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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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temps sec. » Il sourit. « Il y a bien eu ce tohu-bohu, près de Hatfield, lorsqu’un singe appartenant à une dame d’atour de la reine s’est échappé et a échoué dans un village des environs…
    — Ah oui ?
    — Croyant que c’était le diable, les pauvres païens du coin se sont enfuis en direction de l’église où ils ont demandé au prêtre d’intervenir pour le renvoyer en enfer. Avec quelques hommes, j’ai dû me dévouer pour attraper l’animal qui s’était installé dans l’appentis d’une maisonnette, où il dégustait allègrement la réserve de fruits du propriétaire.
    — Ç’a dû être un sacré spectacle ! s’exclama Barak en riant.
    — En effet. Il était assis là, la queue dressée, vêtu du petit pourpoint dont l’avait affublé sa maîtresse. Vu que ces villageois étaient tous des papistes, ils s’imaginaient, j’en jurerais, qu’une légion de démons escortaient le cortège du roi. » Il se tut et secoua la tête.
    « Bon. Nous devons continuer notre chemin. Nous avons du travail. »
    Nous franchîmes la grille et nous dirigeâmes vers Bootham Bar.
    « Voilà un jeune gars intelligent, dis-je.
    — Les soldats ne sont pas censés poser des questions, grogna Barak.
    — Certaines personnes ne peuvent s’en empêcher.
    — Je suis bien placé pour le savoir », répliqua-t-il en me jetant un coup d’œil de biais.
    Nous parvînmes à la porte. Le couvre-feu n’ayant pas été levé, elle était fermée et le garde rechigna à nous l’ouvrir. Je fouillai dans ma poche à la recherche de ma lettre de mission, mais un juron m’échappa quand il m’apparut clairement que je l’avais oubliée dans ma cabine.
    « Peux pas vous laisser passer si vous l’avez pas, m’sieu », déclara le garde d’un ton ferme. Je demandai à Barak d’aller demander au sergent Leacon s’il pouvait envoyer un de ses hommes, en guise de garant. Mon assistant revint quelques minutes plus tard accompagné d’un vigoureux soldat originaire du Kent, qui, d’un ton péremptoire, ordonna au garde de nous laisser passer. Celui-ci ouvrit aussitôt les énormes portes de bois et nous sortîmes.
    Nous nous dirigeâmes vers Stonegate. Le soleil se levait et la ville commençait à s’animer. C’était l’heure où les gens ouvrent leurs fenêtres pour déverser dans la rue le pipi de la nuit, alors nous serrions de près les murs. Les marchands apparaissaient sur le seuil de leur boutique, et les volets qui s’ouvraient claquaient au fil de notre progression.
    « Tu es bien calme ce matin », dis-je à Barak. Avait-il réfléchi à notre conversation ?
    « Vous aussi.
    — J’ai mal dormi. » J’hésitai. « Je pensais à Broderick, entre autres préoccupations.
    — Ah oui ?
    — Tu sais que je dois veiller à ce qu’il soit en bonne santé à son arrivée à Londres ?
    — Son geôlier vous met-il des bâtons dans les roues ?
    — Il aime donner des coups d’épingle à Broderick, mais je crois pouvoir mettre un terme à ce harcèlement. Non, il s’agit de Broderick lui-même. Il assure que je remplis cette mission afin que les bourreaux s’amusent davantage avec lui.
    — C’est plus dur de briser un homme en pleine possession de ses moyens.
    — Il affirme que rien ne le fera parler, dût-il mourir sous la torture. »
    Barak se tourna vers moi, la mine impassible. « Lord Cromwell déclarait que le commun des mortels parlent tôt ou tard. Il avait raison.
    — Je le sais. Mais Broderick n’est pas le commun des mortels.
    — Bien des choses ont le temps de se passer entre aujourd’hui et son arrivée à la Tour. Il peut décider de parler, ou un nouvel élément peut surgir qui rende son interrogatoire moins déterminant. Qui sait ? Il vous sera peut-être reconnaissant de vous être occupé de lui. »
    Je secouai la tête. « Non. Cranmer a souligné avec force l’importance des aveux de Broderick. Il sera torturé, et s’ils parviennent à le briser, ce sera après lui avoir infligé d’horribles souffrances. »
    Il me décocha l’un de ses regards agacés. « Vous n’y aviez pas pensé en acceptant cette mission ?
    — Si. Mais à l’époque j’étais très préoccupé par mon père et sa propriété… Je vais tirer un bénéfice de cette mission, ajoutai-je, la mort dans l’âme.
    — Vous ne pouvez plus y échapper, désormais.
    — Je sais. Dieu du ciel ! m’écriai-je avec force, comme je serai ravi de revoir

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