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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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ailleurs, tout en conservant le nom de leur ancien lieu d’habitation.
    — C’est exact.
    — Je connais un peu le Kent. Il y a quelques années, j’ai travaillé sur un dossier complexe à propos des limites entre diverses propriétés près d’Ashford. Des cartes contradictoires accompagnaient les différents actes de transmission et sur place il régnait une extrême confusion dans le libellé des titres de propriété. »
    Leacon secoua la tête. « Le travail des avocats est singulier, monsieur. Je suis bien placé pour le savoir, hélas !
    — Vraiment ? fis-je en le fixant avec intérêt.
    — Si… Peut-être pourriez-vous m’aider, d’ailleurs, ajouta-t-il avec hésitation.
    — Avec plaisir, si ça relève de mes compétences.
    — Il existe une querelle à propos de la ferme de mes parents. Ma famille est propriétaire de la terre depuis des générations. Elle lui avait été donnée par le prieuré local il y a plus d’un siècle. Mais, depuis que le prieuré a été dissous, le nouveau propriétaire prétend que la terre lui appartient et que le don du prieuré comporte un vice de forme. »
    Je hochai la tête avec sympathie « Depuis la dissolution, un grand nombre de revendications de cette nature ont vu le jour. Parfois, la documentation des petits monastères était défectueuse. Mais après une aussi longue jouissance… Bien qu’il me soit impossible de donner des conseils sans voir les papiers.
    — On aurait pu penser que ces nouveaux propriétaires fonciers se seraient contentés d’acheter à bas prix un nombre si important de terres appartenant aux moines.
    — Les gens avides de terres ne sont jamais satisfaits. Vos parents ont-ils consulté un homme de loi ?
    — Ils n’en ont pas les moyens. Mon oncle les aide, car il sait lire alors qu’eux sont illettrés. Cela me cause du souci d’être posté si loin d’eux.
    — Oui. Je vois que vous les aideriez de toutes vos forces. » Je me mordis les lèvres en me rappelant l’hypothèque exorbitante prise sur la ferme de mon père dont il ne s’était même pas senti capable de me parler. « Je vous souhaite bonne chance ! » Soudain une pensée me traversa l’esprit qui me coupa le souffle.
    « Vous avez eu une idée ? demanda-t-il, plein d’espoir.
    — Non, m’empressai-je de répondre. Mon cou me fait un peu mal, c’est tout. » Mais il ne s’agissait pas de cela. La mention de certains noms et l’évocation de mon séjour dans le Kent m’avaient remis en mémoire le nom de l’un des districts où j’étais intervenu : Braybourne. Nom qui s’était peut-être altéré en « Blaybourne » en devenant un patronyme.
     
    On nous avait fourni un petit chariot à hauts bords tiré par deux chevaux et muni d’une grande bâche. Barak, le sergent et moi-même marchions à côté, accompagnés de six soldats armés de piques qui nous frayaient un chemin parmi la foule. En dépit du vent et de la pluie, la ville était plus animée que jamais, si près de l’arrivée du cortège royal.
    Je m’étais attendu à des protestations de la part de Radwinter au moment où je lui parlerais de la décision de Maleverer. Or, malgré la lueur d’amertume qui apparut dans ses yeux, il se contenta de hocher la tête. Suivant les indications de Leacon, il défit les longues chaînes qui attachaient Broderick au mur, sans lui ôter les menottes. Le prisonnier, qui semblait toujours très faible, gémit en reprenant conscience. J’aperçus un éclat de terreur dans ses yeux quand il découvrit les têtes casquées des soldats au-dessus de lui.
    « On vous emmène à Sainte-Marie, lui dis-je d’un ton calme. Pour votre propre sécurité. » Il m’adressa un sourire amer mais resta coi.
    Ses jambes tremblaient fortement pendant qu’il descendait l’escalier pour gagner le chariot, rendant son déplacement difficile. Sans doute était-il loin, le temps où il avait fait plusieurs pas d’affilée… Je fus surpris de constater qu’il était petit, plus petit que moi, en fait. Quand nous sortîmes à l’air libre, il s’arrêta un court instant, se raidit pour affronter le vent et la pluie, levant les yeux vers les nuages – camaïeu de gris sale – qui filaient dans le ciel. Il aspira une grande bouffée d’air, ce qui manqua le faire défaillir.
    « Prenez garde ! » fis-je au soldat qui le rattrapait par le bras. Broderick fixa quelques instants le squelette de son ami Robert Aske se

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