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Satan à St Mary le bow

Satan à St Mary le bow

Titel: Satan à St Mary le bow Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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l’abattoir.
    — Que signifient ces fils de soie noire encore emmêlés dans le noeud, et ce fragment de tissu retrouvé entre les dents de Duket ? Qui a infligé à Duket ces bleus sur les bras ?
    Corbett finit son rapport et le relut, pesant soigneusement ses conclusions. L’image nette qu’il s’était faite quelques semaines auparavant était toujours là. Duket avait été assassiné ; mais Corbett constatait désespérément qu’il avait fait peu de progrès quant à l’identité des tueurs, aux motifs et à la façon dont ils avaient procédé. Il réfléchissait encore sur le manuscrit lorsqu’un bruit assourdissant dans l’escalier le fit sursauter. La porte s’ouvrit à la volée et Ranulf entra en coup de vent.
    — Pas étonnant, commenta sarcastiquement Corbett, que ta carrière de cambrioleur ait tourné court. Tu es aussi discret qu’une charge de cavalerie. Cramoisi, le souffle coupé, Ranulf s’excusa et posa les provisions qu’il avait achetées sur le lit de Corbett avant de s’affaler contre le mur pour se reposer. Corbett l’observa un instant.
    — Alors, as-tu réussi ? demanda-t-il finalement. Ranulf hocha la tête.
    — Bien sûr ! J’ai pu pénétrer chez Duket et chez Crepyn. Les deux maisons sont vides, dépouillées jusqu’à l’os sinon par les héritiers, du moins par les voleurs professionnels qui repèrent ce genre de bâtiments pour les piller. Il n’y avait rien, absolument rien chez Duket, et je n’ai trouvé que ça chez Crepyn. Ranulf sortit de sa bourse un morceau de parchemin déchiré et jauni, le tendit à Corbett qui l’étudia soigneusement. Le dessin était très net, un simple pentacle esquissé sous une arche et une date, comme on en trouve à la fin d’une lettre : « 30 avril 1283. » Près d’un an auparavant. Corbett jeta le morceau de parchemin derrière lui.
    — Est-ce là tout ?
    — C’est tout.
    Le regard de Ranulf étincelait de fureur :
    — J’ai risqué ma tête en pénétrant dans ces deux maisons. Et pour quoi ? Pour un morceau de parchemin crasseux que vous vous empressez de jeter !
    Corbett sourit.
    — Non, je t’en suis reconnaissant. Regarde ! Il tendit des pièces à l’adolescent.
    — Je veux que tu ailles acheter de quoi manger et qu’en même temps tu trouves quelque chose pour moi...
    Il leva la main pour faire taire toute objection de la part de Ranulf.
    — Ce n’est pas aussi dangereux que tout à l’heure, mais plus important. Tu dis que tu connais le monde de la pègre ?
    Il lut la perplexité dans les yeux de Ranulf et s’expliqua :
    — Les truands de cette ville.
    Ranulf acquiesça, lançant un regard méfiant à ce drôle de clerc.
    — Bien, continua Corbett. J’aimerais que tu découvres deux choses. D’abord, il y a quelques jours, deux assassins, deux tueurs professionnels, ont essayé de me tuer non loin d’ici. Ce n’était pas des voyous ou de simples coupe-jarrets, mais je te l’ai dit, d’habiles tueurs à gages. Je veux que tu trouves qui les a engagés et pourquoi. Ensuite, mon jeune ami, si j’étais attiré — et il lança un regard sévère à Ranulf —, ce qui n’est pas le cas, mais si j’étais attiré par les garçons et les jeunes gens, où devrais-je aller dans cette ville ?
    Corbett, légèrement amusé, vit la frayeur se peindre sur le visage de Ranulf.
    — Ne t’inquiète pas ! dit doucement Corbett. Ce n’est pas ma nature et même si cela l’était, tu n’aurais aucune raison de t’inquiéter.
    — Je ne m’inquiète pas ! Ranulf criait presque :
    — J’ai peur. Qu’est-ce qui m’arrivera si on m’arrête dans un tel endroit ? Si l’Église ne m’envoie pas au bûcher, ce sont mes amis qui le feront ! Je ne veux pas devenir la risée de toute la ville !
    Il lança un regard noir à Corbett qui y répondit par un petit sourire.
    — Ranulf, je te fais totalement confiance. Il désigna la porte.
    — Tu ferais mieux d’y aller maintenant.
    Le jeune homme grimaça, se leva et se dirigea pesamment vers la sortie.
    — Au fait, Ranulf, demanda Corbett, comment faisais-tu quand tu cambriolais des maisons ? Tu allais pieds nus ?
    Le cambrioleur repenti eut un sourire contraint :
    — Vous posez des questions idiotes, quelquefois, répliqua-t-il. On étouffe nos pas avec des chiffons enroulés autour des bottes. Tout le monde sait ça.
    — Sauf moi, sourit Corbett. Bon ! tu ferais mieux de partir !
    Ranulf descendit

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