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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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retournai, comme d’autres spectateurs, et la vis s’empourprer et se mordre la lèvre. Voilà une idiote qui ne sait pas tenir sa langue, pensai-je. J’aperçus Barak en pleine discussion avec Tamasin, puis sir Richard Rich qui me fixait d’un air songeur. Je me tournai de nouveau vers la scène, car la musique commençait à se faire entendre.
    Les habiles musiciens jouèrent un choix de joyeux morceaux. Puis les petits choristes entonnèrent un chant :
     
    Bienvenue à York, grand roi souverain
    Clairières ensoleillées et sombres monts t’accueillent,
    Tu apportes la justice et la grâce,
    Le pardon pour nos lourds péchés.
    Et la lumière pour chasser la pluie, dissiper l’obscurité,
    Afin que revienne la prospérité.
     
    Déplacés par leurs fils, les nuages de papier s’écartèrent et un éclatant soleil jaune apparut, tandis que l’arc-en-ciel montait de plus en plus haut.
    « Espérons que demain ils n’auront pas à chanter cela sous une nouvelle averse ! » chuchota Wrenne.
    D’autres chants suivirent, tous exaltant la loyauté du Yorkshire, son repentir pour ses péchés passés et sa joie à la pensée que le roi venait apporter la justice et la prospérité. Je parcourus la foule du regard. Beaucoup suivaient le spectacle avec enthousiasme, mais d’autres, surtout les corpulents Dalesmen, gardaient les bras croisés, un sourire ironique sur les lèvres. Après une demi-heure il y eut un entracte, le rideau descendit et des vendeurs de pâtés apparurent, transportant leur marchandise sur des plateaux qui me firent penser à la petite écritoire de Craike. Tournant la tête, je vis que Wrenne me considérait d’un air sombre.
    « Confrère Shardlake, connaissez-vous la durée du séjour du roi ? On a annoncé la venue à York du roi d’Écosse, or personne n’a ouï dire qu’un cortège devait quitter l’Écosse.
    — Non. Je n’en ai aucune idée. »
    Il hocha la tête. « Il va rester ici quelques jours, par conséquent. J’aimerais le savoir car j’ai des dispositions à prendre. » Il inspira profondément, puis posa sur moi un regard grave. « Puis-je me confier à vous, monsieur ?
    — Bien sûr.
    — Voyez-vous, j’ai l’intention de retourner à Londres avec le cortège. Afin de me rendre aux écoles de droit à la recherche de mon neveu, Martin Dakin. »
    Je le regardai avec étonnement. « Ne vaudrait-il pas mieux écrire d’abord, puisqu’il y a eu une querelle de famille ? »
    Il secoua vigoureusement la tête. « Non, c’est peut-être la dernière occasion qui s’offre à moi. Je suis désormais trop âgé pour me rendre seul à Londres. Au cours des ans, j’ai rendu bien des services à un grand nombre d’Yorkais. Y compris à notre ami Maleverer, avant son ascension. Je pense pouvoir obtenir une place dans le cortège.
    — Malgré tout… après une querelle de famille…
    — Je dois absolument voir mon neveu ! »
    Je fus surpris par son ton, d’habitude serein et harmonieux, soudain si passionné. Une grimace déforma brusquement son visage. Je lui saisis le bras. « Confrère, vous ne vous sentez pas bien ? »
    Il posa sur moi un regard sombre, puis, à mon grand étonnement, m’attrapa la main. « Tenez ! fit-il. Palpez mon ventre. Là, sur le côté. » Déconcerté par sa demande, je le laissai placer ma main sur son bas-ventre et découvris à cet endroit quelque chose d’étrange, une petite boule dure. Il me lâcha la main.
    « Là… C’est une grosseur qui croît chaque jour et qui maintenant commence à me faire mal. Mon père avait la même chose, et un an après il est mort de la dégénérescence qu’entraîne ce genre d’enflure.
    — Un médecin… »
    Il fit un grand geste d’impatience. « J’ai consulté plusieurs médecins. Ils ne savent rien et ne peuvent rien faire. Mais je me rappelle ce qui s’est passé chez mon père. Je ne reverrai pas jouer un autre mystère de printemps. »
    Je le fixai, médusé. « Confrère Wrenne, je suis désolé…
    — Personne ne le sait. À part Madge. Toutefois… » Il poussa un profond soupir, puis se remit à parler sur son ton serein habituel. « Vous comprenez pourquoi je ne peux, à mon avis, voyager tout seul jusqu’à Londres. Si je pouvais aller avec le cortège jusqu’à Hull, puis continuer jusqu’à Londres par petites étapes ou même par bateau, ce serait plus facile. Et si vous pouviez m’accompagner, me soutenir si je tombais

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