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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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l’inimitié de Dieu et serait chassé du royaume… Il était surnommé « la Taupe » », ajoutai-je après un instant d’hésitation.
    Maleverer eut un sourire cynique. « La légende de la Taupe… Ces fausses prophéties étaient distribuées par centaines durant le Pèlerinage de la Grâce. J’ai l’impression que ce coffret contenait moult bêtises. Quoi d’autre ?
    — Le troisième document était écrit sur du parchemin. C’était une copie officielle d’un texte de loi dont je n’avais jamais entendu parler. La loi s’appelait Titulus Regulus. »
    La tête de Maleverer se projeta en avant. « Quoi donc ?… Avez-vous lu ce texte ? ajouta-t-il d’un ton très calme, après une brève hésitation.
    — Non. Uniquement la page de titre. Cela datait du règne de Richard III. »
    Maleverer se tut un moment, passant un doigt sur le bord de sa barbe noire. « Il ne s’agit pas d’un vrai texte de loi.
    — Mais le sceau…
    — Sangdieu ! ne m’avez-vous pas entendu ? Il s’agit d’un faux. Fabriqué par les partisans de Lambert Simnel, qui défiait le père du roi en affirmant être l’un des petits princes de la Tour. »
    Il était évident qu’il mentait. L’évocation de ce texte de loi l’avait complètement ébranlé.
    « Et le quatrième document ? demanda-t-il.
    — Il était encore différent. C’était un vieux feuillet gribouillé qui présentait une sorte de confession, celle d’un homme nommé Edward Blaybourne. Il était censé l’effectuer à l’article de la mort, afin que le monde fût mis au courant de son lourd péché. »
    Maleverer semblait avoir suspendu sa respiration. « Et ce lourd péché, reprit-il d’un ton fort calme, expliquait-il en quoi il consistait ?
    — Je n’étais pas allé plus avant dans ma lecture quand j’ai été assommé.
    — En êtes-vous certain ? » s’enquit-il dans un chuchotement. Je le dévisageai tranquillement.
    « Absolument certain.
    — Vous avez dit qu’il s’agissait d’un vieux feuillet. Portait-il une date ?
    — Pas en en-tête, en tout cas… « Blaybourne », c’est le nom que maître Oldroyd a cité, ajoutai-je après une hésitation.
    — C’est bien ça, répondit-il en hochant la tête. Ce verrier cachait bien son jeu. Il a participé au complot qui cherchait à renverser le roi au printemps dernier. » Il planta sur moi un regard pénétrant. « Jurez-vous que vous n’avez pas lu plus loin et que vous ne savez pas en quoi consistait le péché de Blaybourne ? Réfléchissez bien avant de répondre. Si vous mentez, vous vous exposez à un grand châtiment.
    — Je suis disposé à le jurer sur la Bible, monsieur. »
    Il me fixa un long moment, avant de tourner la tête. Il se perdit quelques instants dans ses pensées, puis nous lança un regard noir. « Espèces d’idiots ! Si seulement vous n’aviez pas touché à ce coffret et m’aviez apporté ces documents. » Il serra ses gros poings. « Ah oui ! le gamin à présent.
    — L’apprenti ?
    — Oui. Barak m’a expliqué que vous l’aviez vu regarder un endroit du mur de la chambre de son maître et que c’est là que vous avez trouvé le coffret. Je n’ai pas eu le temps de l’interroger hier. On m’avait convoqué au Conseil privé. » Il fit un signe au garde. « Qu’on aille le chercher ! »
    Le garde partit. Maleverer s’installa à son bureau. Muni d’une plume d’oie, il se mit à écrire à toute vitesse, s’arrêtant de temps à autre pour me demander de confirmer un point à propos des documents que j’avais vus. Il couchait mes propos sur le papier. Mal à l’aise, je regardais Barak, content de n’avoir dit que la vérité.
    « Monsieur, fis-je. Puis-je vous demander à qui sont destinées ces notes.
    — Au Conseil privé », rétorqua-t-il, sans prendre la peine de lever la tête.
    On frappa à la porte. Aidé d’un collègue, le garde traîna le petit apprenti rouquin dans la pièce. Le gamin se trouvait en piteux état, la joue et la lèvre gonflées et tachées de sang, par suite de la gifle que lui avait flanquée Maleverer. Il ne portait que sa chemise, dont le long pan, qui lui couvrait à peine les fesses, était souillé d’excréments, tout comme la partie arrière de ses grosses jambes. La puanteur qu’il dégageait me coupa le souffle.
    « Il a fait sur lui pendant qu’on l’amenait ici, expliqua le garde.
    — Cela vaut mieux qu’ici, s’esclaffa

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