Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
Vom Netzwerk:
Peut-on te parler seul à seul ? »
    Il fronça les sourcils d’un air intrigué mais ordonna aux manœuvres de quitter la pièce. Ils emportèrent le coffre, ne laissant qu’une table sur laquelle se trouvait l’écritoire de Craike. Une épaisse liasse de feuillets y était épinglée. Je fermai la porte.
    « On transfère nos bureaux dans la résidence des moines, expliqua-t-il. C’est un vrai cauchemar.
    — Je comprends. Mais j’ai entre les mains, cher ami, quelque chose qui appartenait au défunt verrier. » J’indiquai le coffret porté par Barak. « Il est extrêmement important que cet objet soit gardé en sécurité jusqu’au retour de sir William. Sais-tu où je pourrais l’entreposer ? Je dois voir sir James Fealty sous peu. »
    Il passa la main dans ses maigres cheveux. « Tout le bâtiment est sens dessus dessous. Je suppose que tu pourrais le laisser ici. On m’a demandé de fermer cette pièce à clef en partant, mais je ne dois rendre la clef qu’à six heures du soir.
    — Le coffret y sera-t-il vraiment en sécurité ? demandai-je, jetant un regard sceptique à l’entour.
    — La porte est solide et nous sommes au deuxième étage », dit Barak.
    Craike passa une nouvelle fois la main dans ses cheveux, puis m’offrit soudain un sourire confus. « Oh, confrère Shardlake, tu dois me juger bigrement peu coopératif. Mais j’ai tant à faire ! » Plongeant la main dans sa poche, il en retira une clef. « Voilà. Prends-la. Quand tu auras terminé, tâche de me retrouver pour me la rendre, s’il te plaît.
    — Avec plaisir, cher ami. Et merci de m’aider malgré ton affairement.
    — Alors, à plus tard ! » Il mit sa petite écritoire en bandoulière et bondit hors de la pièce. Barak posa le coffret sur la table.
    — C’est très léger. » Il le secoua. « Il y a quelque chose à l’intérieur. En tissu, peut-être ? » Il entreprit à nouveau de tirer sur le couvercle mais sans succès.
    « Vide ou non, il est désormais en sécurité. Viens, on doit encore se changer. » Nous sortîmes, mais je ne pus m’empêcher de jeter un coup d’œil inquiet au coffre avant de refermer la porte derrière nous.
    Nous trouvâmes bientôt le bureau de sir James Fealty, une grande pièce au rez-de-chaussée du manoir. Nous avions revêtu nos habits les plus corrects : moi, ma plus belle robe et mon nouveau bonnet que j’avais acheté à Londres et qui m’avait coûté fort cher. Je détestais ce couvre-chef voyant de velours noir, garni de minuscules grenats et d’une plume bleue sur le côté. L’attache s’étant légèrement desserrée, la pointe de la plume, tel un insecte importun, entrait dans mon champ de vision et en sortait tour à tour.
    Vêtu d’un pourpoint marron et d’une chemise au col brodé, sir James était un svelte vieillard à la longue et fine barbe blanche qui lui tombait jusqu’au milieu de la poitrine. Assis à un grand bureau, il lisait les placets, sourcils froncés. Cowfold, le clerc qui, la veille, m’avait insulté derrière mon dos, se tenait près de son épaule, le visage impassible, et ne réagit pas quand je le foudroyai du regard. Wrenne restait un peu à l’écart.
    Au bout d’un moment, sir James daigna lever les yeux. « Ainsi donc, vous êtes l’avocat, fit-il d’une voix ténue. Eh bien, je suppose que vos vêtements feront l’affaire, bien que le plumet du chapeau ait besoin d’être fixé. » Il pointa sa plume d’oie sur Barak. « Qui est-ce ?
    — Mon assistant, monsieur. »
    Il fit un geste de rejet avec la plume d’oie. « Vous n’allez pas assister à la cérémonie… Allez, ouste ! »
    Barak le fusilla du regard mais obtempéra. Sir James se replongea dans les requêtes et dans nos résumés, les étudiant encore pendant dix bonnes minutes, sans prêter la moindre attention ni à Wrenne ni à moi. J’avais déjà rencontré des dignitaires imbus d’eux-mêmes, mais jamais comme Fealty. Je lançai un regard à Wrenne qui me décocha une œillade.
    Au bout d’un moment, incommodé par des douleurs dorsales, je me dandinai d’un pied sur l’autre.
    « Vendredi, vous avez intérêt à ne pas sautiller de la sorte, déclara Sir James sans lever la tête. En présence du roi on reste absolument immobile. » Il repoussa le résumé. « Bon, cela conviendra, je suppose. » Il se leva de son siège. « Bien. Écoutez-moi attentivement. Voici le programme de vendredi. »
    Il passa en

Weitere Kostenlose Bücher