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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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écarquillés.
    « Es-tu l’apprenti de maître Oldroyd ? demandai-je.
    — Oui, m’sieu, hoqueta-t-il.
    — Nous sommes des agents royaux. » En entendant ces paroles le gamin écarquilla encore plus ses yeux terrifiés. « Nous venons de l’abbaye Sainte-Marie. Comment t’appelles-tu ?
    — P… Paul Green, m’sieu.
    — Tu habites ici ?
    — Oui, m’sieu, avec maître Oldroyd.
    — Y a-t-il longtemps que tu travailles pour ce maître ? demandai-je d’un ton radouci.
    — Deux ans. Je suis entré en apprentissage à quatorze ans. » Il prit une profonde inspiration. « Je faisais pas de mal, m’sieu. Je revenais d’aller chercher le charbon de bois quand j’ai entendu des voix dans la chambre de maître Oldroyd. » Il lança un très bref coup d’œil vers la base du mur. « J’ai eu peur que ce soit des voleurs, m’sieu.
    — Il y a un sac de charbon de bois au pied de l’escalier, confirma Barak.
    — N’y a-t-il aucun autre domestique dans la maison ? demandai-je.
    — Juste la cuisinière. Elle est partie en quête de la volaille pour le dîner du maître. Les vivres manquent, car tout est acheté par les approvisionneurs du roi. Le maître m’a dit d’allumer le four pour fondre les vitraux des monastères, alors j’ai dû aller chercher le charbon, précisa-t-il en fixant sur moi ses yeux effrayés.
    — J’ai de mauvaises nouvelles à t’annoncer, Green, déclarai-je avec douceur. Ton maître est mort, hélas ! Tôt ce matin, à Sainte-Marie, il est tombé de son échelle dans son chariot. »
    Il blêmit et se laissa choir brusquement sur le lit, la mâchoire pendante.
    « Maître Oldroyd était gentil avec toi ?
    — Oui, chuchota-t-il. Ça oui… Mon pauvre maître. » Il se signa.
    « Le coroner du roi nous a chargés d’enquêter sur sa mort. »
    Les yeux du gamin s’étrécirent. « C’était pas un accident ?
    — C’est ce que nous allons devoir déterminer… Est-ce que tu sais si ton maître avait maille à partir avec quelqu’un ? ajoutai-je en le regardant droit dans les yeux.
    — Non, m’sieu. » Le ton était hésitant et son regard commença à dévier vers le même endroit du mur que tout à l’heure.
    « Connais-tu le nom de tous les amis et des membres de la famille de ton maître ?
    — La plupart de ses amis appartiennent à sa corporation ou sont des gens avec qui il était en affaire. Sa famille, m’sieu, elle est morte durant la peste. Son ancien apprenti aussi est mort, et c’est à ce moment-là qu’il m’a engagé.
    — Par conséquent tu ne connais personne qui aurait pu lui vouloir du mal ?
    — Non, m’sieu. » Je perçus à nouveau la même hésitation.
    « Tu en es sûr et certain ?
    — Oui, m’sieu. Je… »
    Mais avant que le gamin ait pu continuer sa phrase on cogna contre la porte d’entrée. On ne frappait pas à la porte, on la défonçait. Nous sursautâmes tous les trois et le jeune apprenti poussa un cri de frayeur. Des bruits de pas retentirent, sonores. Une partie des intrus pénétrèrent dans les pièces du rez-de-chaussée et dans la cour, tandis que d’autres gravissaient les marches quatre à quatre. Barak fit un bond de côté juste avant que la porte soit ouverte à la volée et que deux gardes portant l’uniforme royal fassent irruption dans la chambre, l’épée au clair. Barak se tenait au milieu de la pièce, les mains tendues. L’apprenti geignait de peur. Le garde qui se trouvait le plus près de nous nous dévisagea, avant de nous lancer un sourire carnassier.
    « Que personne ne bouge ! » ordonna-t-il d’un ton menaçant. Puis il cria à quelqu’un qui se trouvait au rez-de-chaussée : « M’sieu, y en a trois ici… dans la chambre !
    — Que se passe-t-il ? demandai-je. Nous sommes…
    — Taisez-vous ! s’écria le garde avec un nouveau sourire sardonique. Vous voilà dans une situation fort peu enviable, croyez-moi ! »
    Quelques instants plus tard, Maleverer faisait son entrée dans la pièce.

7.
    LE REGARD COURROUCÉ DE SIR WILLIAM passa de moi à Barak, puis se posa sur le jeune apprenti.
    « Que se passe-t-il donc ? » beugla-t-il.
    Je parvins à maîtriser ma voix. « Sir William, nous enquêtons sur la mort du verrier à la place du coroner, selon vos ordres. Nous venons d’arriver. J’étais en train d’interroger l’apprenti…
    — Ah oui ! » À ma grande surprise, il semblait avoir oublié ses propres instructions. « Mais

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