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Satan à St Mary le bow

Satan à St Mary le bow

Titel: Satan à St Mary le bow Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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dit-il en s’étirant et s’ébrouant pour se réveiller tout à fait, Messire, vous devez être prudent. Il ne faut pas sortir seul comme vous l’avez fait aujourd’hui.
    Corbett le regarda.
    — Et pourquoi donc ? Dis-moi pourquoi !
    — Avez-vous jamais entendu parler du Pentacle ? demanda Ranulf.
    — Non, jamais. Je n’ai vu que ce dessin que tu m’as apporté hier de chez Crepyn. Pourquoi ?
    — Moi-même, je ne sais pas grand-chose, répliqua Ranulf, sauf que c’est une société secrète d’ici, de Londres, qui s’occupe de sciences... euh... de sciences...
    — De sciences occultes ? coupa sèchement Corbett.
    — Oui, c’est ça. Il y en a beaucoup à Londres ; en général ce sont des fous, mais là, c’est quelque chose de différent. Très secret. Très puissant. Le chef est quelqu’un qu’on surnomme La Cagoule.
    Ranulf eut un coup d’oeil apitoyé pour Corbett.
    — Bref, ce sont eux qui veulent votre peau. Les tueurs qui vous ont presque eu l’autre soir étaient payés par cette secte. Vous avez eu de la chance. C’est parce que non seulement vous leur avez échappé, mais parce que vous avez tué un de leurs hommes que cela a provoqué beaucoup de curiosité dans ce que vous appelez le monde de... de...
    — De la pègre ! l’interrompit impatiemment Corbett.
    — Oui, c’est ça. En tout cas, ils peuvent recommencer.
    Ranulf lança un regard perplexe à son maître, s’attendant à lire sur son visage de la frayeur, voire de la terreur, mais la placidité de Corbett le remplit d’une secrète admiration. Ranulf, lui, ne se leurrait pas sur ce qu’il aurait fait à la place de Corbett : foncer rapidement vers le port pour s’embarquer encore plus vite pour l’étranger.
    Le calme de Corbett n’était qu’apparent, pourtant. Il avait peur, plus qu’il ne l’avait jamais éprouvé, même au plus fort des combats au pays de Galles. Des assassins le traquaient dans Londres, qui pouvaient le frapper à tout moment. Il regarda Ranulf.
    — Et la deuxième chose que je t’avais demandée ?
    — Cela a été plus facile, répondit Ranulf. Il y a un certain nombre d’endroits, surtout dans les faubourgs. J’en ai trouvé quelques-uns, et un en particulier que fréquentait Duket. Il aimait les jeunes garçons, de toute évidence, et c’est là que travaille son favori. Nous y allons ce soir ?
    Corbett fit signe que non.
    — Rendors-toi ! lui ordonna-t-il avec lassitude.
    Il souffla la chandelle et s’enroula dans sa cape, comme un enfant apeuré obsédé par les cauchemars qui l’entourent.
    Le lendemain, épuisé après une nuit blanche, Corbett confia un message à Ranulf pour Burnell. Il le lui fit répéter jusqu’à ce qu’il le sût par coeur, avant de le laisser filer dans l’escalier et dans la rue. Il le suivait, s’apprêtant à sortir, lui aussi, lorsque Ranulf le repoussa soudainement, le faisant tomber à la renverse dans le couloir et claquant la porte. Entendant une série de coups sourds à la porte, Corbett dégaina son poignard et attendit qu’elle s’ouvrît. Mais Ranulf cria, ouvrit la porte et rentra.
    — Au nom du ciel, que se passe-t-il ? hurla Corbett. Avec un haussement d’épaules, l’adolescent montra d’horribles petits carreaux d’arbalète fichés profondément dans le bois de la porte.
    — Je les ai aperçus sur le toit d’une maison, là où il touche le bâtiment voisin, répondit Ranulf. Je ne sais pas pourquoi j’ai regardé. J’ai entendu du bruit et j’ai levé les yeux. Ils avaient le soleil derrière et moi je l’avais en face, mais j’ai quand même vu leurs arbalètes. Alors je vous ai poussé et me suis jeté par terre.
    Voyant ses vêtements tachés de boue, il ajouta :
    — Je ne comprends pas pourquoi vous voulez toujours être propre !
    Corbett sourit devant la pauvre tentative de l’adolescent pour l’amuser. Il se sentit soudain fatigué, las de cette mission et sans énergie à la pensée de la mort qu’il avait frôlée de si près. Il était affalé dans l’escalier, la tête dans les mains, tandis que Ranulf le regardait avec anxiété, ne sachant que faire. Corbett, aussi, était en plein désarroi. Il savait qu’il lui faudrait déménager de Thames Street s’il voulait survivre. Ces gens, ce Pentacle ou tout autre nom ridicule qu’ils avaient pris, voulaient sa mort ! Ils savaient où il habitait et l’avaient agressé par deux fois. Corbett pensa à chercher refuge

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