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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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souhaiterais en avertir le coroner d’York. Peut-être pourra-t-il m’accorder son aide », ajoutai-je, plein d’espoir.
    Le maire se renfrogna. « Je connaissais Peter Oldroyd, il présidait la corporation des verriers il y a deux ans. C’est la ville qui devrait mener l’enquête.
    — Si le décès s’est produit en domaine royal, l’affaire est du ressort du coroner du roi », précisa l’homme au visage mince. Il me tendit la main. « William Tankerd, sénéchal d’York. » Il sourit tout en me dévisageant avec grande attention.
    « Matthew Shardlake, de Londres.
    — Tudieu ! s’écria le maire avec humeur. Ne me restera-t-il donc pas la moindre bribe d’autorité dans ma propre ville ? » Il fit un geste de la main en direction du sénéchal en soupirant. « Emmenez-les dehors, Tankerd ! Ils ne devraient pas se trouver dans cette pièce avec tout cet or. Dites à monsieur tout ce qu’il doit savoir, mais dépêchez-vous ! »
    Tankerd nous fit sortir. « Excusez messire Hall, dit-il. La tâche que nous avons à accomplir d’ici à vendredi est d’envergure. Les gens continuent à déverser leurs immondices dans la rue et, malgré toutes nos menaces, refusent de les enlever.
    — Désolé de vous déranger, monsieur. Si vous pouviez m’indiquer où je puis trouver le coroner… »
    Il secoua la tête. « Je crains que messire Sykes ne soit pas en ville aujourd’hui. Il mène une enquête à l’Ainsty.
    — Alors, puis-je demander l’adresse de la maison de maître Oldroyd ? Il faudrait prévenir sa famille. » Cet aspect de ma mission me déplaisait au plus haut point.
    « Tous les verriers vivent dans Stonegate, la rue qui part de l’église Sainte-Hélène. C’est presque exactement en face d’ici. Oldroyd habitait juste après le cimetière, me semble-t-il.
    — Merci, monsieur. Je vais donc m’y rendre. »
    Il hocha la tête, puis planta sur moi un regard perçant. « Prenez garde, monsieur. À cause de la destruction des monastères, les verriers ont perdu beaucoup de travail. Ils ne portent guère les Sudistes dans leur cœur. »
    Presque face à la place que surplombait le Guildhall se dressait une vieille église dotée de beaux vitraux. Un passant nous confirma que la petite rue où elle se trouvait portait bien le nom de Stonegate. Elle longeait d’un côté le vieux cimetière, et était bordée de l’autre de maisons hautes et étroites, dont les avant-toits en surplomb bloquaient une grande partie de la lumière échappée du ciel gris. La plupart des maisons arboraient des enseignes où figuraient des fenêtres vitrées, et des tintements de verre ainsi que des coups de marteau montaient des ateliers situés à l’intérieur. Le cimetière s’étendait jusqu’à la moitié de Stonegate.
    — La maison ne doit pas être bien loin », déclara Barak.
    J’arrêtai un passant, un homme brun d’un certain âge au visage carré et coiffé d’un chapeau à large bord, pour lui demander s’il connaissait l’adresse de maître Oldroyd.
    « Qui êtes-vous, d’abord ? » demanda-t-il, fixant sur moi un regard pénétrant. Comme celles d’Oldroyd, ses mains étaient couvertes de cicatrices.
    « Nous venons de Sainte-Marie expliquai-je. Je crains que votre confrère n’ait eu un accident.
    — Un accident ? Peter ? s’écria-t-il, l’air très inquiet.
    — Le connaissiez-vous, monsieur ?
    — Pour sûr que je le connais ! On appartient à la même corporation, et c’est un ami, de plus. Que s’est-il passé, m’sieu l’avocat ?
    — Il est tombé de son échelle tôt ce matin alors qu’il travaillait à l’église du monastère. Il est mort, j’en ai peur. »
    L’homme fronça les sourcils. « Tombé de son échelle ?
    — Les circonstances ne sont pas claires. Le coroner du roi nous a chargés de l’enquête. Si vous le connaissiez, maître…
    — Ralph Dike. Je suis maître verrier, comme Peter. C’était un honnête homme.
    — Peut-être pourriez-vous nous parler de maître Oldroyd. A-t-il de la famille ?
    — Sa femme et ses trois marmots sont morts pendant l’épidémie de peste de trente-huit. » Il se signa. « Il n’avait qu’un apprenti. »
    Aucune famille, par conséquent, songeai-je avec soulagement. Maître Dike désigna une maison située à deux portes de là…
    « Peter habitait là », nous dit-il en fixant sur nous un regard appuyé. Il s’écarta d’un pas. « J’ai à faire,

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