je parle de la façon dont on les traite depuis des années. En Anglais de second ordre. » Voyant passer Craike au milieu d’un groupe de personnages officiels vêtus de magnifiques robes, je lui fis un signe de la main. Il hésita, puis s’approcha de nous.
    « Tu vas à l’église, confrère Shardlake ?
    — Plus tard, peut-être.
    — Nous venons du clocher, dit-il en souriant. Des prêtres célèbrent des messes en plein air dans tout le campement. Quel spectacle ! Bon. Il faut que j’y aille si je ne veux pas être en retard. » Il inclina le buste et s’éclipsa.
    « Malgré ses paroles courtoises, ce type a l’air d’avoir quelque chose à se reprocher, déclara Barak.
    — En effet.
    — On devrait aller voir ce qui se passe dans le tripot où je l’ai vu entrer.
    — D’accord. C’est une bonne idée. Tamasin pourrait aussi se livrer à quelques investigations. »
    Il me jeta un regard de biais. « Je ne veux pas qu’elle coure le moindre danger.
    — Il serait peut-être utile de connaître les antécédents de messire Culpeper. Qui sont sa famille et ses amis. A-t-il des accointances nordistes ?
    — Je verrai… Je me sens responsable de Tamasin, ajouta-t-il en se renfrognant. Ça m’ennuie de l’avoir mêlée à toute cette affaire. »
    Je hochai la tête. Pour la première fois, mon assistant semblait réellement s’attacher à une fille. « Je crains qu’elle n’y soit de toute façon impliquée.
    — Je prie pour que la montagne accouche d’une souris et que les dernières paroles d’Oldroyd aient eu un tout autre sens. » Il passa la main sous sa chemise et palpa l’antique mezouzah de son père. « Si ces deux-là ont une liaison, pensez-vous que Maleverer et les hommes du roi s’en doutent ?
    — Je n’en sais rien.
    — Se peut-il que le roi soit impuissant ? fit Barak. Personne n’ignore qu’il a mal à la jambe depuis des années.
    — Dieu seul le sait.
    — Vu son âge avancé et sa maladie, peut-être que sa semence est claire et sans force, tandis que celle de Culpeper

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