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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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dit-il. Le soldat me saisit le bras tandis que le gardien ouvrait la porte donnant sur l’escalier. Le soldat me fit signe de le précéder. Je gravis les marches dans un bruit de ferraille.
    Un brouhaha de voix mâles me procura un sentiment de honte et d’effroi à l’idée de retraverser la grande salle, boitillant, sale, enchaîné, sous des regards hostiles. Mais le soldat me fit simplement passer devant l’entrée de la salle, gravir un autre escalier jusqu’à l’étage supérieur doté de larges fenêtres sans barreaux et d’un plancher parsemé de joncs frais. Il s’arrêta devant une porte et frappa.
    « Entrez ! » lança la voix de sir Jacob.
    La pièce était claire, peinte en jaune. Des tables étaient couvertes de papiers soigneusement rangés en piles. Je me rappelai qu’un grand désordre avait toujours régné dans les divers bureaux de Maleverer.
    Par une fenêtre ruisselante de pluie on découvrait la pelouse de Tower Green sur laquelle des gens allaient et venaient. En pourpoint noir et chemise blanche, sir Jacob était assis derrière un bureau. Il posa sur moi un regard grave.
    « C’est votre dernière chance de répondre sincèrement à mes questions, commença-t-il d’un ton calme. Si vos réponses ne me satisfont pas, vous subirez ce que Radwinter est en train de subir. Vous comprenez ?
    — Oui, sir Jacob. » Mon cœur battait la chamade et je me retins une fois de plus de raconter tout ce que je savais sur la reine. Je ne voulais pas impliquer Barak et Tamasin, pas tant qu’il y avait encore une chance que Barak parvienne à voir Cranmer et à me faire sortir de la Tour.
    « Hier, la reine a été placée en résidence surveillée, reprit sir Jacob, après que l’archevêque Cranmer a appris qu’elle aurait eu avant son mariage une liaison avec Francis Dereham, qu’elle a choisi comme secrétaire personnel à York. Il se peut qu’il y ait eu un contrat préalable de mariage entre eux, et, en tant qu’avocat, vous devez savoir que cela risque de causer certaines difficultés dans son union avec le roi. »
    Abasourdi, je restai coi. « Je ne sais rien à ce sujet, monsieur, répondis-je après quelques instants. Je connais à peine Dereham. Monsieur, je crois savoir d’où vient cette méprise. »
    Il hocha la tête, et je décrivis rapidement l’animosité que me portait Rich à cause du dossier Bealknap, la façon dont il m’avait vu quitter la tente de la reine avant de voir Dereham me parler dans la rue. Je répétai l’explication que j’avais fournie à Rich, selon laquelle Dereham m’avait apostrophé dans la rue, à Hull, pour se gausser de moi lui aussi, comme le roi l’avait fait à Fulford. J’avais hésité à raconter cette histoire et, à la vive lueur qui apparut dans les yeux de sir Jacob, interrogateur expérimenté, je compris qu’il s’en était aperçu.
    Il consulta un document qui se trouvait sur son bureau, puis demanda sèchement : « Pourquoi vous êtes-vous rendu chez la reine à Holme ? »
    Heureusement que dans ma profession on est obligé de trouver une repartie au pied levé. « Il s’agissait de l’une de ses servantes, Tamasin Reedbourne. Elle a une… liaison avec mon assistant, maître Barak. Elle avait eu des ennuis avec lady Rochford à ce sujet. »
    Il fronça les sourcils, avant d’éclater de rire, à nouveau comme un maître d’école qui a démasqué un élève indiscipliné. « La reine se préoccupait de la moralité de l’une de ses servantes ? demanda-t-il, incrédule.
    — Sir Jacob, m’empressai-je de répondre, sir Richard Rich ne peut rien savoir d’autre. Je n’arrive pas à croire que j’ai été conduit ici pour ce simple motif.
    — Cette affaire est on ne peut plus grave. J’ai reçu un rapport de sir William Maleverer indiquant que l’employé d’un important administrateur vous a entendu au réfectoire dire à Francis Dereham que s’il réussissait à avoir une liaison avec la reine, cela vous vengerait de la façon dont vous avait traité le roi à Fulford.
    — C’est un mensonge éhonté ! m’écriai-je. Et je parie que le patron de l’employé n’est autre que sir Richard Rich. »
    Le sourire supérieur réapparut. « Pas du tout. L’employé est un commis de messire Simon Craike, du service des avant-courriers.
    — Craike est à la solde de Rich. Questionnez le commis, monsieur, je vous en supplie. Rich a fourni de faux renseignements à l’archevêque

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