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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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amateur de mystères, le coroner peut vous déléguer ses pouvoirs pour enquêter sur la mort du verrier. »
    Archbold sourit et acquiesça d’un signe de tête. « Voilà une excellente idée, messire. Je ne dispose de personne pour mener l’enquête.
    — Rendez-vous chez le mort, parlez à ses amis, voyez s’il avait des ennemis. » Maleverer se tourna de nouveau vers le coroner. « Une enquête officielle est bien nécessaire, n’est-ce pas ? »
    Archbold hocha la tête. « Je le crains, sir William. Nous ne pouvons en rester là, bien qu’il s’agisse sans doute – si ce n’est pas un accident, je le répète – d’un différend entre collègues d’une même corporation. On doit cependant montrer qu’on s’occupe de l’affaire. Nous ne voulons pas que la ville devienne encore plus hostile.
    — Eh bien, voilà ! Le confrère Shardlake et son assistant traiteront ce dossier. » Plongeant la main dans sa robe, Maleverer en sortit une grosse clef de métal et la posa sur le bureau. Je m’en emparai à contrecœur. « C’est tout ce qu’il avait sur lui, à part une bourse contenant quelque menue monnaie. C’est probablement la clef de sa demeure. Vous me ferez part des résultats de votre enquête. Et ce serait parfait si, après l’examen des preuves, elle concluait à la mort accidentelle… Vous me comprenez, n’est-ce pas ? ajouta-t-il en me gratifiant d’un sourire qui découvrit de grosses dents jaunes. Je ferai mon compte rendu au duc de Suffolk et l’assurerai que tout sera réglé discrètement.
    — Mais, sir William, répliquai-je, je suis un témoin, et il ne serait pas convenable que…
    — Au diable ce qui est convenable ! Je veux en finir au plus tôt avec cette histoire. On peut constituer un jury avec les ouvriers qui travaillent ici.
    — Je dois préparer les requêtes à présenter au roi, protestai-je.
    — Eh bien ! vous n’aurez qu’à travailler nuit et jour, comme nous tous ! » rétorqua-t-il. Il se tourna vers Archbold. « Monsieur le coroner, pourriez-vous nous laisser seuls quelques instants ? Et emmenez celui-là avec vous ! » ajouta-t-il en désignant Barak. Les deux hommes saluèrent et sortirent. Maleverer planta sur moi un regard glacial. Percevant son antipathie, je me demandai s’il s’agissait du mépris que les hommes grands et solidement bâtis ressentent parfois envers les êtres contrefaits. Ses yeux s’étrécirent.
    « Vous êtes chargé d’une autre mission, n’est-ce pas ? demanda-t-il. Au château ? Ne me regardez pas avec cet air ahuri ! Je suis au fait de tout, puisque je siège au Conseil du Nord. Vous savez que la situation politique est délicate. Vous devez m’obéir à la lettre en ce qui concerne l’affaire du verrier, comprenez-vous ? Bouclez le dossier sans lanterner.
    — Entendu, monsieur », répondis-je, la mort dans l’âme. Ainsi donc, Maleverer étaient l’un des hommes de confiance siégeant au Conseil du Nord dont m’avait parlé Cranmer. Savait-il de quoi était accusé Broderick ?
    Il me décocha son éternel sourire sardonique. « En ce qui concerne votre autre mission, reprit-il, c’est probablement une bonne idée de garder à l’œil maître Radwinter, si ce qu’on dit sur lui est vrai… Comment se porte Broderick ? L’avez-vous vu ?
    — Oui. Hier. Une de ses brulures s’est infectée. J’ai ordonné qu’on envoie quérir un médecin.
    — Fort bien. Mais juste une chose, confrère Shardlake, ajouta-t-il en pointant sur moi un gros doigt court. Veillez à la santé de Broderick, mais gardez-vous de fourrer votre long nez dans l’affaire qui le concerne. Sous quelque prétexte que ce soit ! Je n’aime pas les longs nez. Il m’arrive de les couper… Ainsi que les têtes. »

6.
    BARAK M’ATTENDAIT SUR LE PERRON DU MANOIR. Il contemplait la cour. La journée de travail avait désormais commencé et continuait au même rythme effréné que la veille. De visibles progrès avaient été accomplis sur les deux pavillons. Par les portes ouvertes on voyait les ouvriers terminer la décoration intérieure. Tout près on était en train d’ériger des cadres destinés à soutenir trois énormes tentes, tandis que des chariots chargés de vastes toiles attendaient à côté. La brume s’était dissipée pour laisser place à un ciel gris.
    « On a emporté le cheval, déclara Barak en indiquant d’un signe de tête le mur devant lequel un homme nettoyait le

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