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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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une tente où des gamins entraient et sortaient, des papiers à la main. Tout un système avait été mis en place pour envoyer des messages aux quatre coins de la ville. Le responsable semblait peu disposé à en faire parvenir un à Wrenne, mais le nom de Maleverer accomplit des miracles, et un gamin fut chargé de lui porter un mot griffonné à la hâte.
    Nous allâmes chercher nos vêtements d’extérieur puis nous nous dirigeâmes vers la porte de Bootham. Sous la barbacane des gens allaient et venaient d’un pas pressé. L’un des soldats du roi discutait avec un couple aux habits poussiéreux qui était descendu d’un misérable chariot bourré de sacs. L’homme et la femme portaient tous les deux des blouses au dessin bizarre : des carrés verts de tailles diverses s’entrecroisant sur un fond brun-roux.
    « Il paraît qu’on a besoin de tous les produits possibles pour la visite du roi ! dit l’homme avec un accent écossais.
    — Pas d’Écossais dans la ville pendant la visite du roi ! Et pas de vagabonds, déclara le garde d’un ton impitoyable.
    — Mais on vient de Jedburgh et on transporte toute la récolte d’avoine de l’année.
    — Eh bien, servez-la à vos maraudeurs de la frontière qui volent notre bétail… Allez ! Demi-tour et décampez ! Pas d’Écossais ! »
    Le couple remonta dans son chariot d’un air las. Le garde nous fit un clin d’œil au moment où nous nous approchions. « Faut empêcher les barbares d’entrer, pas vrai ? » Il semblait tout fier de lui et, à en juger par son accent, c’était un Yorkais. Je me rappelai alors que la veille le confrère Kimber avait utilisé le même terme pour décrire les Anglais du Nord.
    Nous pénétrâmes dans la ville. Le Guildhall ne se trouvait qu’à quelques rues de là, sur une place proche d’un autre monastère désaffecté dont le toit avait disparu. Jadis, la ville avait dû abriter quantité de moines et de frères. Quoique bien plus petit que celui de Londres, le Guildhall d’York était un bâtiment imposant, aussi animé que le Manoir du roi, caractérisé par la même constante effervescence. Je demandai au portier où trouver le coroner de la ville.
    « Il n’est pas là, m’sieu. » L’homme me dévisagea avec attention « Mais le sénéchal Tankerd est présent. » Il nous fit entrer dans une grande salle au magnifique plafond à caissons où bavardaient des marchands et des employés municipaux au milieu d’un va-et-vient de commis affairés entre la salle et les pièces adjacentes. J’interpellai un clerc qui passait près de nous afin qu’il m’indique où trouver, cette fois, le sénéchal, le premier bailli d’York qui portait le même titre que celui de Londres.
    « Il est avec le maire. Je doute qu’il puisse vous voir, m’sieu.
    — Je viens de la part de sir William Maleverer. »
    À nouveau, le nom produisit son effet.
    « Ah bon ! Alors, venez avec moi, m’sieu. »
    Nous suivîmes le clerc jusqu’à une vaste salle d’où l’on jouissait d’une belle vue sur la rivière. Deux hommes se tenaient devant une table et contemplaient plusieurs piles de pièces d’or. Je reconnus le corps grassouillet du maire que j’avais aperçu la veille, enveloppé dans sa robe rouge vif.
    « Vu le nombre de personnes que nous avons sollicitées on va nous reprocher de ne pas avoir recueilli davantage de fonds, déclarait-il d’un ton agacé.
    — On a déjà eu assez de mal à rassembler cette somme. Et la coupe en or a beaucoup de valeur, répliqua son interlocuteur, un homme plus jeune, doté d’un visage mince à l’air sérieux et vêtu d’une robe d’avocat.
    — Cette somme ne fera pas l’affaire… » Le maire leva la tête, agacé par notre entrée. « Sangdieu, Oswaldkirke, de quoi s’agit-il à présent ? »
    Le clerc se prosterna presque jusqu’au sol. « Monsieur le maire, cette personne vient de la part de sir William Maleverer. »
    Le maire poussa un soupir, renvoya le clerc d’un geste, puis tourna ses yeux protubérants vers moi. « Eh bien, monsieur, en quoi puis-je être, cette fois-ci, utile à sir William ? » L’air irrité, il désigna les piles de pièces. « Le sénéchal et moi nous employons à préparer le cadeau qu’on offrira au roi vendredi. »
    Après m’être présenté, j’expliquai qu’on m’avait chargé de l’enquête sur la mort du verrier. « On m’a confié cette mission mais, par courtoisie, je

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