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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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maintenant. Je dois informer la corporation de son décès », ajouta-t-il, avant de s’éloigner à vive allure.
    « Il n’avait aucune envie de bavarder, pas vrai ? dit Barak.
    — Je pense qu’il se méfiait de nous, des Sudistes venant de Sainte-Marie… Allons voir la maison. »
    Le bâtiment qu’avait désigné maître Dike demandait à être replâtré. La peinture de la porte d’entrée était craquelée et s’écaillait. Je frappai, mais, n’obtenant aucune réponse, je pris la clef et la fis tourner dans la serrure. Barak me donna alors un petit coup de coude et désigna du menton une fenêtre de la maison d’en face. Un visage de femme se retira prestement. J’ouvris la porte.
    La maison était bâtie autour d’une salle centrale, comme celle de messire Wrenne mais en moins grand, avec un foyer au milieu et une cheminée percée dans le plafond aux poutres noircies. Les cendres du feu de la veille n’avaient pas été ôtées de la petite grille. La majeure partie de la vaisselle disposée sur le dressoir était en étain et le mobilier semblait propre mais bon marché.
    « Holà ! criai-je. Il y a quelqu’un ? » Aucune réponse.
    « C’est étrange, dit Barak. On se serait attendu à la présence d’un domestique ou de l’apprenti. »
    Je me dirigeai vers une porte intérieure. Elle donnait sur un couloir percé de deux portes et d’où partait un escalier en bois conduisant à l’étage. Lorsque j’ouvris la première je me retrouvai dans la cuisine. Je m’approchai du four : il était chaud. Quelqu’un l’avait donc récemment utilisé. Outre de faibles bruits provenant de la rue, la maison était silencieuse. La porte d’en face menait à une cour intérieure fermée par une grille ; dans un coin, un appentis ouvert contenait un four de verrerie. Des fenêtres à vitraux peints ou colorés, la plupart brisés, étaient entassées contre les murs. Je frémis au souvenir du chariot trempé de sang. Oldroyd avait détaché et posé sur une toile certains des petits carreaux peints : représentations d’oiseaux, d’animaux ou de bêtes mythiques. Aucun n’avait un sujet religieux.
    « C’est bien ce qu’il nous avait dit, commenta Barak. Il a pris les vitraux pour les réutiliser. » Je me penchai pour contempler les dessins. Certains étaient magnifiques et dataient de plusieurs siècles. Venaient-ils de Sainte-Marie ?
    Barak s’était approché du four. Un grand seau plein de morceaux de verre où figuraient des moines en prière se trouvait à côté, dans l’attente d’être fondus, sans aucun doute. Barak toucha le flanc du four. « Il est froid, constata-t-il.
    — Voyons ce qu’il y a à l’étage. »
    Nous empruntâmes l’escalier qui menait à un étroit couloir où s’ouvraient deux autres portes. L’une donnait dans une chambre, sobrement meublée d’un lit de camp garni d’un matelas de paille et d’une malle ouverte contenant des vêtements, dont une blouse bleue.
    « Ce doit être la chambre de l’apprenti, fis-je.
    — Il a de la chance d’avoir sa propre chambre.
    — Le malheureux Oldroyd n’avait peut-être pas d’autre usage pour cette pièce puisque toute sa famille est morte de la peste. » J’ouvris la seconde porte, celle de la chambre principale. Une tenture aux rayures vertes et jaunes recouvrait les murs. Ici, un bon lit doté d’un matelas de plumes et deux grosses malles robustes, peintes et sculptées, occupaient l’espace. J’y découvris en les ouvrant un grand nombre de vêtements soigneusement pliés.
    « Où pouvait-il bien ranger ses papiers ? » Je me retournai vers Barak, qui venait de poser sa main sur mon bras. Il porta un doigt a ses lèvres et fit un signe de tête par-dessus-son épaule. « Il y a quelqu’un dans l’escalier, murmura-t-il. J’ai entendu les marches grincer. » D’un geste il m’intima de ne pas bouger et se dirigea à pas de loup vers la sortie. Il tendit l’oreille un moment avant d’ouvrir la porte d’un seul coup. Il y eut un cri aigu et Barak recula d’un pas, son bras enserrant le cou d’un petit gars à la tignasse rousse vêtu d’une blouse bleue d’apprenti.
    « Il écoutait à la porte, expliqua Barak. La petite fouine a essayé de me mordre quand je l’ai empoignée. » Il relâcha le gamin, lui donna une bourrade qui le projeta contre le mur d’en face, puis resta planté là, le dos à la porte. Le jeune gars nous fixait, les yeux

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