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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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Joignez-vous à nous ! ajoutai-je, devinant qu’il souhaitait me parler. Vous avez des nouvelles de l’affaire de vos parents ?
    — Rien de bon, monsieur. Mon oncle, qui s’occupait des papiers de mes parents, a eu une attaque.
    — Vous m’en voyez désolé.
    — Pourrez-vous nous aider, monsieur, quand nous arriverons à Londres ? Si je réussis à y faire venir mes parents ? » Une lueur de désespoir se lisait dans ses yeux bleus suppliants.
    « Bien sûr. Emmenez-les à Lincoln’s Inn.
    — Ils se font beaucoup de souci car ils ne savent pas quand nous serons de retour. J’ai une place sur le bateau.
    — Vraiment ?
    — Oui. Pour aider à garder Broderick. Mais Dieu seul sait quand on lèvera l’ancre.
    — Vous l’avez vu ? Comment va-t-il ? »
    Il secoua la tête. « Ce sont les geôliers du château qui s’occupent de lui, désormais. Je sais qu’on a commencé à le torturer, mais on a dû interrompre l’opération à cause de son état de grande faiblesse. Peut-être Radwinter lui a-t-il rendu service, en le gardant cloîtré dans la voiture jusqu’à Hull et en laissant sa santé se détériorer.
    — Oui. Peut-être. »
    Nous marchions le long des rues étroites qui descendaient jusqu’à la Hull. La rivière était sujette à des marées et, en lutte contre le vent pour garder leur équilibre, des oiseaux de mer fouillaient les ordures de la ville qui jonchaient les laisses de vase.
    « Il vaut mieux que je rentre, dit le sergent.
    — Dites à vos parents de ne pas désespérer, que je les aiderai dans la mesure du possible. » Je le regardai tourner le coin de la rue. « C’est à cause de moi qu’ils sont dans cette situation délicate, dis-je à Giles.
    — Comment ça ? »
    Je le lui expliquai.
    « Ce n’est pas votre faute, mais celle des vautours qui se sont jetés sur les terres des moines.
    — Les moines étaient aussi parfois de durs propriétaires.
    — Pas dans cette région. »
    Je restai coi.
    « Venez ! fit-il. La bibliothèque se trouve par ici. »
    Il me conduisit dans une rue bordée de maisons de quatre étages à l’aspect soigné. Il frappa à la porte de l’une d’entre elles et un serviteur nous fit entrer dans un vestibule bien arrangé, puis dans une grande pièce meublée de nombreuses étagères ainsi que de plusieurs tables où étaient assis trois ou quatre avocats en robe noire, occupés à lire des dossiers en prenant des notes. L’un d’entre eux, un petit homme entre deux âges, se leva pour venir nous saluer.
    « Confrère Wrenne ! Est-ce là le confrère de Londres dont vous m’avez parlé ?
    — En effet. Je vous présente le confrère Shardlake. Matthew, voici le confrère Hal Davies, qui a eu la merveilleuse idée de transformer cette pièce en bibliothèque et qui ne demande qu’une modique participation aux utilisateurs. Il ne fait aucun bénéfice, les sommes reçues étant entièrement consacrées à l’entretien.
    — J’ai même reçu une médaille de la municipalité pour me récompenser ! » s’exclama le confrère Davies d’un ton enjoué. Sa mine me plut. Il avait un visage ouvert pour un avocat. « Il faut que vous utilisiez la bibliothèque, poursuivit-il, pendant que vous êtes retenu ici.
    — Avec plaisir.
    — Je crains que vous ne deviez rester à Hull durant un petit bout de temps. Ce violent vent de sud-est est inhabituel au mois d’octobre. Même les marchands de la Hanse hésitent à traverser la mer du Nord en ce moment.
    — Combien de temps cela va-t-il encore durer, à votre avis ? »
    Il inclina la tête. « C’est difficile à prévoir, avec ces tempêtes d’automne. Cela peut cesser dès demain ou se prolonger quinze jours de plus. Venez donc vous distraire ici quand vous en avez envie. Pour le moment, accepteriez-vous de boire un verre de vin avec moi ? »
     
    Nous passâmes une heure agréable avec le confrère Davies. À la fin de l’entretien, Wrenne avait l’air fatigué et accepta tout de suite ma proposition de rentrer à l’auberge sans plus tarder. L’accalmie se prolongeait et j’espérais que le temps était sur le point de réellement changer. Mais ces jours derniers cet espoir avait été maintes fois déçu.
    Comme nous nous engagions dans Lowgate, nous tombâmes sur un groupe de jeunes courtisans qui marchaient au milieu de la rue, forçant les gens du cru à s’écarter. J’eus un pincement au cœur en reconnaissant messire Dereham

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