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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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dernière. » Toutefois je me sentais mal à l’aise. Nouvelles menaces, nouveau péril.
    « Il faut que nous rentrions chez nous, déclara Barak d’un ton ferme. Nous deux et Tamasin.
    — Aucun d’entre nous ne peut partir avant qu’on nous en donne l’ordre. Pour le moment nous sommes englués ici comme des mouches dans un pot de confiture.
    — Dans un seau de merde, vous voulez dire… », marmonna Barak, comme nous nous dirigions vers la porte.
    Nous pénétrâmes dans l’enceinte de la cathédrale et nous rendîmes chez Giles. Il ouvrit la porte lui-même, arborant une bien meilleure mine ; la couleur était revenue sur ses joues. Il nous reçut dans la salle où, assise près du feu, Madge égrenait un chapelet tout simple. Elle se leva, fit une révérence et partit chercher du vin. Messire Wrenne nous pria de nous asseoir. Sur son perchoir, le faucon gris inclina la tête dans notre direction.
    « Vous avez l’air d’aller mieux, monsieur, dis-je.
    — Oui, merci, répondit-il en souriant. Le repos m’a fait beaucoup de bien. Et la prescription du Dr Jibson soulage ma douleur. Comment allez-vous, maître Barak ? Avez-vous vu le roi hier ? » Il semblait très à l’aise et fit cette allusion d’un ton désinvolte.
    « Oui, monsieur. Quand il est entré dans la ville. Il a une forte présence », répondit Barak l’air un peu gêné. Je devinai qu’il n’avait jamais été confronté à une personne si proche de la mort. Si Giles nota la réaction de Barak, il fit semblant de n’avoir rien vu.
    « Personne ne peut mettre en doute la forte présence du roi », renchérit-il, en hochant la tête d’un air pensif.
    Madge apporta le vin et une assiette de petits gâteaux. Elle semblait éviter mon regard. Pourquoi donc ? Giles porta sa coupe à ses lèvres et avala une gorgée avec délectation.
    « Ah, voilà un bon vin français ! Rien n’est meilleur par une belle matinée. Avec des petits sablés… Servez-vous, nous dit-il joyeusement. Bon. L’intendant m’a envoyé la liste des requérants qui se présenteront demain au château. Ce sera la première des deux séances.
    — Vous êtes sûr d’être suffisamment remis pour présider la vôtre ?
    — Tout à fait certain, affirma-t-il en hochant la tête avec vivacité. Il ne s’agit que de sujets assez simples.
    — Et si les plaignants refusent notre arbitrage ?
    — Dans ce cas, libre à eux de tenter leur chance auprès des tribunaux londoniens ! répliqua-t-il en souriant. Mais je doute que beaucoup s’y risquent.
    — Alors il nous appartiendra de rendre une justice équitable.
    — Sans aucun doute. J’ai déposé la liste dans le petit bureau contigu à cette pièce, ainsi que les havresacs qui contiennent les placets. Pourrait-on demander à maître Barak d’accorder les noms et les documents et d’y joindre nos résumés, afin que nous y jetions ensemble un rapide coup d’œil ?
    — Très bonne idée. Barak, es-tu d’accord pour t’atteler à cette tâche ?
    — Et n’oubliez pas votre vin ! ajouta Giles. Ne travaillez pas le gosier sec ! »
    Une fois la porte refermée, Giles se retourna vers moi, un sourire contraint sur les lèvres. « Madge m’a avoué qu’elle a fait un léger faux pas hier durant votre visite. Elle vous a touché quelques mots de ma brouille avec mon neveu.
    — Seulement qu’il s’agissait d’un différend politique.
    — Elle s’est crue obligée de m’en parler. Eh bien ! Matthew, si vous devez m’aider à Londres, continua-t-il en souriant tristement, il faut que je vous dise la vérité. J’avais seulement… quelque difficulté à en parler.
    — Je comprends. Toutefois, Giles, êtes-vous certain d’être tout à fait apte à voyager ? Après ce qui s’est passé à Fulford… »
    Il agita sa grande main, l’émeraude de sa bague étincelant dans la lumière. « Je fais ce voyage, c’est décidé, répliqua-t-il d’un ton vif. Mais laissez-moi vous parler de mon neveu.
    — Si tel est votre souhait.
    — Ma femme et moi étions très malheureux qu’aucun de nos enfants n’ait survécu. Ma femme avait une sœur, Elizabeth, qui avait épousé un dénommé Dakin. Un premier clerc, un petit type effacé et sans ambition. Je l’avais toujours considéré comme un minable et, pour être franc, j’étais jaloux qu’ils aient un fils qui, après une enfance sans la moindre maladie, était devenu un grand garçon solide. Adulte, il est

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