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Satan à St Mary le bow

Satan à St Mary le bow

Titel: Satan à St Mary le bow Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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à un buisson d’épines, des fragments de tissu qu’il ramassa et frotta entre ses doigts. Ils auraient pu provenir de n’importe où et, comme il l’avait noté dans son rapport, la fenêtre ne pouvait livrer passage qu’à un jeune garçon, et encore avec l’assentiment de Duket. Corbett mit les fragments de tissu dans sa bourse et retourna vers la porte de l’église où l’attendait le recteur.
    Bellet avait recouvré son calme et, sûr de lui, arborait un air légèrement sarcastique. Il ne lança pas un « Je vous l’avais bien dit », mais sa mine et son attitude le proclamaient assez. Le clerc allait se retirer lorsqu’il se rappela quelque chose qu’il avait vu en passant dans le cimetière.
    — C’est le cimetière de la paroisse ? demanda-t-il. Il y a beaucoup de tombes récentes, à en juger par les parcelles de terre fraîchement remuée.
    Le prêtre haussa les épaules.
    — Un hiver cruel est porteur de mort. Pourquoi ? Vous voulez les fouiller, elles aussi ?
    Corbett ne releva pas la raillerie, mais salua sèchement et sortit dans Cheapside Il retrouva Ranulf au rendez-vous dans une taverne au coin de Walbrook Street et de Candlewick Street. Lorsque Corbett le rejoignit, le cambrioleur repenti était très occupé à lorgner la gent féminine et le clerc eut bien du mal à fixer son attention pour qu’il lui fournît les renseignements obtenus. De façon assez inattendue, Burnell avait reçu Ranulf immédiatement et lui avait ordonné de revenir en fin d’après-midi avec son maître.
    — N’a-t-il pas ajouté autre chose ?
    Ranulf hocha la tête et plongea le nez dans sa chope.
    — Ah si ! Il a dit que lorsque vous viendriez, il aurait quelque chose pour vous. Et puis aussi que nous devions quitter Thames Street pour aller dans la Tour. Corbett protesta in petto, mais comprit que le chancelier avait raison. Il ne pouvait pas rester dans la cité où il était si vulnérable. Quelquefois il se sentait suivi, surveillé, mais quand il se retournait, il ne voyait personne et mettait ses soupçons sur le compte des hallucinations de son cerveau enfiévré.
    D’un ton las, Corbett enjoignit à Ranulf de se lever, s’assura qu’il avait toujours les sacoches, quitta la taverne et descendit Walbrook Street en passant devant St Stephen. Là, les tanneurs s’activaient avec leurs cisailles, baquets, couteaux et fils. Les peaux étaient tendues sur des cadres de bois devant les boutiques ou à côté des étals, et les tanneurs raclaient au couteau le gras des peaux avant de les jeter, une fois le travail terminé, dans un baquet d’eau où elles resteraient à tremper. Ailleurs, on tannait et on cousait celles déjà préparées en rectangles d’une taille donnée.
    Corbett observa la scène un moment, essayant de distraire ses pensées et de calmer ses nerfs. Il aurait voulu « racler » la tromperie et façonner la vérité à partir des nombreux mensonges qu’il avait décelés. Y aurait-il un résultat, se demanda-t-il, ou bien s’enliserait-il dans un bourbier d’incertitudes jusqu’à ce que les assassins l’abattent ou que Burnell lui retire ignominieusement cette mission ! Si seulement il pouvait trouver les motifs qui avaient poussé Duket à poignarder Crepyn ! Si seulement il pouvait découvrir comment les assassins — car ils avaient dû être plusieurs — avaient pu pénétrer dans l’église et en sortir si facilement ! Et puis, il y avait autre chose. Pourquoi Bellet était-il si sûr de lui ? Comment ce prêtre semblait-il toujours savoir d’avance qu’il viendrait ? Et même se douter que Corbett tâtonnerait dans le noir comme le bouffon d’une pantomime, dont le rôle est de faire tranquillement rire les spectateurs ?

CHAPITRE XIII
    Corbett essayait encore de résoudre ce mystère, débattant avec lui-même et parlant à voix haute, lorsque, après avoir longtemps marché, Ranulf et lui se retrouvèrent à Bridge Street et prirent la direction du fleuve et de la porte fortifiée du pont de Londres dont la masse s’élevait devant eux. Ils n’allèrent pas sur le pont, mais tournèrent dans une ruelle conduisant à la berge d’où une barque les transporta à Westminster. Corbett appréhendait cette entrevue avec le chancelier et regrettait de ne pas être à La Mitre, dans les bras tendres et réconfortants d’Alice, et de ne pas en avoir terminé avec cette affaire.
    Pourtant, il descendit de la barque, comme en un rêve, et

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