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Satan à St Mary le bow

Satan à St Mary le bow

Titel: Satan à St Mary le bow Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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précautionneusement l’escalier, avec force jurons et bougonnements, mais secrètement perplexe devant les étranges manières de Messire Corbett. Il entendit alors s’élever derrière lui les faibles accents de la flûte, doux et tristes, qui évoquaient les rêves envolés, perdus ou brisés.

CHAPITRE XII
    Ranulf ne revint pas ce soir-là, ni le lendemain matin. Corbett, rasé de près et revêtu de ses plus beaux atours, partit voir Alice à La Mitre. Il craignait qu’elle ne fût pas là, mais elle s’y trouvait pourtant, fraîche comme une matinée de mai, portant une robe bleu foncé, une chaînette de cuivre soulignant sa taille basse et mince et un simple collier d’or autour de sa gorge. Lorsqu’elle se jeta à son cou, il respira le parfum de ses cheveux soyeux et sentit contre lui les courbes de son corps tendre. Soulagé de voir que Peter, le géant sinistre, était absent, il voulut entraîner Alice dans sa chambre, mais elle protesta en minaudant et en prétendant qu’elle avait trop à faire et que ce n’était pas le moment. Il accepta ses explications et resta dans la cuisine où elle lui servit du vin et des petits pâtés ; elle n’arrêtait pas de parler, éludant les questions de Corbett et esquivant ses mains avides. Elle lui demanda toutefois où en était son enquête et éclata de rire lorsqu’il fit la grimace avant de plonger le nez dans son gobelet.
    — On m’a dit que vous aviez un garde du corps ? lança-t-elle avec une moue. Dois-je en être jalouse ?
    Corbett lui jeta un coup d’oeil étonné avant de s’esclaffer :
    — Non, ce n’est qu’un adolescent ; quelqu’un pour s’occuper des messages et de la nourriture.
    Alice sourit et passa à autre chose. Brûlant de désir, Corbett la regarda s’activer dans la cuisine. Bien qu’elle parût enjouée, il percevait une certaine tension, comme si cette gaieté était forcée. Il était également intrigué, troublé, par quelque chose qu’elle avait dit ou laissé entendre, mais n’arrivait pas à savoir par quoi exactement. À la fin, il décida de s’en aller : à l’évidence Alice était trop occupée, et il commençait à sentir qu’il la gênait. Il se leva donc, l’enlaça passionnément et sortit dans Cheapside ensoleillé. Mal à l’aise et nerveux, il fendit la foule de Cheapside et tourna dans Poultry pour se rendre chez l’orfèvre, son banquier. La boutique était ouverte et de beaux échantillons étaient exposés sur l’étal. Les apprentis s’empressaient de faire entrer des clients privilégiés pour leur montrer de plus belles pièces, tandis que d’autres gardaient l’oeil sur les moins fortunés. L’orfèvre était à l’intérieur, mais il sortit dès que Corbett se fit annoncer par un apprenti. Il avait l’air fuyant et troublé :
    — Vous me demandez, Messire Corbett ?
    — J’aimerais avoir des renseignements, Maître orfèvre.
    D’un coup d’oeil circulaire, Guisars s’assura que personne n’avait entendu Corbett avant de lui faire signe d’entrer.
    — Qu’y a-t-il ? murmura-t-il. Que désirez-vous ? Corbett vit la lueur de crainte dans ses yeux. Il dit :
    — Duket ? Crepyn ? L’orfèvre détourna le regard.
    — Crepyn, répondit-il lentement, était un membre bien connu du parti des « Populares ». Il en était le trésorier et nous rançonnait souvent. Il fallait payer pour sauvegarder sa maison. Certains le faisaient, d’autres pas. Duket peut très bien avoir refusé.
    — Mais c’est Crepyn qui a été assassiné, souligna Corbett.
    Le marchand lui jeta un coup d’oeil.
    — Vraiment, Messire ? lança-t-il d’une voix rauque. Crepyn a eu ce qu’il méritait, mais Duket ? Un suicide ? Jamais ! dit-il avec emphase.
    — Y a-t-il autre chose ? demanda doucement Corbett.
    L’orfèvre hocha la tête tandis que son regard suppliait Corbett de partir.
    Il était déjà tard lorsque Corbett regagna son domicile et y trouva Ranulf, sale et épuisé, dormant par terre, enveloppé dans sa cape. Corbett ne le réveilla pas, mais s’étendit sur le lit et se mit à penser à la charmante nudité d’Alice et à sa longue chevelure noire qui flottait autour d’elle comme un voile. Si seulement il pouvait apaiser et extirper l’angoisse de son coeur ! Corbett entendit Ranulf s’agiter. Il se leva d’un bond et alla le secouer.
    Ranulf bâilla et se gratta la tête en dévisageant Corbett, les yeux gonflés de sommeil.
    — Messire,

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