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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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pas ici pour chercher à vous convaincre de quoi que ce soit. De toute façon il faut qu’un médecin vous examine.
    — Je ne vous demande rien, espèce de bossu ! » Il s’affala de nouveau sur sa paillasse et tourna son regard vers la fenêtre. Après quelques instants de silence, il reprit : « Avez-vous vu l’endroit où Robert Aske est toujours pendu, enchaîné à la tour de Clifford ?
    — Il s’agit donc bien d’Aske ? En effet, je l’ai vu.
    — Ma chaîne est tout juste assez longue pour me permettre d’atteindre la fenêtre. Je regarde et je me souviens. Quand Robert a été convaincu de trahison, le roi a promis qu’à son exécution on lui épargnerait les souffrances de l’éviscération et qu’on se contenterait de le pendre. Il n’a pas compris que le roi voulait dire qu’il serait suspendu vivant et enchaîné jusqu’à ce qu’il meure de soif et de faim. » Il toussa. « Pauvre Robert qui avait cru à la parole de Henri le Cruel.
    — Prenez garde à ce que vous dites, sir Edward. »
    Il se tourna et me fixa. « Robert Aske était mon meilleur ami. »
    Une clef grinça dans la serrure et Radwinter réapparut, portant un cruchon de bière légère. Il le tendit à Broderick, qui se redressa et but une longue gorgée. Je fis signe à Radwinter de me rejoindre dans un coin de la cellule.
    « Il a parlé ? s’enquit-il d’un ton sec.
    — Seulement pour m’indiquer qu’il connaissait Robert Aske. Mais j’ai vu les brûlures sur son corps et leur aspect ne me plaît pas. L’une d’elles est enflammée et le prisonnier doit être examiné par un médecin.
    — Très bien, opina le geôlier. Après tout, l’archevêque n’aurait que faire d’un homme terrassé par la fièvre.
    — Occupez-vous-en, je vous prie. Je reviendrai demain pour voir comment il va. Et il faut changer ses joncs.
    — Les remplacer par des joncs parfumés aux herbes odorantes, sans doute ? demanda Radwinter en souriant, malgré la colère froide qui perçait dans sa voix. Eh bien, Broderick, poursuivit-il, vous avez parlé d’Aske à messire Shardlake ! Il paraît que durant le premier hiver après sa mort, une fois sa chair dévorée par les corbeaux, de petits os ont commencé à tomber par terre. On a dû poster un garde à cet endroit, car des gens les ramassaient. Dans tout York, des os de ses mains et de ses pieds sont cachés par des papistes. En général dans des tas de fumier, vu que c’est l’endroit le plus sûr pour dissimuler les reliques et décourager les fouilles. Et, d’ailleurs, les ossements d’Aske ne méritent pas mieux… »
    Broderick se leva d’un bond en lançant un cri, mi-gémissement de douleur mi-grognement de colère, puis se jeta sur Radwinter au milieu d’un bruit de chaînes. Le geôlier eut le réflexe d’anticiper le mouvement et recula prestement, tandis que les chaînes qui retenaient les bras de Broderick, tendues au maximum, ramenaient d’un coup sec le prisonnier sur le grabat, où il s’affala en poussant une plainte.
    Radwinter émit un petit rire. « Gardez-le à l’œil, messire Shardlake. Vous constatez qu’il n’est pas aussi faible qu’il le paraît. Eh bien, Broderick, je vais oublier votre acte de violence et me remonter le moral en pensant à ce qui vous attend à Londres ! Comme on l’affirme, à juste titre, la vérité est fille de la douleur. » Il me devança et ouvrit la porte. Je le suivis, après avoir lancé un dernier coup d’œil au prisonnier, qui me fixait du regard.
    « Vous êtes avocat ? demanda Broderick.
    — C’est bien ce que vous ai dit. »
    Il eut un rire amer. « Robert Aske l’était également. Quand vous le reverrez pensez au sort que peuvent subir même les gens de votre profession.
    — Bla-bla-bla, Broderick ! » s’écria Radwinter au moment où je passais devant lui pour sortir. Il referma la porte à clef et je descendis l’escalier derrière lui. Une fois dans sa chambre il me fit face, l’air grave, le regard glacial.
    « Je voulais que vous voyiez par vous-même qu’il est dangereux, malgré son air vulnérable et inoffensif.
    — Par conséquent, pourquoi le provoquer ?
    — Pour vous montrer sa réaction. Mais je vais envoyer quérir le médecin.
    — Je vous en prie. Quels que soient ses méfaits, il faut le traiter aussi bien que la sécurité le permet. Et vous devez l’appeler sir Edward… Il a toujours droit à son titre.
    — La sécurité implique

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