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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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vous chercher à la Tour. » Il regarda mon visage. « J’ai œuvré aussi vite que je l’ai pu. Cette nuit, je n’ai pas eu une seconde de sommeil.
    — Je n’oublierai jamais ce que tu as fait pour moi, Jack. » Ma voix trembla. « Merci. »
    Le bachot avançait sous la pluie à coups de rames réguliers. Au moment où nous passâmes devant Westminster et Lambeth Palace, je me recroquevillai sous ma couverture et levai les yeux vers la tour des Lollards. « Radwinter est mort, dis-je. Il s’est pendu hier, dans la cellule.
    — Bon débarras ! déclara Barak sans ambages.
    — J’avais fini par le plaindre.
    — Vous plaignez trop de monde. Voilà votre faiblesse.
    — Peut-être. Comment va messire Wrenne ?
    — Mieux. J’ai fait venir le vieux Maure pour qu’il l’examine.
    — Guy ? » Mon visage s’éclaira à la pensée de mon vieil ami.
    « Il a regardé ma cheville et l’a déclarée quasiment guérie. D’après lui, messire Wrenne est épuisé, mais il a ajouté que le repos et la bonne nourriture devraient le remettre d’aplomb en quelques jours… Il m’a dit aussi, ajouta-t-il en s’assombrissant, qu’il ne lui restait que quelques mois à vivre, et que sa fatigue et ses douleurs allaient empirer.
    — Je prie pour qu’on retrouve son neveu.
    — Pourquoi est-ce qu’on ne le retrouverait pas ?
    — C’est un Nordiste, et un conservateur en matière de religion. Tu te rappelles qu’on m’a montré Bernard Locke avant son exécution ?
    — Oui.
    — Je lui ai demandé s’il connaissait Martin Dakin, et il m’a répondu que oui, et qu’il ne courait aucun danger. Il a dit ça d’un ton bizarre, ironique.
    — Il paraît que le Conseil privé a envoyé des délégués dans toutes les écoles de droit pour poser des questions. Surtout à Gray’s Inn.
    — Y a-t-il eu des arrestations ?
    — Pas que je sache. Au fait, j’ai révélé au vieux Maure où vous étiez. J’ai eu beaucoup de mal à l’empêcher de se rendre sur-le-champ à la Tour.
    — C’est un brave homme, dis-je en souriant.
    — Je crains qu’il n’y ait pas mal de rivalité à votre logis. Joan n’approuve guère la présence de Tamasin.
    — Elle ne couche pas dans ta chambre, j’espère ? »
    Il haussa les épaules. « Joan souffre de la concurrence concernant les soins à donner au vieux Wrenne. Deux femmes dans la même maison, ça ne marche jamais. Mais Tamasin est bonne envers lui. Très bonne. »
    Je réprimai une grimace. Je n’aimais pas l’idée que Tamasin agisse à sa guise chez moi. « Elle va finir par te domestiquer. »
    Il sourit. « Elle peut toujours essayer… Au fait, j’ai rendez-vous avec mon ancien compère. Il a des nouvelles pour moi. J’ai reçu un message.
    — Au sujet du père de Tamasin. Que dit-il ?
    — Seulement qu’il suit une piste prometteuse. »
    Nous nous tûmes tandis que le bachot poursuivait sa course. Ma mâchoire m’élançait douloureusement et je sentais le métal froid de la menotte à mon poignet. Finalement, les tours de Hampton Court apparurent au loin et mon cœur cogna de nouveau dans ma poitrine.
    Sur le débarcadère, des soldats vérifiaient les documents de chaque passager. Barak leur montra la missive de Cranmer, celle qu’il avait apportée à la Tour. On nous invita à patienter puis on nous escorta jusqu’à un petit abri en bois où attendaient de nouveaux arrivants, l’eau dégoulinant de leurs vêtements sur le plancher. Je rajustai mon pourpoint et ma chemise déchirée, dont je tirai la manche pour dissimuler la maudite menotte. L’écorchure au poignet et ma mâchoire me faisaient toujours atrocement souffrir. Le soldat qui nous avait accompagnés dans le bateau resta avec nous. Je suis toujours prisonnier, pensai-je.
    Un commis arriva. C’était le même petit gars qui m’avait conduit chez Cranmer à pas feutrés, la première fois, il y avait plus de deux mois. Il écarquilla les yeux en voyant mon visage enflé et ensanglanté. Nous traversâmes à sa suite la vaste pelouse, le soldat sur les talons, franchîmes une porte de la façade arrière du palais, puis longeâmes un dédale de couloirs sombres. Par une fenêtre j’aperçus une silhouette familière parmi les nombreux soldats en faction devant les différentes portes : le sergent Leacon, seul dans la cour, l’air abattu.
    Le commis fit halte devant une petite porte. « Attendez là, messire Shardlake, jusqu’à ce que

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