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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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l’homme et lui remis le gosse.
    « Tudieu ! À quoi jouait Tamasin ? s’écria Barak, l’air furieux, une fois que le groupe se fut éloigné.
    — Aucune idée. Je sentais bien que quelque chose était suspect mais j’ai tenu ma langue… Je vais devoir l’interroger à ce sujet, ajoutai-je en regardant Barak droit dans les yeux. Au cas où il s’agissait d’une ruse pour entrer en relation avec moi.
    — Avec vous ? fit Barak, l’air surpris. Mais c’est après moi qu’elle court…
    — C’est moi qui suis responsable d’un prisonnier important. Barak, je dois découvrir de quoi il retourne au juste. »
    Il opina du chef. « Puis-je vous demander une faveur ? Ne la dénoncez pas auprès de la Marlin. Pas encore. Interrogez-la vous-même…
    — C’est bien mon intention. Mlle Marlin est liée à un homme soupçonné de complot.
    — Diantre ! Vous ne pensez pas…
    — Je ne sais que penser. Mais je dois connaître le fin mot de l’histoire. Bon, allons-y ! Voyons ce qui s’est passé chez Oldroyd avant qu’il y ait trop de monde dans la rue. » Je palpai la clef dans ma poche, heureux que Maleverer ne m’ait pas sommé de la lui rendre.
    Les magasins s’ouvraient dans Stonegate. Les boutiquiers nous dévisageaient d’un air glacial et je sentis des regards nous suivre. Je craignais qu’un garde n’ait été posté devant la maison, mais il n’y avait personne en faction. Les volets des fenêtres étaient fermés et la porte verrouillée. Maleverer avait dû trouver une autre clef dans la maison. Nous y pénétrâmes.
    Il faisait sombre à l’intérieur. Barak traversa la salle et ouvrit les volets tout grands. Soudain un grand cri de frayeur nous fit sursauter de concert.
    Maintenant qu’il faisait jour dans la pièce nous découvrîmes le chaos qui y régnait. Le bahut avait été écarté du mur, et les chaises, les bancs à haut dossier et la table, renversés. Au milieu de ce désordre, près de l’âtre, une femme d’âge mûr bien en chair, en chemise et bonnet de nuit blancs, se dressait sur son séant, sur un lit de camp. Elle poussa un nouveau hurlement à faire trembler les poutres du plafond.
    Je fis un geste d’apaisement. « S’il vous plaît, madame, nous n’avons aucune mauvaise intention ! Nous ne savions pas qu’il y avait quelqu’un. » Elle continuait à hurler, les yeux écarquillés d’effroi, jusqu’au moment où Barak s’approcha d’elle et lui assena une gifle. Elle se tut, plaqua la main sur sa joue, avant d’éclater en pleurs.
    « Dieu du ciel ! s’écria Barak. Vous allez réveiller les morts. On vous a dit qu’on ne vous voulait aucun mal. »
    Les sanglots de la femme se calmèrent et elle remonta la mince couverture jusqu’à son menton. Elle me faisait pitié, avec son air totalement désemparé et sa marque rouge sur le visage. Ses vêtements étaient pliés à côté du lit.
    « Êtes-vous la gouvernante de maître Oldroyd ?
    — Oui-da, m’sieu, répondit-elle d’une voix tremblante. Kat Byland. Z’êtes des agents du roi ?
    — Oui. Calmez-vous, je vous prie. Barak, allons dans le couloir un instant pour permettre à la bonne dame de s’habiller. »
    Nous sortîmes. On entendit un grincement, suivi d’un sanglot étouffé, tandis qu’elle passait ses vêtements.
    « Je suis désolé d’avoir dû la gifler, marmonna Barak. C’était la seule façon de la faire taire avant qu’elle réveille toute la ville. »
    Je hochai la tête. Quelques instants plus tard, la gouvernante rouvrit la porte. Elle avait une mine épuisée.
    « Nous ne souhaitons pas vous ennuyer davantage, madame, dis-je. Nous devons juste chercher quelque chose à l’étage. »
    Elle se rassit sur le lit. « Je peux pas vous en dire plus qu’à sir William, hier. Je savais rien des affaires de mon pauvre maître Oldroyd, que Dieu garde sa bonne âme ! » Elle se signa puis promena un regard affligé sur le chaos alentour. « Voyez dans quel état ils ont mis son logis. Ils ont également retourné toute la cour. Et ils ont emmené et emprisonné le pauvre Paul qu’a jamais fait de mal à une mouche. J’y comprends goutte.
    — Si vous ne savez rien, vous n’avez rien à craindre. »
    Elle leva un bras, puis le laissa retomber en un geste d’impuissance. « Je devrais remettre tout ça en ordre. Mais pour qui ? » Elle poussa un éclat de rire désespéré. « Y a plus personne. »
    Nous la quittâmes et gravîmes

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