Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
Vom Netzwerk:
Cranmer.
    — Je vous répète que le rapport émane de sir William Maleverer.
    — Je crois que lui et Rich sont de connivence. Je vous en prie, monsieur, je vous en supplie, interrogez l’employé de Craike. » Craike m’avait donc trahi à ce point ! Rich avait dû exercer une forte pression sur lui.
    Sir Jacob s’empressa de consulter un autre document. « Maître Barak et mam’selle Reedbourne vous ont apporté de la nourriture et des vêtements, hier. Le gardien a révélé que vous aviez parlé à voix basse, comme si vous souhaitiez ne pas être entendus.
    — À ma place, n’agiriez-vous pas de même, monsieur ?
    — Je ne risque guère de me trouver à votre place.
    — Monsieur, ne pourriez-vous pas interroger le commis ? Cela ne prendrait pas longtemps. Voilà déjà deux jours que je suis ici. Un jour de plus… »
    Il se mit alors à réfléchir, tout en tapotant d’un doigt ses lèvres minces. Une bouffée d’espoir monta dans ma poitrine, mais il secoua la tête.
    « Non, je ne suis pas convaincu.
    — Vous cachez certaines choses, je le sens.
    — Sir Jacob…
    — Non ! lança-t-il d’un ton sec en faisant un geste furieux de la main. Je vous ai donné votre chance. Vous allez regagner votre cellule. Vous serez alors à même de constater ce qui est arrivé à Radwinter, et peut-être demain, quand on vous conduira au même endroit que lui, aurez-vous la sagesse de dire la vérité avant qu’on passe aux affaires sérieuses. »
    Je restai bouche bée de frayeur. « Sir Jacob, s’il vous plaît, un seul jour…
    — Non. Pour arracher la vérité à un récalcitrant, il n’existe pas de meilleur moyen que la torture. »
    On me fit redescendre l’escalier, passer devant la salle où les soldats bavardaient et riaient. La lumière inonda alors l’escalier sombre, puis nous plongeâmes dans l’obscurité et l’humidité. Après qu’on eut franchi derechef la porte barrée, le soldat me remit au jeune gardien. Le gros gardien était là également. Il sourit en secouant la tête.
    « Demain, descente à la chambre, pas vrai ? Je le vois à votre mine. Je vous conseille de cracher le morceau tout de suite. Contrairement à votre copain Radwinter, qui est en piteux état.
    — Tas vu sa bouche, Ted ? dit le jeune d’un ton joyeux.
    — Oui. On a dû utiliser la tenaille sur ses dents. Il va pas pouvoir mâcher pendant un bon bout de temps. » Le gros gardien secoua à nouveau la tête. « Allez, l’ami, dit-il en me saisissant le bras, retour à la cellule !
    — Est-ce que... est-ce qu’il y a eu un message ? demandai-je. De la part de mes amis ?
    — Non. Rien, répondit-il tandis qu’il m’entraînait. Inutile d’espérer, poursuivit-il au moment où nous approchions de la cellule. Il vaut mieux prendre la décision de cracher le morceau demain, avant qu’ils attaquent le vrai boulot. » Il fit tourner la clef dans la serrure. « Croyez-moi sur parole, j’ai vu… Oh merde ! » hurla-t-il soudain en me lâchant le bras.
    Je coulai mon regard derrière lui. Au début, je ne compris pas ce que je voyais. On aurait dit qu’un gigantesque pendule avait été apporté dans la cellule et accroché sous la fenêtre où il se balançait. Puis je vis que c’était Radwinter. Il avait placé les deux lits l’un sur l’autre et, comme Broderick, avait fait une torsade de sa chemise. Il l’avait ensuite utilisée comme un nœud coulant dont il avait attaché une extrémité à la fenêtre et l’autre autour de son cou, avant de sauter du lit. La nuque était brisée et la tête avait pris un angle anormal. Son visage était devenu hideux : la bouche grande ouverte était couverte de sang et la moitié des dents avaient disparu. Je tombai en arrière contre le chambranle de la porte, mes jambes ployèrent sous moi et je m’affalai sur le sol.
    Après s’être précipité vers la fenêtre, le gros gardien revenait maintenant en courant vers la porte. « Billy ! hurla-t-il, Billy ! » On entendit des pas précipités et, quelques instants plus tard, l’autre le rejoignit sur le seuil de la cellule.
    « Nom de Dieu ! lança-t-il. Nous voilà dans une foutue merde ! » Il se dirigea vers Radwinter, puis se retourna vers le gros gardien. « Tu sais que les lits doivent être fixés au sol quand il y a une fenêtre en hauteur.
    — Ça fait des mois que j’essaye de faire venir les ouvriers ! Comment diable est-ce qu’il a réussi à tirer

Weitere Kostenlose Bücher