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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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brutalité. Pour le moment, il n’existe que des preuves indirectes.
    — Je vais le questionner moi-même. » Il se renfrogna. « Si ces documents se trouvent entre les mains des conjurés, cela pourrait causer des… difficultés. Quelques-uns courent toujours. Après les aveux de Bernard Locke, certains des sympathisants papistes de Gray’s Inn ont déjà été interrogés, mais on n’a pas découvert quel était son contact en ce lieu.
    — J’ai aperçu brièvement Locke à la Tour. Avant son exécution. Il était dans un état effroyable.
    — Que Dieu ait son âme ! » Une fois de plus, il poussa son triste soupir. « Mais il méritait la mort, en tant que traître et complice d’assassinat. » Il agita une main couverte de bagues. « Rentrez chez vous, maintenant, messire Shardlake, et reposez-vous. Je vous ferai prévenir si nous découvrons de nouveaux éléments.
    — Merci, Votre Grâce. » Devais-je citer le nom de Blaybourne, évoquer la légende que m’avait relatée le vieil avocat de Hull ? Mais il devait la connaître, tous les puissants devaient la connaître, et mieux valait qu’ils n’apprennent pas qu’elle était aussi venue à mes oreilles… Je me levai en grimaçant. « Votre Grâce ?
    — Plaît-il ?
    — Puis-je demander qu’on ne me confie plus de mission politique ? Désormais, surtout après ce qui vient de m’arriver, je souhaite seulement mener une vie paisible durant le restant des jours que Dieu voudra bien m’accorder. » Je sortis le sceau et le lui tendis. L’archevêque le fixa, puis leva les yeux vers moi.
    « Vous pourriez m’être d’une grande utilité, messire Shardlake. C’était aussi l’avis de Thomas Cromwell, votre ancien maître. »
    Sans répondre, je continuai à lui tendre le sceau. Il regarda mon visage défiguré. « Très bien », dit-il en le reprenant à contrecœur. Je me remis sur mes pieds avec difficulté et fis un profond salut. Comme je me dirigeais vers la porte, il me rappela : « Messire Shardlake.
    — Votre Grâce.
    — Les mesures sévères prises par le roi sont indispensables. N’oubliez pas qu’il a été choisi par Dieu, désigné par Lui pour guider l’Angleterre sur le chemin de la sagesse et de la vérité. »
    J’aurais aimé lui dire que c’était ce que Radwinter avait coutume d’affirmer, mais je me contentai d’opiner du chef et de faire une nouvelle révérence, avant de quitter la pièce. Le soldat me reconduisit le long des corridors, puis nous retraversâmes la pelouse et atteignîmes l’embarcadère où m’attendait Barak.
    « Le batelier va vous ramener en ville, monsieur. » Le soldat fit un rapide salut et s’en alla. Je le regardai s’éloigner, me rendant compte que j’étais enfin libre. Barak me toucha le bras.
    « Rentrons à la maison ! » dit-il d’une voix douce.

45.
    LA PLUIE SE CALMA COMME NOUS APPROCHIONS de Westminster. Lorsque le bachot accosta enfin au débarcadère de Temple Stairs, elle avait complètement cessé. Barak m’aida à mettre pied à terre. Je restai un instant les yeux fixés sur Temple Gardens et sur la forme trapue de Temple Church – l’église des Templiers –, qui m’était familière.
    « Pouvez-vous marcher jusqu’à Chancery Lane ? demanda-t-il.
    — Oui. Ma maison m’attire comme un aimant.
    — Au fait, les chevaux sont là. Ils sont arrivés il y a deux jours, frais comme des gardons. »
    J’eus un rire amer. « En matière d’organisation, je n’ai jamais douté de la compétence du roi et de ses acolytes. Voyages, réceptions, armée. Torture et mort… J’ai convaincu Cranmer de ne plus faire appel à moi, dis-je d’un ton grave.
    — Content de l’apprendre. Je n’ai aucune envie de revivre de pareils moments. Que va-t-il arriver à Rich et à Maleverer ?
    — À Rich, rien. Il est trop haut placé. Maleverer va perdre son poste. Cranmer se demande avec inquiétude qui peut bien être l’assassin de Broderick. Je lui ai conseillé d’interroger le sergent Leacon. »
    Il secoua la tête. « Le sergent ? C’est impossible. Il est comme le vieux Wrenne : il ne s’intéresse qu’à sa famille et à son travail.
    — Alors, c’est ce que découvrira Cranmer. Je voulais juste terminer la besogne aussi nettement que possible. Je ne vois pas qui d’autre pourrait être le coupable. » En es-tu vraiment certain ? pensai-je soudain.
    « Vous venez ? demanda Barak.
    — Oui, oui. Bien

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